Remaniement ministériel en RDC: Bemba à la Défense, Kamerhe à l’Économie

mars 24, 2023

Un remaniement du gouvernement a été annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi en République démocratique du Congo, maintenant en fonction le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde mais redessinant l’équipe ministérielle à neuf mois de la prochaine présidentielle.

Parmi les nouveaux poids lourds du gouvernement figure, à la Défense, l’ancien vice-président (2003-2006) Jean-Pierre Bemba. Ex-chef de guerre, Jean-Pierre Bemba avait été condamné à 18 ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes commis en République centrafricaine avant d’être acquitté en appel en 2018, au terme de dix ans d’emprisonnement.

Il est nommé vice-Premier ministre et ministre de la Défense, alors que la RDC, aux prises avec des violences armées depuis près de trente ans dans sa partie orientale, connaît un pic de tension avec son voisin le Rwanda, accusé de soutenir la rébellion du M23 qui occupe, depuis l’année dernière, de larges pans de la province du Nord-Kivu.

Autre retour en grâce : Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi, condamné en 2020 à 20 ans de prison pour détournement de fonds avant d’être acquitté en appel en 2022. Il est nommé à l’Économie, au rang, lui aussi, de vice-Premier ministre. Il y a cinq postes de vice-Premier ministre.

Un remaniement était présenté comme imminent depuis trois mois, après la démission, fin décembre, de trois ministres membres du parti de l’homme d’affaires Moïse Katumbi, candidat à la prochaine présidentielle, qui avaient quitté le gouvernement en solidarité avec leur mouvement politique en rupture avec la coalition au pouvoir.

La présidence a averti jeudi en début de soirée d’une « communication importante » à venir, avant qu’une porte-parole de Félix Tshikedi n’apparaisse à la télévision nationale après minuit pour lire la composition du nouveau gouvernement.

La prochaine présidentielle est prévue le 20 décembre prochain. Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, a annoncé depuis des mois qu’il serait candidat à sa réélection.

Jean-Michel Sama Lukonde est Premier ministre depuis février 2021. Le président Tshisekedi l’avait nommé pour conforter sa majorité après avoir mis fin à la coalition qu’il formait au sommet de l’État avec son prédécesseur, Joseph Kabila.

Par RFI (Avec AFP)

La visite en France du roi Charles III reportée en raison des manifestations

mars 24, 2023
Des gendarmes français au milieu des gaz lacrymogènes.

Des gendarmes français au milieu des gaz lacrymogènes lors d’affrontements avec des manifestants, jeudi, à Nantes. Photo: Reuters/Stephane Mahe

Au lendemain d’une journée de forte mobilisation et de violences en France, qui a entraîné le report inédit de la visite du roi Charles III, la principale centrale syndicale réformiste a de nouveau appelé vendredi le gouvernement à surseoir à sa réforme sur les retraites.

Coup de théâtre vendredi matin : l’Élysée a annoncé que la visite d’État du roi Charles III qui devait commencer dimanche a été reportée, à la demande d’Emmanuel Macron, a tenu à préciser Downing Street.

La décision a été prise après un échange téléphonique entre le président de la République et le roi ce matin, afin de pouvoir accueillir Sa Majesté le roi Charles III dans des conditions qui correspondent à notre relation d’amitié, écrit la présidence française.

Portrait du roi Charles III.

Le roi Charles III Photo : Getty Images

Cette décision tombe au lendemain d’une journée de manifestations et une nuit de violences à plusieurs endroits au pays.

Entrée dans son troisième mois, la contestation contre le report de l’âge du départ à la retraite à 64 ans a rassemblé jeudi entre 1,089 million de manifestants (ministère de l’Intérieur) et 3,5 millions (syndicat CGT) pour la neuvième journée de mobilisation.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé, comme la veille, le gouvernement à mettre sur pause sa réforme des retraites, et à ouvrir une négociation plus globale avec les syndicats.

Il faut se donner six mois pour regarder, et sur le travail et sur les retraites, comment il faut reprendre les choses à l’endroit, a-t-il déclaré sur RTL.

Face à un risque de blocage total porteur de graves dangers, il a proposé une large négociation, une manière de permettre au gouvernement, jusqu’à présent inflexible, de sortir sans se dédire de l’impasse dans laquelle il semble se trouver.

Tout le monde est inquiet ce matin parce qu’il y a eu des violences qui sont inacceptables […], il faut calmer le jeu maintenant, avant qu’il y ait un drame, a-t-il dit.

