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Le cinéaste Jafar Panahi et l’avocate Nasrin Sotoudeh ont reçu le prestigieux prix pour la liberté de l’esprit remis par le Parlement européen. Le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit récompense chaque année un défenseur des droits de l’homme et de la démocratie. Il est choisi par les dirigeants des groupes politiques du Parlement européen.
Nasrin Sotoudeh est l’une des grandes figures de la défense des droits de l’Homme en Iran où elle a été condamnée et emprisonnée pour son action notamment aux côtés du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi. Cette mère de famille de 47 ans, issue de la classe moyenne religieuse iranienne, a été condamnée en janvier 2011 à 11 ans de prison et 20 ans d’interdiction d’exercer son métier d’avocate pour « actions contre la sécurité nationale et propagande contre le régime », deux chefs d’accusations utilisés fréquemment par la justice iranienne pour condamner des opposants.
Détenue depuis août 2010 à la célèbre prison d’Evine, dans le nord de Téhéran, où sont regroupés de nombreux prisonniers politiques, l’avocate n’a pas cessé son combat, menant deux grèves de la faim pour protester contre ses conditions de détention, notamment l’interdiction de voir ses deux enfants, un fils de trois ans et une fille de 11 ans.
Le cinéaste Jafar Panahi, 52 ans, connu pour ses satires sociales, est l’un des cinéastes de la « nouvelle vague » iranienne les plus connus à l’étranger, où il a reçu de très nombreuses récompenses, notamment aux festivals de Cannes, Berlin ou Venise.
Il a été condamné à six ans de prison et vingt ans d’interdiction de faire des films, de voyager ou de donner des interviews en 201. Cette année là, au festival de Cannes, il avait été symboliquement appelé à faire partie du jury, sa chaise restant vide pendant la remise des prix.
Outre le cinéaste Jafar Panahi, nominé conjointement avec l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, les Pussy Riot avaient été nominées ainsi que le militant biélorusse, pour la défense des droits de l’Homme emprisonné Ales Bialiatski, l’avocat des chrétiens du Pakistan, Joseph Francis et un groupe de trois opposants rwandais actuellement emprisonnés: Victoire Ingabire Umuhoza, Déogratias Mushayidi et Bernard Ntaganda.
Le Prix du Parlement européen pour la liberté de l’esprit récompense des personnalités qui luttent contre l’intolérance, le fanatisme et l’oppression.
Remis chaque année depuis 1988, il a récompensé l’an dernier des activistes du Printemps arabe.
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