Les partisans du président égyptien islamiste déchu Mohamed Morsi ont défié vendredi les militaires et la police. Ils refusent de quitter deux places occupées depuis un mois et appellent à de nouvelles manifestations devant des quartiers généraux des forces de l’ordre.
La police a tiré des gaz lacrymogènes et chargé les manifestants pro-Morsi devant un complexe abritant des médias égyptiens, que les islamistes accusent de complaisance à l’égard du pouvoir de transition dominé par l’armée.
Les manifestants réclament le retour de M. Morsi, premier président égyptien démocratiquement élu, destitué et arrêté par les militaires le 3 juillet à la suite de gigantesques manifestations populaires réclamant son départ.
Pouvoir impatient
Les Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, avaient appelé leurs partisans à venir grossir « pacifiquement » les rangs des deux sit-in sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda du Caire, qu’ils occupent depuis un mois. Les autorités martèlent depuis deux jours qu’elles s’apprêtent à les en déloger de force.
En annonçant leur dispersion imminente, les autorités s’appuient sur le mécontentement d’une très grande partie du peuple égyptien à l’égard du gouvernement de M. Morsi, relayé par la presse dressée de manière quasi unanime contre les occupants des places Rabaa et Nahda.
Ballet diplomatique
Mais l’impatience à disperser les manifestants est tempérée par le ballet diplomatique dont Le Caire est le théâtre depuis des jours. La communauté internationale, Union européenne en tête, presse à la fois les autorités à faire preuve de retenue et les Frères musulmans à évacuer les places. Selon des observateurs, ces tentatives ont toutefois été vaines jusqu’à présent.
La communauté internationale redoute un bain de sang: plus de 250 personnes ont déjà été tuées en un mois, essentiellement des manifestants pro-Morsi lors d’affrontements avec les forces de l’ordre ou avec des opposants au président déchu.
Vendredi soir, après la rupture du jeûne du Ramadan, les pro-Morsi ont franchi une nouvelle étape en appelant à un troisième sit-in sur une place de la capitale et à marcher sur deux QG de l’armée et un de la police.
Romandie.com
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