J’ai eu un conseiller de l’Élysée, […] c’est le moment pour dire : « Écoutez, on fait une pause, on se dit on attend six mois. » Il faut donner un signal au monde du travail. Ça calmerait le jeu, a-t-il précisé.

Une dixième journée d’actions est prévue mardi.

Manifestation à Dijon, dans l'est de la France, le 23 mars 2023.

Une manifestation, une semaine après que le gouvernement a fait passer une réforme des retraites au parlement sans vote. Photo: Getty Images/Arnaud Finistre

Le recours au 49.3, article de la Constitution française dégainé par le gouvernement pour faire passer en force à l’Assemblée sa réforme des retraites, et l’intervention mercredi du président Emmanuel Macron ont attisé les ardeurs des opposants, selon les détracteurs de la réforme.

On sent qu’il y a un élan extrêmement fort de la population, une opinion publique qui est largement convaincue et donc voilà, tant qu’il y a un calendrier qui nous permet d’agir, on est mobilisés, a commenté Marylise Léon, numéro deux du syndicat CFDT.

Les syndicats ont donné à nouveau rendez-vous mardi aux manifestants et grévistes, et des rassemblements de proximité sont prévus ce week-end.

La violence, qui n’avait jusqu’ici été que sporadique, a également fait une entrée en scène spectaculaire dans le jeu entre le gouvernement et les syndicats.

Pierre Hurmic, maire de Bordeaux.

Le maire de Bordeaux, Pierre Hurmic, devant la porte brûlée de l’hôtel de ville de Bordeaux, le 24 mars 2023, au lendemain de son incendie par des manifestants lors d’un rassemblement contre la réforme des retraites. Photo: Getty Images/Romain Perrocheau

Porte de la mairie de Bordeaux incendiée, scènes de chaos dénoncées par la maire de Rennes, canons à eau à Lille et Toulouse, manifestante avec un pouce arraché à Rouen, commissariat pris pour cible à Lorient, etc. Les violences sont montées d’un cran presque partout. Inacceptables, a jugé la première ministre Elisabeth Borne.

À Paris, des violences ont éclaté en tête de la manifestation avec leur lot de vitrines brisées et de mobilier urbain détruit, et des incidents se sont poursuivis en soirée dans le sillage de cortèges dits sauvages. À rebours d’un défilé où la grande majorité des manifestants a marché pacifiquement.

Feux de poubelle, sirènes et gyrophares ont strié une nuit où des grappes de manifestants ont joué au chat et à la souris avec les forces de l’ordre.

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a fait état de 457 interpellations et 441 blessés dans les rangs des forces de l’ordre. Il a dénoncé la violence de casseurs souvent venus de l’extrême gauche.

Le gouvernement reste inflexible concernant sa réforme. Emmanuel Macron, qui était jeudi à Bruxelles pour un sommet européen, avait la veille défendu bec et ongles une réforme nécessaire pour les finances publiques, assumant son impopularité.

Le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a appelé à mettre le pays à l’arrêt, et le leader de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, à jeter toutes les forces dans la bataille.

Pour la cheffe de l’extrême droite, Marine Le Pen, finaliste malheureuse de la dernière présidentielle, Emmanuel Macron ne peut plus gouverner seul, il doit désormais en revenir au peuple.

Ironie de la situation : l’Iran dont le gouvernement use d’une répression terrible, a appelé vendredi la France à éviter la violence et à écouter les manifestants.

Par Radio-Canada avec AFP

Le roi Charles III est « bienvenu » malgré le mouvement social, dit Mélenchon

mars 23, 2023
Le roi Charles III est "bienvenu" malgre le mouvement social, dit Melenchon
Le roi Charles III est « bienvenu » malgré le mouvement social, dit Mélenchon© POOL/AFP/Kirsty Wigglesworth

Le roi Charles III, accueilli en fin de semaine par Emmanuel Macron, est le « bienvenu » en France malgré le mouvement social sur les retraites, a déclaré Jean-Luc Mélenchon jeudi sur TF1.

« C’est le représentant des Grands-Bretons, c’est eux qui choisissent le régime qui leur convient », a noté le chef de LFI.

« Ils ont un roi, ce n’est pas notre goût à nous Français qui sommes républicains », a-t-il souri.

« Mais il est le bienvenu car il représente le peuple anglais, aussi longtemps que le peuple anglais n’aura pas fait le nécessaire, c’est-à-dire instaurer une république », a estimé Jean-Luc Mélenchon.

L’ancien candidat à la présidentielle a ajouté avec malice: « Parce que les Anglais un jour ou l’autre auront une république, comme les Espagnols, et tous les pays libres ».

