BUKAVU (RDCongo) – Dix-neuf personnes, dont deux policiers, ont été blessées vendredi matin au cours d’affrontements interethniques à Bukavu, capitale de la province instable du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de source policière.
Au moins 15 personnes, ont été blessées ce matin dans des affrontements entre civils Bukavu. Au moins 2 policiers ont également été blessés dans les affrontements, a déclaré vendredi à l’AFP le général Gaston Lunzembo, commissaire de police au Sud-Kivu.
Des sources hospitalières ont affirmé à l’AFP que deux autres civils été blessés, faisant passer le bilan à 19.
Selon des témoins, les heurts se sont déroulés dans un quartier de la commune d’Ibanda, siège de nombreuses activités administratives.
Tout a commencé tôt ce matin, vers 05h00 (03h00 GMT), quand un groupe de jeunes de l’ethnie banyamulenge ont barricadé la principale artère, empêchant ainsi les élèves de se rendre à l’école et bloquant toutes les autres activités, a expliqué un témoin à l’AFP.
Tout est parti d’une dispute ce jeudi tard dans la soirée, quand un Congolais a blessé un autre Congolais de l’ethnie banyamulenge. C’est pour venger l’un des leurs qu’ils (les Banyamulenge) ont placé des barricades tôt ce matin, a-t-il ajouté.
Vendredi, plusieurs personnes ont dit à l’AFP qu’une église où prient des fidèles banyamulenge avait été brûlée et pillée dans la matinée.
Par crainte de la situation, plusieurs écoles ont renvoyé les élèves à la maison, a confié Donat Ngangu, un parent accompagné de ses 2 enfants qu’il venait de récupérer au collège Alfajiri.
Chaque camp a recouru à ses frères dans les affrontements à l’arme blanche, qui frisent la haine ethnique et qui font craindre un chaos dans l’avenir si les autorités n’y prennent pas garde, s’est inquiété auprès de l’AFP un membre de la société civile, qui a requis l’anonymat.
En début d’après-midi, un calme relatif règnait à Bukavu.
Dans la commune d’Ibanda, la police mène des patrouilles. Une réunion s’est ouverte en la résidence du gouverneur de la province, Marcellin Cishambo, avec notamment les chefs des deux groupes impliqués dans les affrontements.
Les Banyamulenge sont des Tutsis congolais d’origine rwandaise. Leur nationalité congolaise a souvent été remise en cause par le pouvoir de Kinshasa Depuis les années 1990, la question des Banyamulenge, et des Tutsis plus largement, est au coeur de nombreuses problématiques politico-militaires, dans les deux provinces du Kivu.
Romandie.com avec (©AFP / 24 mai 2013 14h51)
Étiquettes : arme blanche, commissaire de police, république démocratique du congo, sud kivu
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