Le président égyptien Mohamed Morsi a exclu mardi soir un départ anticipé et s’est déclaré prêt à « donner sa vie » pour préserver sa « légitimité ». Défiant l’armée, il l’a appelée à retirer l’ultimatum, qui expire à 17h00, exigeant qu’il se plie « aux revendications du peuple ».
Dans la nuit, au moins 16 personnes ont péri dans une attaque contre un rassemblement d’islamistes pro-Morsi près de l’université du Caire, a annoncé le ministère de la Santé. Sept autres personnes ont été tuées lors d’affrontements ailleurs dans la capitale. En une semaine de manifestations, les violences ont fait 47 morts.
S’adressant à la télévision sur un ton combatif, le président islamiste a martelé qu’il « continuerait à assumer la responsabilité du pays », présentant sa « légitimité » comme « la seule garantie contre l’effusion de sang » et répondant ainsi implicitement à ceux qui estiment que son départ permettrait de résoudre les tensions qui secouent le pays.
Refus de tout « diktat »
Peu avant sur son compte Twitter officiel, il avait appelé les forces armées à « retirer leur avertissement » et refusé tout « diktat », en référence à l’ultimatum militaire, assimilé par ses partisans à un coup de force pour le faire partir.
En cas d’échec de son ultimatum, l’armée a indiqué qu’elle établirait elle-même une « feuille de route » pour résoudre la crise, mais a assuré qu’elle ne voulait pas préparer un « coup ».
D’après des sources militaires, le Conseil suprême des forces armées envisage d’écarter M. Morsi du pouvoir et de confier la direction du pays à un « conseil intérimaire » jusqu’à la rédaction d’une nouvelle constitution et l’organisation d’une élection présidentielle anticipée.
Un appel à la « guerre civile »
Si l’armée s’est abstenue à ce stade de tout commentaire, le Front de salut national (FSN), principal bloc de l’opposition libérale, laïque et de gauche, a vu dans le discours de M. Morsi un « appel public à la guerre civile ».
Le mouvement Tamarrod (rébellion), à l’origine de la mobilisation anti-Morsi, a réclamé que le chef de l’Etat soit arrêté par la garde républicaine et déféré devant un tribunal.
Romandie.com
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