Mardi en meeting en Ariège, il avait été plus acide, s’adressant à Emmanuel Macron, qui refuse de retirer sa réforme controversée des retraites: « Que nous laissez-vous comme perspective, à part de vous admirer à Versailles avec le roi je sais pas combien ? »

Et celui qui a postulé trois fois pour être chef de l’Etat français s’était aussi adressé à Charles III: « Ici c’est la République. Ecoutez monsieur le roi on n’a rien contre vous, vous êtes le roi des Anglais c’est votre affaire, mais nous autres, Versailles ça va quoi… C’était pas le bon moment ».

Pour sa première visite d’Etat à l’étranger comme souverain du dimanche au mercredi, Charles III se recueillera à l’Arc de Triomphe à Paris avant de s’adresser au Sénat, une première pour un monarque britannique. Il se rendra aussi à Bordeaux dans le Sud-Ouest. Un dîner d’Etat aura lieu lundi soir au château de Versaillles.

Mais les débordements et la tension qui ont augmenté cette semaine dans la mobilisation contre le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans, ainsi que des déclarations de défiance de certains syndicalistes vis-à-vis de la venue de Charles III, inquiètent les autorités anglaises.

Interrogé sur les affrontements entre forces de l’ordre et manifestants, Jean-Luc Mélenchon a rappelé: « Je ne suis pas d’accord avec ces formes d’action, elles invisibilisent » le mouvement social pacifique.

Le Point avec AFP

Chemin Roxham : Ottawa a conclu une entente avec Washington

mars 23, 2023

La question des migrations irrégulières sera abordée lors de la rencontre entre Justin Trudeau et Joe Biden.

Justin Trudeau serre la main de Joe Biden.

Des discussions autour de la question des migrations irrégulières ont notamment eu lieu pendant la rencontre bilatérale entre le premier ministre Justin Trudeau et le président Joe Biden lors du Sommet des leaders nord-américains en janvier. Photo : Reuters/Kevin Lamarque

Radio-Canada a appris que le gouvernement Trudeau a trouvé un terrain d’entente avec le gouvernement américain à propos des migrations irrégulières.

Selon plusieurs sources de haut niveau, Ottawa serait ainsi en mesure d’annoncer la fermeture du chemin Roxham à la frontière canado-américaine. Le gouvernement canadien se serait mis d’accord avec les Américains pour accueillir un certain nombre de migrants par les canaux officiels.

Les détails précis de l’accord ne sont toujours pas connus, mais selon des informations publiées par le Los Angeles Times, qui ont été confirmées par une source gouvernementale à Radio-Canada, le Canada aurait accepté d’accueillir 15 000 migrants par les canaux officiels.

L’annonce de cette entente pourrait survenir aussi tôt que vendredi. Les autorités doivent fignoler les détails opérationnels autour de l’annonce de la fermeture, car cela pourrait entraîner un bond des arrivées de migrants irréguliers.

Une source proche du dossier a toutefois affirmé à Radio-Canada que l’entente devrait entrer en vigueur dans les prochains jours.

Selon les informations de Radio-Canada, la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et le ministre de l’Immigration, Sean Fraser, ont travaillé fort en coulisses auprès de leurs homologues américains ces dernières semaines pour arriver à ce résultat.

Mercredi, le premier ministre Justin Trudeau avait envoyé le signal en ce sens. En mêlée de presse, il avait déclaré : Ça fait plusieurs mois qu’on travaille de près avec les Américains pour rétablir la situation au chemin Roxham et regarder l’Entente sur les tiers pays sûrs. On va continuer notre travail, puis on va peut-être avoir quelque chose à annoncer.

Un enfant dans les bras d'une femme dans une file d'attente devant un chapiteau.

Une file de demandeurs d’asile venant d’Haïti attendent d’entrer au Canada depuis Champlain, État de New York, en août 2017. Photo: Reuters/Christine Muschi

La pression est forte sur le gouvernement Trudeau en provenance de Québec et des partis d’opposition à Ottawa. Hier, les chefs du NPD et du Bloc québécois ont réitéré au gouvernement leur demande de suspendre l’application de l’Entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis.

Avant la période de questions à l’Assemblée nationale ce matin, le premier ministre du Québec, François Legault, a répété qu’il faut fermer le chemin Roxham. En mars, on est rendu à 58 % des arrivants par le chemin Roxham qui sont envoyés à l’extérieur du Québec, a-t-il indiqué lors d’un impromptu avec la presse parlementaire. C’est pas encore suffisant. Le Québec, a-t-il ajouté, a dépassé sa capacité d’accueil.

