PARIS – Le président du collectif des parents des disparus du Beach à Brazzaville, Marcel Touanga, a exprimé vendredi sa satisfaction au lendemain de la mise en examen par la justice française du général congolais Norbert Dabira, en espérant qu’elle sera suivie d’autres inculpations.
Le général Dabira a été mis en examen (inculpé) jeudi à Paris pour crimes contre l’humanité dans cette affaire. Dans cette enquête, ouverte en France en 2002, les juges d’instruction tentent d’éclaircir les circonstances de la disparition en 1999 de 350 Congolais au Beach, le principal port de Brazzaville sur le fleuve Congo, alors qu’ils revenaient du Congo-Kinshasa voisin où ils s’étaient réfugiés en raison des combats entre factions dans Brazzaville.
Ancien inspecteur général de l’armée congolaise, M. Dabira, 64 ans, est depuis octobre 2012 haut-commissaire à la réinsertion des ex-combattants, avec rang de ministre délégué.
M. Touanga, installé en France, juge que la mise en examen du général Dabira pour crimes contre l’humanité est une bonne nouvelle, une satisfaction qui matérialise le fait que la procédure est toujours active.
Nous sommes engagés dans cette lutte pour la vérité face à des forces qui sont robustes parce qu’il y a des accointances entre les organisateurs de ces massacres et des personnalités françaises, a-t-il déclaré à l’AFP.
Il y a des individus qui sont cités dans notre procédure qui, de temps en temps, viennent en France. Si la justice française s’intéressait à ces gens-là, il pourrait y avoir d’autres mises en examen, a-t-il dit.
Pour son avocat, Me William Bourdon, cette mise en examen redonne des couleurs aux poursuites fondées sur la compétence universelle et renforce la légitimité du pôle +crimes contre l’humanité+ du tribunal de grande instance de Paris. La France ne doit plus être, et ne sera plus, un sanctuaire de passage pour les grands bourreaux, selon l’avocat pour qui cette mise en examen annonce d’autres mises en examen et un procès.
Le fils de Marcel Touanga, Narcisse, un biologiste de 28 ans, faisait partie des disparus.
Dans un communiqué commun, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) se réjouissent de la mise en examen de Norbert Dabira. Mais ces organisations déplorent avec force les modalités du contrôle judiciaire prononcé qui ne permettent pas de s’assurer de sa mise à disposition de la justice française, et ce en dépit du mandat d’arrêt international dont il est l’objet depuis 2004.
M. Dabira a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Contacté jeudi par l’AFP, il a assuré que son contrôle judiciaire ne lui interdisait pas de quitter le territoire français et s’est dit totalement innocent.
Romandie.com avec (©AFP / 23 août 2013 17h40)
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