Présidentielle égyptienne : rebondissements pour la clôture des candidatures

Le dépôt des candidatures pour la présidentielle égyptienne  s’est  terminé dimanche avec des rebondissements de dernière minute qui   bouleversent la course à la magistrature suprême, à près de six semaines  du  premier tour.

Une vingtaine de personnes ambitionnant de diriger le pays le plus peuplé du  monde arabe après la chute en février 2011 du régime de Hosni Moubarak se sont  officiellement portées candidates.

Parmi elles figurent l’ancien patron de la Ligue arabe Amr Moussa, le  prédicateur salafiste Hazem Abou Ismaïl, le richissime homme d’affaires et  membre des Frères musulmans Khairat al-Chater, l’ancien membre de la confrérie  islamiste

Abdelmoneim Aboul Foutouh ainsi que le dernier chef de gouvernement de M.  Moubarak, Ahmad Chafiq.

L’ancien chef du Renseignement Omar Souleimane, un pilier de l’ère Moubarak, a déposé son  dossier de candidature moins d’une demi-heure avant la clôture à 14H00  locales (12H00 GMT).

La police militaire gardait l’entrée de la commission électorale située en  banlieue du Caire, de crainte de violences entre partisans et opposants aux  candidats.

Le Conseil suprême des forces armées, à qui M. Moubarak a remis le pouvoir en  démissionnant sous la pression d’une révolte le 11 février 2011, s’est engagé à  passer les rênes du pays aux civils en juin, une fois un président élu.

« Le peuple veut Omar Souleimane! »

Le processus électoral a permis à des membres de l’ancien régime de revenir  sur le devant de la scène, alors qu’ils faisaient jusqu’à récemment profil bas  par peur de représailles.

« Le peuple veut Omar Souleimane! » criait la foule de partisans de l’ancien  vice-président devant la commission électorale. « Il ramènera la stabilité et  rétablira notre dignité », disait l’un d’entre eux.

L’avocat de gauche Khaled Ali et Abdallah al-Achaal du parti salafiste  al-Assala se sont également enregistrés dimanche. Bothaina Kamel, seule  personnalité publique féminine à se porter candidate, n’a pas pu rassembler les  30.000 signatures d’électeurs nécessaires pour se qualifier.

Cette présentatrice de télévision et militante pro-démocratie a toutefois  indiqué à la presse qu’elle continuerait « d’oeuvrer à développer la conscience  politique du peuple égyptien ».

Le processus de candidature a été émaillé de coups de théâtres, devenant  source de stupeur ou d’hilarité en Egypte.

Le salafiste Hazem Abou Ismaïl, connu pour ses positions anti-américaines, va  ainsi probablement être disqualifié après l’annonce que sa mère a été  naturalisée Américaine en 2006. Selon la loi électorale, tout candidat à la  magistrature suprême doit être uniquement égyptien, de même que ses parents et  son épouse.

Candidat « alternatif »

Les Frères musulmans, qui s’étaient engagés à ne pas participer à la  présidentielle, ont créé la surprise en présentant Khairat al-Chater.

Mais ce dernier pourrait lui-même être disqualifié car il est sorti de prison  en mars 2011 après avoir été condamné par un tribunal militaire à sept ans de  réclusion pour des accusations de terrorisme et de blanchiment d’argent.

Or la loi stipule que toute personne ayant été condamnée à de la prison doit  attendre six ans à partir de la fin de sa peine ou de la date de sa grâce avant  de pouvoir retrouver ses droits politiques.

Samedi, la justice administrative a d’ailleurs interdit à l’opposant Ayman  Nour de se présenter en vertu de cette loi, bien que le pouvoir militaire ait  décidé quelques jours auparavant de lui rendre ses droits politiques.

Pour être sûrs de rester dans la course au cas où leur candidat serait  disqualifié, les Frères musulmans ont présenté en dernière minute un candidat  « alternatif », le président de leur Parti de la liberté et de la justice  (PLJ), Mohammed Morsi.

Quant à Safwat Hegazy, le candidat de la Gamaa islamiya, groupe ultra  conservateur auteur de nombreuses attaques dans les années 1990 avant de  renoncer à la violence, il a finalement décidé de se retirer de la course.

Le premier tour de la présidentielle est prévu les 23 et 24 mai et la  commission doit examiner les candidatures du 13 au 15 avril. Les candidats  rejetés auront 48 heures pour présenter un recours.

Jeuneafrique.com avec AFP

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