Près de 40 000 demandeurs d’asile ont traversé la frontière depuis le chemin Roxham en 2022. Ces migrants provenaient majoritairement d’Haïti, de la Turquie, de la Colombie, du Chili, du Pakistan et du Venezuela.

Le gouvernement Trudeau a investi pour y construire un complexe. Près d’un demi-milliard de dollars avaient été déjà dépensés par le gouvernement fédéral avant même l’afflux historique de 2022, que ce soit pour l’hébergement, les infrastructures ou la location de terrains.

Des contrats consultés par Radio-Canada, qui offrent un récapitulatif des sommes versées par le ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada entre 2021 et octobre 2022, montrent que plus du tiers des nouvelles dépenses fédérales, soit environ 61 millions, concerne la location de chambres d’hôtel et d’immeubles de bureaux.

Avec Radio-Canada par Louis Blouin

Claude Lorius, pionnier de la climatologie, est mort

mars 23, 2023

Le glaciologue, médaille d’or du CNRS avec Jean Jouzel, a été parmi les premiers à mettre en évidence le lien entre gaz à effet de serre et évolution du climat.

Claude Lorius, glaciologue et explorateur, est mort a l'age de 91 ans.
Claude Lorius, glaciologue et explorateur, est mort à l’âge de 91 ans.  © LOIC VENANCE / AFP

Il fut l’un des premiers à avoir établi le rôle du dioxyde de carbone (CO2) dans le réchauffement climatique. Le glaciologue français Claude Lorius est mort mardi 23 mars à l’âge de 91 ans.

Pionnier des expéditions polaires, Claude Lorius aura passé six années en cumulé dans l’Antarctique depuis sa première mission en 1957. Il a contribué à fonder la climatologie, reconstituant le climat du passé grâce à l’étude des bulles d’air piégées dans les carottes de glace sur des millénaires.

« Les éditions Arthaud, ont le regret d’annoncer le décès de leur auteur Claude Lorius », qui avait raconté sa vie de glaciologue dans ses Mémoires sauvées des glaces. « Claude Lorius est mort mardi matin » en Bourgogne, a confirmé à l’Agence France-Presse le paléoclimatologue du CNRS Jérôme Chappellaz, chercheur et ancien collaborateur de Claude Lorius, qui est proche de la famille.

« Claude était aussi de la trempe des aventuriers de l’exploration polaire », a salué l’explorateur Jean-Louis Étienne, dans une vidéo publiée sur Twitter.

Température et concentration de CO2

Né à Besançon le 27 février 1932, Claude Lorius, à peine diplômé, était tombé sur une annonce : « Recherche étudiants pour participer à l’Année géophysique internationale », en Antarctique. Il restera un an, en 1957, dans des conditions extrêmes, à la base Charcot, sur ce continent blanc où il n’aura de cesse de vouloir revenir.

Devenu chercheur au CNRS en 1961, il est de retour en Terre-Adélie en 1965. Là, il décide de s’intéresser aux bulles d’air de la glace, autant d’échantillons d’atmosphère pouvant renseigner sur les interactions avec le climat. Dès les années 1970, il commence à soupçonner le rôle des activités humaines dans le réchauffement planétaire.

En 1977-1978, après trois ans de repérage et dix de préparation, lui et son équipe entament un forage profond du Dôme C (sud-est de l’Antarctique). Ils creusent jusqu’à 900 m, prouesse permettant de retracer 40 000 ans d’histoire climatique. En 1984 une mission sur la base russe de Vostok (1 500 km à l’intérieur de l’Antarctique) lui permet de remonter des glaces de 150 000 ans.

Médaille d’or du CNRS avec Jean Jouzel

Pouvant ainsi reconstituer un cycle climatique complet, il constate que les courbes de températures suivent des rythmes réguliers, avant de s’emballer en même temps que celles du CO2 depuis le milieu du XIXe siècle et la Révolution industrielle. Ces résultats seront publiés en 1987 dans la revue Nature.

Le chercheur, membre de l’Académie des sciences, s’emploiera ensuite à mobiliser pour la lutte contre le réchauffement mondial.

En 2002, il reçoit la médaille d’or du CNRS avec son confrère et ami Jean Jouzel.

Le réalisateur oscarisé Luc Jacquet lui a consacré un film, La Glace et le Ciel.

