Quatre millions de Français souffrent de la solitude/Trois conversations par an/Grande Cause nationale 2011

Jusqu’à cent vingt-deux jours entre deux véritables échanges – autres que les politesses avec la boulangère : c’est la réalité quotidienne de quatre millions de Français. Ce jeudi, un collectif de vingt-six associations, dirigé par Bruno Dardelet, met en lumière cet isolement et demande la mise en place d’un Observatoire de la solitude.

Le figaro.fr/madame. – Qui sont ces quatre millions de Français qui n’ont que trois véritables conversations annuelles ?

Bruno Dardelet. – Selon ce que l’on observe sur le terrain, ce sont plutôt des personnes entre 30 et 50 ans que rien ne prédisposait à cette situation : des femmes abandonnées par leur compagnon, des hommes veufs, des gens au chômage ou qui prennent leur retraite après une activité qui constituait leur seul lien aux autres. On retrouve ces personnes aussi bien à la ville qu’à la campagne. Mais pour évaluer correctement ce phénomène, nous demandons la mise en place d’un Observatoire de la solitude.

Comment expliquer un tel chiffre ? Par l’arrivée de divertissements plus individualistes ?

Oui, en partie. Dans les campagnes, par exemple, la télé a remplacé les veillées et les agriculteurs sont de plus en plus isolés. Les cas de suicides dans cette catégorie de la population sont d’ailleurs de plus en plus nombreux. Quant à l’ordinateur, certes, il peut permettre aux plus jeunes de correspondre davantage avec leurs grands-parents, de leur envoyer des photos, par exemple. Mais comme ils communiquent de cette façon, ils ne font plus forcément l’effort de faire quelques kilomètres en voiture pour prendre de leurs nouvelles en direct.

Quelles sont les solutions ?

À force de ne plus être en relation avec d’autres, ces gens ont l’impression de ne pas être intéressants et ne font plus d’efforts. Il faut donc créer davantage de structures pour rompre cet isolement. Dans la Drôme, par exemple, des cafés ponctuels s’organisent : des bénévoles en font la promotion via les journaux locaux, dans les mairies ou les paroisses et incitent les personnes les plus isolées à se réunir. Et ça fonctionne. Il faut récréer un cercle vertueux : un geste, un regard, un sourire.

Lefigaro par Gaëlle Rolin

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