Congo/Procès sur l’affaire des explosions du 4 mars 2012 : Les avocats de la défense réclament la constitution des parties civiles

Le procès sur l’affaire des explosions du 4 mars 2012, qui a démarré, mardi 6 août 2013, au palais de justice, à la cour d’appel de Brazzaville, dans une session présidée par Maturin Bayi, premier président de cette cour, bat son plein. Les accusés passent devant la barre pour interrogatoire. Sept d’entre eux sont déjà passés. Certains on récusé les déclarations contenues dans les procès-verbaux qu’ils avaient signés pendant l’enquête.

L’un des accusés-clé, le caporal-chef Blood Kakom Kouack (40 ans), a nié que ce soit son foyer de charbons qui ait mis le feu dans la soute à munitions. Pour lui, «c’est l’étouffement» qui a provoqué l’incendie, à cause de la dynamite des sociétés privées qu’on y entreposait. Par ailleurs, les avocats de la défense ont réclamé la constitution des parties civiles, car l’Etat, pour eux, est civilement responsable de ce qui est arrivé.

Les audiences se déroulent chaque jour ouvrable (de lundi à samedi), de 9h à 16h, au palais de justice. Déjà, chaque partie (ministère public et avocats de la défense) a soumis à la cour, la liste de ses témoins (voir ci-contre). Mais, pour l’instant, ce sont les accusés qui défilent à la barre. Sept ont déjà déposé. Le passage du caporal-chef Kakom était très attendu. En effet, il est accusé d’être à l’origine de l’incendie, à cause d’un foyer à charbons qu’il aurait allumé, pour réchauffer sa nourriture, le dimanche matin 4 mars 2012, à l’Ecrrramu. Il aurait l’habitude de faire sa cuisine au même endroit. Ce sont les charbons ardents de son foyer qui seraient tombés dans le dépôt de munitions, s’il ne l’aurait pas fait exprès, et qui auraient mis le feu.

A la barre, le caporal-chef Kakom a reconnu qu’il avait bien un foyer, mais celui-ci n’était pas allumé. Quand il y a eu le feu, il est parti, alors qu’un collègue l’appelait, en criant au feu, dans le dépôt de munition. Kakom explique que le feu a été plutôt provoqué par «l’étouffement», car dans la soute à munitions, on avait pris l’habitude d’y entreposer de la dynamite avec laquelle les sociétés privées travaillent, pour fendre la pierre dans les carrières. Les avocats de la défense ont appelé au témoignage des sociétés privées concernées, notamment Escom, Socofran et S.g.e-Congo.

Autre fait majeur constaté, c’est que les accusés ont nié les déclarations contenues dans les procès-verbaux qu’ils avaient signés pendant la période des enquêtes. Le caporal-chef Kakom et le sergent-chef Oba Rodrigue ont même avancé devant la barre que ces déclarations leur ont été arrachées par la torture. Le caporal-chef Kakom a déclaré qu’on l’aurait simulé une exécution sommaire, sur la route du Nord, en l’enterrant à moitié, pour qu’il accepte de dénoncer le colonel Ntsourou comme étant le commanditaire. «Si tu dis ça, on va te donner cinquante millions». On l’aurait même injecté un produit inconnu au cou et qu’il aurait été poignardé à la cuisse. Ces propos dits à la barre sont en contradiction avec les déclarations contenues dans les procès-verbaux qu’il avait signés. Mais Kakom n’a pas reconnu la signature contenue dans ces procès-verbaux. La cour a ordonné une enquête.
Accusé d’avoir désorganisé le service de garde de l’Ecramu, le dimanche 4 mars 2012, en accordant des permissions aux agents prévus pour la garde, le sergent Miéré Raymond a déclaré qu’il ne connaît pas le colonel Ntsourou, sinon que comme officier de l’armée. Il n’a pas de rapport particulier avec lui, même s’ils sont de la même ethnie.

Enfin, ce qu’on peut retenir aussi, c’est la demande des avocats de la défense de constituer les parties civiles, comme l’autorise le code de procédure pénale. Reste à savoir s’il n’est pas trop tard, puisque la constitution des parties civiles doit se faire pendant l’instruction.

Joël NSONI
et Pascal-Azad DOKO

Les dix membres du jury
Koko Emmanuel, Bitemo Jean, Ikolo Bernard, Katsongo Longangué Luc Magloire, Baralongo Joseph, Souamongana Léa Isabelle, Minimbou Clarisse Kalonga Matina Prisca, Mbemba André, Ebimba Emile.

Les avocats de la défense
Joseph Brudet, Ambroise Hervé Malonga, Jean-Philippe Esseau, Edouard Maboya Ganga, Thomas Djolani, Félix Nkounka, Moukassa Ngouaka, Marcel Goma, Ludovic Désiré Essou, Fatima Banzani Mollet, Roger Bongoto, Prospère Bianga, Guy Roger Kinga, Dieudonné Nkoukou, Amedé Nganga, Christian Emina-bonga, Jean Babouba, Eric Yvon Ibouanga, Jean Cyprien Nkielani, Patrick Delbar, Morouba.

Les avocats de l’Etat
Emmanuel Oko, Deviller et Annick Mongo.

Liste des témoins
Okemba Guy-Blanchard, Okandzi Nicolas, Okok Séraphin, Babela Pierreux Léandre, Boukoungou Antoine, Louboungou Julien, Colonel Tsambi Joseph, Général Ndolou Yvon Jacques, Sah Raphaël, Mampia Stéphane, Ampion Constant, Ngondo Albert, Ossalé Paulin Valentin, Ngami dit Marcel, Ondzé Ange, Bouamé Jean-Robert, Mavoungou Guy-Stanislas, Ontango-Koua Nelly Dame Mieme Raymond, Général Essongo Noël-Léonard, Ngampio Ferdinand, Dinga Geoffroy, Opandza Wilson Alphonse, Pochet Pierre Yves, Colonel Ngoma Denis, Mokoko Aubin Gildas, Colonel Epassaka Max Yvon, Colonel Tsoumou Jean-Jacques, Gakosso Jean-Christophe, Ovona Ondzambé Dominique, Mpika-Bakala Léandre, Colonel Nkoua Lucien, Oyengue Léon, Ipani Cyr Alain, Atipo Achille, Colonel Nkaya Joseph, Ondon Isaac, Colonel Allakoua Jean Aive, Djio Sienn Sienn, Omelas Lynchnos Suzano, Général Dabira Norbert, Général Mopendza Ambroise, Vice-Amiral Okemba Jean-Dominique, Général Mokana-Ndongo Franck-Xavier, Colonel Ngakala Michel, Ministre Mokoki Gilbert, Ministre Bowao Charles Zacharie, Ministre Mondjo Charles-Richard, Ministre Mboulou Raymond Zéphirin, Ministre Ondongo Gilbert, Ministre Okombi Salissa André.

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