Avec Le Point par Par M.G. avec AFP

En Ukraine, le retour d’enfants enlevés par la Russie

mars 23, 2023
En Ukraine, le retour d'enfants enleves par la Russie
En Ukraine, le retour d’enfants enlevés par la Russie© AFP/SERGEI CHUZAVKOV

Ala sortie d’un bus à Kiev, un petit garçon de 10 ans saute dans les bras de son père. Il fait partie d’un groupe de 17 enfants revenus, grâce à une ONG, de « déportation » en Russie ou de territoires ukrainiens occupés.

Denys Zaporojtchenko n’avait pas vu son fils, ainsi que ses deux filles également dans le bus, depuis six mois et demi.

Tous habitaient ensemble à Kherson, dans le sud occupé de l’Ukraine lorsqu’ils ont été séparés, raconte-t-il, le 7 octobre, un mois avant la reconquête de la ville par les forces ukrainiennes.

Alors que des combats terribles s’annonçaient à Kherson avec la contre-offensive ukrainienne, M. Zaporojtchenko affirme avoir accepté d’envoyer ses enfants loin de la guerre en « camps de vacances » plus au Sud, en Crimée annexée.

Les responsables russes de l’école où étaient scolarisés ses enfants « avaient promis de les envoyer pour une semaine ou deux dans ce camp », poursuit-il. « Mais quand on a réalisé qu’il n’aurait pas fallu faire ça, c’était trop tard. »

Il précise avoir pu échanger avec ses trois enfants par téléphone pendant ces longs mois de séparation.

Pour l’Ukraine, ces enfants, comme quelque 16.000 autres au moins, ont été « enlevés » par les Russes. Moscou dément, s’auréole de les avoir « sauvés » de la guerre et d’avoir mis en place des procédures pour les réunir avec leurs familles.

La Cour pénale internationale (CPI) a, elle, émis la semaine dernière un mandat d’arrêt historique contre Vladimir Poutine, en estimant qu’il était présumé responsable du « crime de guerre de déportation illégale » de mineurs.

Selon des chiffres officiels du parquet général ukrainien datant de ce jeudi, 16.226 enfants ont été déportés depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022.

Depuis cette date, 465 enfants sont morts, 940 ont été blessés et 395 sont portés disparus du fait du conflit.

« Intimidation et chantage »

Myroslava Khartchenko, juriste pour l’ONG Save Ukraine qui a organisé le rapatriement des 17 enfants, affirme que les autorités russes ont utilisé « l’intimidation, la manipulation et le chantage » pour s’emparer des bambins.

« Ils disent (aux parents) qu’ils ont une heure pour réfléchir et que si les Ukrainiens arrivent, ils amèneront des mercenaires américains qui +vous frapperont et vous violeront et que c’est votre unique chance de sauver vos enfants+ ».

L’ONG répond, elle, aux demandes de parents désespérés qui n’ont pas réussi à récupérer leurs enfants, face au refus de l’administration russe.

Sans l’aide d’organisations gouvernementales ou internationales, faute d’accord diplomatique entre Kiev et Moscou, l’ONG doit se plier à des procédures administratives mises en place par les Russes pour chaque rapatriement.

Pour la première fois, l’association a réussi à organiser un retour groupé en Ukraine.

Elle a affrété un bus, en emmenant à bord certaines des mères, qui a fait un très long détour via la Pologne, le Bélarus, la Russie puis la Crimée, faute d’avoir eu l’autorisation de franchir la ligne de front dans le sud ukrainien.

Rééducation politique

Plusieurs enfants, interviewés mercredi par l’AFP, disent ne pas avoir subi de mauvais traitements, mais racontent une forme d’éducation politique pour les convertir au discours du Kremlin.

« Si tu ne chantais pas l’hymne national (russe), ils t’obligeaient à écrire des notes explicatives. Et au Nouvel an, ils nous montré (le discours de) Poutine », raconte Taïssia Volynska, 15 ans, originaire de Kherson.

Yana Zaporojtchenko, la fillette de 11 ans de Denys, dit qu’il y avait « beaucoup » d’inspections de responsables russes dans son camp. « Ils nous demandaient de chanter et de danser quand il y avait des inspections », indique la jeune fille.

Inessa Vertoch, 43 ans, qui a attendu son fils « jour après jour », dit l’avoir retrouvé « plus sérieux ». « Il me regarde et me dit +Maman, je ne veux pas te raconter, tu ne dormirais plus la nuit+ ».

Myroslava Khartchenko, de Save Ukraine, assure que des psychologues prendront en charge chacun de ces enfants.

Et elle insiste auprès des parents pour qu’ils ne retournent pas vivre dans « des zones dangereuses ».

