Un double attentat suicide perpétré devant une église à la sortie de la messe a tué au moins 61 personnes dimanche au Pakistan. Il s’agit de l’attaque la plus sanglante jamais menée contre la minorité chrétienne dans le pays.
L’attentat a eu lieu à la mi-journée à Peshawar, principale ville du nord-ouest, une région régulièrement ensanglantée par des attentats attribués en grande partie aux rebelles islamistes talibans. Les deux kamikazes ont déclenché les explosifs qu’ils portaient sur eux à la sortie de la messe.
« Le bilan est monté à 61 morts et 120 blessés », a déclaré le docteur Mohammad Iqbal, à l’hôpital Lady Reading de Peshawar. Le nord-ouest est un bastion de nombreux groupes rebelles islamistes, dont le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), auteur d’innombrables attentats suicide qui ont fait plus de 6000 morts depuis 2007.
Les autorités savaient que cette église pouvait être attaquée et avaient déployé des forces de sécurité aux alentours, a indiqué le responsable de l’administration de la ville, Sahibzada Anees.
Terroristes « sans religion »
Selon Nazir Khan, maître d’école de 50 ans, a raconté avoir entendu une retentissante explosion alors que la messe venait de s’achever et que plus de 400 personnes sortaient de l’église. « Une énorme explosion m’a jeté au sol et dès que je suis revenu à moi […] j’ai vu des blessés partout autour », a-t-il ajouté.
Le premier ministre pakistanais Nawaz Sharif a fermement condamné cet attentat. « Les terroristes n’ont pas de religion, et viser des innocents est contraire aux préceptes de l’islam et de toutes les autres religions, a-t-il souligné dans un communiqué exprimant sa solidarité avec la communauté chrétienne.
« Ces actes terroristes cruels montrent l’état d’esprit brutal et inhumain des terroristes », a ajouté M. Sharif, dont le gouvernement a proposé récemment des négociations de paix avec les talibans du TTP pour mettre fin aux violences.
Les chrétiens du Pakistan représentent 2% de la population de ce pays de 180 millions d’habitants, à plus de 95% musulman. Ils sont généralement pauvres et victimes de discrimination sociale et parfois de violences, mais très rarement visés par des attentats.
Romandie.com
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