Mali : Bamako entre stupeur et tremblements

La junte au pouvoir à Bamako est totalement désemparée face à  l’avancée de la rébellion touarègue dans le Nord-Mali. Littéralement assommée,  la population semble quant à elle ne pas comprendre ce qui arrive au pays,  considéré il y a peu comme un exemple de stabilité en Afrique de l’Ouest.

Incrédulité, stupeur, consternation. À Bamako, la capitale malienne, le moral  est en berne. « Je ne dors plus, je ne mange plus, se lamente Hawa, assistante  de direction. Ma famille vit à Gao et j’ai très peur ».

Comme la majorité des Bamakois, Hawa vit désormais le téléphone vissé à  l’oreille, à l’affût de la moindre information sur l’avancée des combattants du  Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, la rébellion touarègue) et  de leurs alliés du groupe islamiste Ansar dine, mené par Iyad Ag Ghali, ancien  de la rébellion des années 1990.

Le 30 mars, c’est la ville de Kidal qui est tombée. Le lendemain, Gao et ses  deux garnisons, dont le camp Firhoun Ag Alinsar, le plus important de la région  et base arrière des soldats. Puis le 1er avril, la rébellion est entrée dans Tombouctou, ville historique, sans  rencontrer de résistance. Dans ces deux dernières villes, nombre de  militaires ont abandonné armes et treillis avant de quitter leur base.

Ralliement d’Elhadj Gamou au MNLA

Enfin, sans doute la nouvelle la plus démoralisante a été le ralliement à la  rébellion d’Elhadji Gamou. Le colonel-major, chef d’état-major adjoint du  président Amadou Toumani Touré (ATT) a annoncé, le 31 mars, son ralliement au  mouvement rebelle. De quoi renforcer la méfiance de Bamako à l’égard de tous les  militaires touaregs.

« Ce qu’on attend maintenant, c’est qu’il trouve une solution à ce qui se  passe au nord, commente un journaliste. Rien ne dit que les rebelles ne  descendront pas à Bamako. L’appétit vient en mangeant… ». Et dans la capitale,  l’inquiétude est vive. Le rétablissement des institutions annoncé par le chef de  la junte, le capitaine Amadou Haya Sanogo, et la suspension probable des  sanctions de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao)  ont à peine retenu l’attention.

La Cedeao à la rescousse ?

« La route est longue jusqu’à Bamako et nous veillons au grain », tente-t-on  de rassurer du côté de la junte, sans toutefois proposer de solutions concrètes  pour freiner l’avancée des rebelles. Du côté de la Cedeao, les 2 000 hommes en  alerte ne seront pas là avant longtemps. « Au mieux, dans un mois », selon une  source diplomatique, en tenant compte des délais de préparation nécessaires à la  mobilisation d’un tel effectif.

Par sûr cependant que le Mali ait le temps d’attendre, cette fois. « Quelle ironie !  peste un membre du Front de refus du coup d’État. Dire que c’est son incapacité  à gérer la crise du nord qui a fait tomber ATT. À ce train-là, la junte aussi  devrait faire attention ».

Jeuneafrique.com

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