Par Le Point avec AFP

Les militants du parti de Laurent Gbagbo voient leurs peines allégées en appel

mars 23, 2023

Condamnés le 9 mars en première instance par la justice ivoirienne à deux ans de prison ferme pour trouble à l’ordre public, ils ont vu leurs peines commuées en sursis au terme d’un procès qui s’est achevé tard dans la nuit.

Au Palais de justice d’Abidjan, le 21 février 2017. © ISSOUF SANOGO/AFP

L’audience s’est achevée hier, mercredi 22 mars, tard dans la nuit. Les 26 militants du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), la formation politique de Laurent Gbagbo, condamnés le 9 mars en première instance à deux ans de prison ferme pour trouble à l’ordre public, étaient jugés en appel dans la grande salle du Palais de justice d’Abidjan. Au terme de plusieurs heures de débat, le tribunal a décidé de commuer leur peine en sursis.

Selon un de leurs avocats, Me Tapi, ils devraient être libérés ce jeudi 23 mars quand les démarches administratives nécessaires auront été effectuées. Ces 26 personnes étaient incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) depuis leur arrestation, le 24 février.

En soutien à Damana Pickass

Ce jour-là, le groupe s’était rassemblé, dans le calme, en soutien à Damana Pickass, le secrétaire général du parti, convoqué pour s’expliquer devant un juge d’instruction sur son rôle présumé dans l’attaque d’un camp militaire à Abobo qui avait fait trois morts et un blessé en 2021. Ce dernier était ressorti libre de son audition, mais avait plus tard été inculpé pour « atteinte à la sûreté de l’État, participation à des activités de terrorisme, blanchiment d’argent et détention d’armes ».

Le PPA-CI avait dénoncé des condamnations « iniques, arbitraires et politiquement orientées », « une provocation injustifiée du gouvernement ivoirien à l’égard du parti », et réclamé leur libération. Me Tapi, qui a plaidé l’acquittement, n’exclut pas de se pourvoir en cassation pour tenter de faire annuler ces condamnations.

Avec Jeune Afrique par Florence Richard

Beethoven : une analyse ADN révèle plusieurs maladies mais pas sa surdité

mars 22, 2023

Des chercheurs ont récemment analysé l’ADN contenu dans des mèches de cheveux de Ludwig van Beethoven afin d’éclaircir les circonstances de sa mort.

Beethoven avait fait part de sa volonte que sa maladie soit decrite apres sa mort et rendue publique. (Photo d'illustration).
Beethoven avait fait part de sa volonté que sa maladie soit décrite après sa mort et rendue publique. (Photo d’illustration).© Jesús Calero / EFE

Il y a quasiment deux siècles, le 26 mars 1827, l’un des plus influents compositeurs de musique classique, Ludwig van Beethoven, décède à Vienne à l’âge de 56 ans. Mais depuis, les débats autour des raisons exactes de sa mort n’ont jamais cessé entre les spécialistes. Des chercheurs ont aujourd’hui utilisé une technique inédite pour apporter un nouvel éclairage sur la disparition prématurée du compositeur allemand : en analysant son ADN à partir de mèches de ses cheveux.

Leur étude, publiée mercredi dans la revue scientifique Current Biology, a révélé de fortes prédispositions génétiques aux maladies du foie, ainsi qu’une infection au virus de l’hépatite B à la fin de sa vie, deux facteurs ayant vraisemblablement contribué à sa mort, très certainement d’une cirrhose, aggravée par la consommation d’alcool. Mais ils n’ont malheureusement pas pu expliquer la cause de sa surdité progressive, qui causait tant de peine à l’auteur de la 9ème Symphonie.

En 1802, le compositeur avait fait part de sa volonté, dans une lettre à ses frères rédigée dans un moment de désespoir, que sa maladie soit décrite après sa mort et rendue publique. « Nous avons cherché à répondre à ce souhait », a déclaré lors d’une conférence de presse Tristan Begg, chercheur à l’université de Cambridge et auteur principal de l’étude. Et même si le mystère perdure encore autour de certaines des nombreuses pathologies dont souffrait Beethoven, « nous avons été extrêmement chanceux (…) d’obtenir des résultats si fascinants », a déclaré M. Begg, à l’origine de ce projet démarré en 2014.

Cinq mèches

Jusqu’ici, les recherches sur la santé de Beethoven émanaient surtout de ses correspondances, son journal, des notes de ses médecins, ou encore d’un rapport d’autopsie. Cette fois, les scientifiques se sont penchés sur huit mèches de cheveux présentées comme appartenant à Beethoven, et issues de collections publiques ou privées. Ils ont déterminé que cinq d’entre elles provenaient d’un même individu masculin, avec des altérations montrant qu’elles dataient bien du début du 19ème siècle.

