
Benoît XVI lors d’une rencontre avec de jeunes catholiques, place Saint-Pierre, à Rome, le 6 avril 2006. Crédits photo : ALBERTO PIZZOLI/AFP
INFOGRAPHIES – Un Canadien, deux Italiens, un Autrichien et un Guinéen sont les cinq «papabili» le plus souvent cités.


Le plus en vue aujourd’hui est le cardinal Marc Ouellet (68 ans, le 21 octobre 2012). Ce Canadien est un «Américain» au sens large, puisqu’il connaît autant l’Amérique du Nord que l’Amérique du Sud, où il a été missionnaire pendant une dizaine d’années, en Colombie. Né au Québec, il est francophone, mais aussi anglophone, hispanophone et italophone, et parle également l’allemand et le portugais. Il a une expérience pastorale d’évêque à Acropolis, puis à Québec. Mais il a aussi une double expérience de la curie. Jean-Paul II lui avait confié la responsabilité du secrétariat pour la promotion de l’unité des chrétiens, où Mgr Ouellet a été en charge du dialogue, pour le compte du Vatican, avec les protestants et les orthodoxes, mais aussi avec les juifs. Et, seconde expérience en curie, voulue par Benoît XVI, qui l’a rappelé à Rome en 2010 pour lui confier la troisième plus importante responsabilité du Vatican après la secrétairerie d’État et la congrégation pour la Doctrine de la foi: celle de la congrégation pour les Évêques. Le pape démissionnaire lui avait également confié la présidence de la puissante commission pour l’Amérique latine.
Recteur de l’université pontificale du Latran
Presque aussi en vue, le cardinal Angelo Scola (71 ans, le 7 novembre 2012), nommé archevêque de Milan en 2012 par Benoît XVI, ce qui fut interprété comme une grande marque de confiance, alors que le cardinal Scola était déjà patriarche de Venise. En général, on ne quitte pas ce poste vénitien, à moins de devenir pape, comme le fit Jean XXIII. Angelo Scola n’a pas une aussi riche expérience que Marc Ouellet, mais c’est un patron, grand organisateur, doublé d’un intellectuel qui fut recteur de l’université pontificale du Latran, l’une des plus prestigieuses de l’Église. Il s’est notamment fait remarquer en renouant à Venise avec la grande tradition de cette ville tournée vers l’Orient et le monde arabe, en créant une fondation internationale de recherche, Oasis. C’est le candidat italien, même s’il ne fait pas l’unanimité chez les cardinaux de son pays en raison de sa filiation spirituelle avec le mouvement Communion et Libération.
Sur ce même plan, italien, on parle également du cardinal Mauro Piacenza (68 ans, le 15 septembre prochain), un Génois qui a un profil plutôt conservateur et qui connaît très bien la curie de l’intérieur pour avoir été – ce qui n’arrive jamais ou presque, mais ce fut la volonté de Benoît XVI, dont il est proche – secrétaire, puis préfet de la congrégation pour le Clergé, qui gère dans l’Église, la question des prêtres (formation, discipline). C’est, pour le coup, un profil de grand serviteur de l’État finalement peu connu mais d’une grande orthodoxie sur le rôle central du prêtre dans l’Église catholique. Et dans la filiation du cardinal Siri, qui l’ordonna prêtre, l’ancienne tête de file des «conservateurs» lors du conclave de 1978.
Pas de figure cardinalice pour l’Asie et l’Amérique latine
Toujours très en vue également, le cardinal Christoph Schönborn, archevêque de Vienne (68 ans, le 22 janvier 2013), est un disciple direct de Jean-Paul II, qui le nomma à ce poste et qui confia aussi à ce dominicain, la coordination de la rédaction du catéchisme de l’Église catholique. Il est aussi un très proche de Benoît XVI, dont il fut l’étudiant, mais aussi l’un des fils spirituels. Très charismatique, il est aussi très controversé dans la curie romaine, parce qu’il a été le seul cardinal à avoir osé contester la politique du silence sur les affaires de pédophilie. Ce qui lui a valu beaucoup d’ennemis à Rome, mais beaucoup de reconnaissance à l’extérieur. Sans être un progressiste – il est d’une théologie très classique -, il est aussi celui qui, pour des raisons pastorales, a poussé le plus loin le débat sur la question des divorcés remariés.
L’Asie n’a pas à l’heure actuelle de figure cardinalice qui serait susceptible d’être un jour élue pape. De même l’Amérique latine, où aucun cardinal ne ferait l’unanimité. Pour l’Afrique, on parle en revanche du cardinal Robert Sarah (67 ans, le 15 juin 2012), ancien archevêque de Conakry en Guinée, où Jean-Paul II le remarqua. Il fut nommé en 2001 secrétaire, donc numéro deux, de la congrégation pour l’Évangélisation des peuples. À Rome, c’est un État dans l’État, puisque cet organisme gère toutes les Églises encore en mission (quasi la moitié du globe). Pasteur dans l’âme, très orthodoxe, il a été choisi par Benoît XVI en 2010 pour présider le conseil pontifical Cor unum, chargé de coordonner toute l’action humanitaire de l’Église.
Lefigaro.fr par Jean-Marie Guénois,
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