
Valérie Trierweiler, le 6 mai, à Tulle. Crédits photo : FRED DUFOUR/AFP
PORTRAIT – La journaliste politique, compagne du président élu François Hollande, hésite entre une posture à la Bernadette Chirac et à la Danielle Mitterrand. Portrait d’une fausse discrète.

En tout cas, elle a pris quelques résolutions: «Je continuerai à travailler. Tout simplement parce que j’ai besoin de gagner ma vie. J’élève mes trois enfants et je ne suis pas rentière, déclare-t-elle en avril à Libération. Je ne veux pas vivre aux frais de l’État.»
Un principe qui ne surprend guère au regard de son parcours. La jeune et ambitieuse angevine d’origine modeste débarque à Paris à 20 ans. Munie de son DESS en sciences politiques, elle est recrutée en 1988 par l’hebdomadaire Profession politique. Deux ans plus tard, la journaliste jugée brillante et sympathique par ses confrères est débauchée par Paris Match, où elle rencontre le secrétaire de rédaction Denis Trierweiler, qu’elle épouse quelques années plus tard en deuxième noces et dont elle a trois fils.
Alors qu’elle suit pour le magazine le Parti socialiste, elle se lie d’amitié avec François Hollande. Ce serait à l’été 2005 que la relation entre l’homme politique et la journaliste aurait pris un tour «sentimental», raconte Serge Raffy dans sa biographie Hollande secret. À l’époque, le député de Corrèze est encore officiellement avec Ségolène Royal. L’idylle ne passe pas inaperçue à Paris Match et oblige à quelques réajustements au sein de la rédaction: fin 2005, Alain Genestar, alors directeur de l’hebdomadaire, demande à Valérie Trierweiler d’arrêter de suivre le PS pour se consacrer à l’UMP. En 2007, elle change complètement de service et passe aux pages culture. Mais sa rubrique de cœur lui manque et elle rejoint par ailleurs la même année Direct 8, où elle anime une fois par semaine avec Mikaël Guedj Politiquement parlant.
«Une spectatrice engagée»
Pour Valérie Trierweiler, dont la relation avec François Hollande est officialisée en 2010, la question du conflit d’intérêts se pose véritablement à partir d’avril 2011, lorsque le député de Corrèze annonce sa candidature à la primaire. Elle lance tout de même sur Direct 8 une nouvelle émission politique, 2012, portraits de campagne, qu’elle troque rapidement pour une autre consacrée à des portraits d’artistes, Itinéraires. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy ne se prive pas en avril de la prendre à partie: «Est-ce moi qui travaille dans le groupe de monsieur Bolloré?» lance-t-il sur RTL.
Son rôle dans la campagne? «Spectatrice engagée», répond-elle en avril dans Libération. Valérie Trierweiler opère certes initialement en coulisses, donnant des conseils de communication ou défendant l’image de son partenaire dans les médias. Mais, très vite, elle se fait plus visible. Assise au premier rang des meetings, elle participe à de nombreux déplacements de François Hollande, dont celui à Montauban pour les obsèques des militaires assassinés.
Projetée au cœur de la campagne, Valérie Trierweiler ne vit pas toujours bien sa nouvelle exposition. «Quel choc de se découvrir à la une de son propre journal. Colère de découvrir l’utilisation de photos sans mon accord, ni même être prévenue», tweete-t-elle en mars 2011 en découvrant une photo de son couple en couverture de Paris Match. Dernière épreuve en date, les moqueries du député UMP Lionnel Luca, qui l’a traitée de «rottweiler».
Discrète, celle qu’on rend responsable du nouvel équilibre et de la silhouette amincie de François Hollande n’a pas pour autant la réputation d’une femme effacée. «Très punchy, très franche, elle n’hésite pas à rentrer dans le lard des hommes politiques», dit un journaliste, qui se rappelle aussi l’avoir vue gifler un confrère s’étant permis une remarque sexiste. «Intelligente», «réglo», «une fille forte qui sait résister aux coups durs». On n’est pas en reste d’éloges dans les milieux politiques, de droite comme de gauche. Confrères et politiques soulignent son «élégance», sa «beauté», son «allure toujours impeccable», sa «bonne camaraderie», mais quelques consœurs épinglent volontiers une femme «un peu trop sûre de son charme». «Avec elle, on se marre bien, réplique Mikaël Guedj, qui a travaillé quatre saisons avec elle sur Direct 8. C’est aussi quelqu’un qui sait rire et peut être très chaleureuse.»
Lefigaro.fr par Laura Raim
Étiquettes : Bernadette Chirac, Carla Bruni, Danielle Mitterrand, trierweiler
mai 7, 2012 à 10:01 |
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La nouvelle première Dame de France