Parmi ces cinq mèches, l’histoire de transmission depuis deux siècles est ininterrompue pour deux d’entre elles, et soutenue par une riche documentation. L’une a été offerte en 1826 par Beethoven lui-même à un ami musicien, et la seconde provient d’un ami de la famille ayant organisé ses funérailles — jusqu’à être vendue aux enchères en 2016.

Ces cinq mèches, qui couvrent les sept dernières années de vie de Beethoven, sont de façon quasi-certaine authentiques, selon les chercheurs. Trois autres ont en revanche été disqualifiées, dont une qui avait été utilisée pour soutenir l’hypothèse d’une mort par intoxication au plomb, mais appartenant en fait à une femme. Le séquençage de l’ADN a ensuite eu lieu en Allemagne, dans le laboratoire de l’Institut Max-Plank d’anthropologie à Leipzig, où sont habituellement plutôt étudiés des hommes préhistoriques.

Contrairement à l’analyse d’os, « dans les cheveux, l’ADN est très dégradée », a expliqué Johannes Krause, responsable du département de génétique de cet institut, et co-auteur de l’étude. « Il était difficile de récolter assez d’ADN pour assembler le génome. » Plusieurs mètres de cheveux ont été utilisés, et finalement, les trois-quart du génome (l’ensemble des gènes d’un être vivant) ont pu être cartographiés.

Ecart conjugal

Beethoven, qui a connu au moins deux épisodes de jaunisse dont le premier en 1821, présentait « une prédisposition génétique considérable » aux maladies du foie, conclut l’étude. Elle révèle également que Beethoven présentait une infection au virus de l’hépatite B, au moins durant les derniers mois de sa vie, mais qui pourrait avoir été antérieure. Or une infection chronique est l’une des causes majeures de cirrhose.

On sait par ailleurs que Beethoven était un grand consommateur d’alcool. « Nous pensons donc que sa maladie provient d’une interaction » entre ces trois facteurs, a expliqué Markus Nöthen, également co-auteur de l’étude. Les chercheurs n’ont en revanche pas pu émettre de conclusion définitive pour les problèmes intestinaux du compositeur (mais l’intolérance au lactose est exclue), ni surtout pour sa surdité, qui aurait pu être causée par une otosclérose ou bien la maladie de Paget.

Pour conclure leurs travaux, les scientifiques ont comparé l’ADN de Beethoven avec celle de cinq hommes belges partageant avec le compositeur un lointain parent ayant vécu au 16ème siècle, Aert van Beethoven. Surprise : le chromosome Y de ces cinq hommes ne correspond pas à celui du musicien. Selon les chercheurs, la seule explication possible est une relation extraconjugale, quelque part entre les sept générations séparant cet ancêtre commun et la naissance de Beethoven, à Bonn en 1770. « Vous ne pouvez pas exclure que Beethoven lui-même soit illégitime », a jugé Tristan Begg. « C’est une possibilité. »

Avec Le Point par V.D. avec AFP

Québec-Absence du français : l’OQLF demande des correctifs à l’Université McGill

mars 22, 2023

Des courriels aux employés et des pages du site web de l’Université ont été rédigés uniquement en anglais.

Vue extérieure du bâtiment principal de l’Université McGill.

L’Université McGill est une université anglophone mais soumise à la Charte de la langue française. Photo : La Presse Canadienne/Ryan Remiorz

L’Office québécois de la langue française (OQLF) a rappelé l’Université McGill à l’ordre ces derniers jours à la suite d’une plainte, a appris Radio-Canada. Cet établissement universitaire devra s’assurer d’inclure le français dans toutes ses communications afin de respecter la Charte.

Après analyse du dossier, la Direction de la protection de la langue française a constaté que des départements de l’Université McGill ont communiqué avec leurs employés uniquement en anglais à de nombreuses reprises.

Par ailleurs, le site web de l’Université n’est pas toujours traduit en français, notamment la page sur l’équité, la diversité et l’inclusion.

Une page web uniquement en anglais.

La page web de l’Université McGill au sujet de l’équité, de la diversité et de l’inclusion. Photo : Radio-Canada

On peut lire dans cette décision, obtenue par Radio-Canada, que l’OQLFconsidère que la dénonciation est fondée en vertu de l’article 41 de la Charte de la langue française.

