L’Union pour la démocratie et la République (UDR-Mwinda) refuse de prendre part à la concertation politique de Dolisie (département du Niari), proposée par le gouvernement et le Parti congolais du travail (PCT). Le parti de l’ex-Premier ministre André Milongo se dit plutôt favorable à la tenue des états généraux de la nation.

Le 9 mars dernier déjà, le collectif des partis de l’opposition signataires de la déclaration du 17 août 2012, a organisé un méga meeting à Brazzaville. L’objectif était de mobiliser leurs militants contre la révision de la Constitution et de les inviter à soutenir leur refus de participer au dialogue politique au profit des États généraux de la nation. A cette occasion, Guy Romain Kinfoussia justifiait ce refus d’aller à cette concertation politique de Dolisie en ces termes :
«Nous ne voulons plus un deuxième round d’Ewo, où les délibérations prises au cours de ces assises n’ont pas été mises en pratique par le gouvernement. Nous ne voulons plus nous faire tromper deux fois. J’ai été à Ewo, je vous présente aujourd’hui ma déception et je regrette d’y être allé. Cette fois-ci, nous avons besoin d’assises qui feront l’autopsie en profondeur des maux dont souffre le Congo et d’en proposer des solutions réalisables».
L’idée de la concertation politique a été annoncée par le gouvernement. Celle-ci devrait se tenir les élections locales, pour permettre que ce scrutin se déroule dans un climat apaisé. Dans une interview accordée à la presse Serge Michel Odzoki, porte-parole du PCT, indiquait : «Ewo avait fait un certain nombre de recommandations, que le gouvernement se devait de mettre en application. Dolisie va permettre de faire le point, pour permettre d’autres avancées au plan démocratique. Si on se rend compte qu’ici il y a des faiblesses (on sait qu’il y en a), on va corriger cela, pour qu’il y ait des améliorations, parce qu’il ne faut pas oublier que ce dialogue-là nous mène aux élections locales».
Au-delà de ces divergences de points de vue, le pouvoir et l’opposition ont intérêt à comprendre que la démocratie les oblige d’avoir un dialogue permanent. Les questions d’organisation des élections doivent être traitées dans ce cadre, sans violence. Car c’est dans les conditions de dialogue et d’échange que tout s’améliore.
Il sied de signaler qu’au cours de la 4ème session extraordinaire du conseil national de l’UDR-Mwinda, les participants ont dressé le bilan du parti depuis sa création en 1992. Guy Romain Kinfoussia a déploré que ce bilan fût négatif, le parti n’étant pas représenté dans les deux chambres du Parlement au cours de cette mandature. Aussi a-t-il exhorté les dirigeants nationaux de l’UDR-Mwinda à la dynamisation des instances du parti. Concernant les prochaines élections locales, les conseillers ont conditionné leur participation à l’amélioration des conditions de leur parti.
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mars 29, 2013 à 8:36 |
Bien cher Gaspard, la photo qui illustre votre article sur le refus exprimé par l’UDR-Mwinda de participer à la concertation de Dolisie, ne porte aucune image des dirigeants de ce parti, en tout cas ceux qui ont dirigé la session en objet. N’oubliez pas que selon ses habitudes, le pouvoir a admis l’existence au Congo d’un second UDR-Mwinda dit « authentique ». Votre photo correspond à cela. Par ailleurs, n’oubliez pas que le pouvoir continue de nous donner l’impression que ceux qui l’animent n’ont aucune idée des fondamentaux en matière d’élections. C’est comme si c’est pour la première fois qu’ils entendent parler de ces questions alors que la classe politique congolaise avait déjà organisé, en 1992, des élections reconnues crédibles par toutes les sensibilités. Rien ne permet d’accepter les gesticulations du gouvernement car, en réalité, il n’avait pas besoin de dialogue sur les élections sinon se référer à ce qui a déjà été bien fait. Il le fait du reste avec beaucoup de doigté mais à ses seuls avantages et c’est de ces avantages là que l’on continue de discuter au cours des concertations. C’est-à-dire ce qu’il peut concéder aux autres et ce qu’il ne peut pas. C’est une honte pour notre nation de donner à la face du monde une image aussi plate et écornée de notre administration en matière d’organisation des élections. Le dialogue, c’est le reflet de l’enracinement de la méfiance au sein de la classe politique où les acteurs trichent à volonté. C’est une affaire d’intérêts et non la volonté de reconnaître au peuple le droit de se choisir leurs représentants. Suivez bien mon regard.