« Conformément à cet article, les communications écrites d’un employeur doivent au moins être rédigées en français. »— Une citation de  L’Office québécois de la langue française dans sa décision

En effet, selon la loi,  un employeur est tenu d’utiliser le français dans les communications écrites avec son personnel. Il peut aussi utiliser l’anglais, mais le français ne doit pas être absent.

L’OQLF confirme avoir communiqué avec l’Université McGill à ce sujet. Selon la décision, il s’agissait de demander à McGill qu’elle apporte les corrections requises pour se conformer à la Charte. Le dossier est toujours en traitement, ajoute l’Office.

McGill demande à ses départements de se conformer

Invitée à réagir, l’Université reconnaît qu’en tant qu’établissement anglophone au sens de la Charte de la langue française, elle doit se conformer aux dispositions qui lui sont applicables.

La porte-parole Shirley Cardenas explique qu’un message a été transmis par la direction dans les jours qui ont suivi notre premier échange avec l’Office québécois de la langue française.

« Le recteur et vice-chancelier par intérim a fait un rappel des obligations législatives concernant la langue des communications émanant des divers dirigeants de l’Université et a lancé une démarche visant à mettre en place des processus afin de s’assurer que nos sites web respectent les dispositions applicables de la Charte de la langue française. »— Une citation de  Shirley Cardenas, porte-parole de l’Université McGill

En novembre 2021, Radio-Canada avait révélé que l’Université McGill avait aboli un programme de français en l’annonçant en anglais uniquement aux chargés de cours. Des enseignants de français concernés avaient pris cette annonce comme un coup de couteau dans le dos.

« Ironique », dit un professeur francophone de McGill

C’est quand même ironique que le site web parle de diversité et d’inclusion et qu’on y écarte le français, lance Martin Drapeau, professeur de psychologie à McGill.

Il fait partie des enseignants qui se sont déjà exprimés publiquement pour critiquer le peu de place accordé au français à l’Université McGill.

« C’est quand même une université québécoise, située au Québec, qui doit se soumettre aux lois québécoises. »— Une citation de  Martin Drapeau, professeur de psychologie du counselling à l’Université McGill

Même s’il maîtrise parfaitement l’anglais, ce professeur estime que c’est une question de principe et de survie et de défense du français.

Avec Radio-Canada par Thomas Gerbet

Congo-P/Noire : un couple de PD en séjour amoureux chassé d’une auberge à Tchimbamba

mars 22, 2023
 P/Noire : un couple de PD en séjour amoureux chassé d’une auberge à Tchimbamba

Le propriétaire de l’établissement n’a pas pu supporter voir deux hommes vivre en amoureux et surtout s’exposer aux yeux de tous. Une grande anomalie et une insulte à la culture Bantou qu’il a vite remédié en mettant dehors ces deux congolais ayant choisi de marcher en sens contraire des us et coutumes dans l’aliénation totale et le suivisme de l’occident. Celui qui se fait passer pour l’homme était venu spécialement de Brazzaville rendre visite à celui qui se dit femme et qui vit à Pointe-Noire.

C’est sur les réseaux sociaux que le couple s’est connu quelques mois plus tôt.Vivant à Brazzaville, le PD mâle a décidé d’aller faire enfin la connaissance du PD femelle à Pointe-Noire.

A leur arrivée dans cette auberge située non loin de l’école primaire de Tchimbamba, les travailleurs ne pouvaient pas imaginer avoir affaire à un couple homosexuel. « Pour moi, c’étaient juste deux hommes normaux qui venaient passer un séjour dans notre auberge ! C’est après que j’ai remarqué qu’ils étaient des PD par le comportement féminisé de celui qui se dit femme » affirme la réceptionniste.

Heureux d’avoir reçu à Pointe-Noire son amoureux en provenance de Brazzaville, le PD femme a commencé à ramener ses « copines » pour faire présenter les civilités. « L’auberge était envahie pas des PD qui ne se cachaient même pas ! » poursuit la réceptionniste qui en a alerté son patron.

« Comment un homme normal peut-il partir de Brazzaville, payer 40000 frs du billet d’avion pour venir un autre homme dont il se dit être amoureux ? C’est du satanisme ! » s’interroge le propriétaire de l’auberge qui a pris la décision de les chasser.

Comment on pouvait s’attendre, les deux PD ont accusé le patron et ses travailleurs d’Homophobes et d’être en retard dans l’évolution du monde. Pour le patron, il est heureux d’être en retard du monde s’il faut avaler l’homosexualité. «  Ces égarés-là ! Veulent copier les blancs à tout prix oubliant qu’ils sont africains avec leurs propres valeurs ! »

Avec Le Congolais.fr