Des étudiants congolais regagnent Brazzaville

 Des étudiants congolais rentrant à Brazzaville, victimes de l'opération Bata ya bakolo


Des étudiants congolais rentrant à Brazzaville, victimes de l’opération « Bata ya ba kolo »

CONGO BRAZZAVILLE, (CONGOSITE) – Depuis le 25 avril dernier, plus de 550 étudiants congolais de Brazzaville ont quitté Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), pour éviter des représailles suite à l’expulsion des ressortissants de la RDC de Brazzaville. Certains d’entre eux ont été victimes de violences diverses de la part de certaines populations de Kinshasa.

Au départ de Kinshasa, ils ont été escortés par les autorités de la RDC, qui les ont protégés contre toute sorte de débordements. En effet, suite à l’opération «Mbata ya Ba Kolo », lancée le 4 avril dernier par la police du Congo-Brazzaville, pour lutter contre le banditisme et l’immigration clandestine, la presse de la RDC a fait des commentaires qui ont poussé les populations de Kinshasa à s’en prendre aux Congolais de Brazzaville vivant à Kinshasa. Les étudiants sont la principale cible.

Face à cette situation, l’Association des étudiants congolais évoluant en RDC, a demandé à tous les étudiants de regagner l’ambassade du Congo à Kinshasa, où plus 500 étudiants ont été hébergés depuis jeudi 24 avril 2014. Ces étudiants risquent de perdre toute une année de cours.

L’opération ‘’Mbata ya Bako’’, qui signifie la gifle des aînés, en français, lancée par la police du Congo-Brazzaville a pour but d’arrêter et d’expulser des étrangers en situation irrégulière et ceux présumés criminels. Parmi les expulsés de la RDC, il y avait effectivement des membres de gangs appelés «Kulunas», ayant fui Kinshasa suite à l’opération ’’Likofi’ (coup de poing), lancée par la police de la RDC.

Plusieurs organes de presse de Kinshasa affirment que «des milliers de ressortissants de la RDC ont été refoulés dans des conditions peu commodes dans le cadre de cette opération». Ceci parce que certains ressortissants de la RDC ont déclaré à leur arrivée à Kinshasa qu’ils étaient victimes des cas de viol et autres exactions. Il est évident que dans de telles opérations, quelques incidents de parcours ne peuvent pas manquer.

Mais, il serait mieux que les médias vérifient les faits au lieu de se livrer à la diffamation. Parce que les ressortissants de la RDC regagnent leur pays avec leurs biens matériels. Ils se font pour la plus part enregistrer à leur ambassade à Brazzaville avant de prendre le chemin du beach où les bateaux assurent gratuitement la traversée du fleuve Congo.

Le gouvernement de Brazzaville, à travers le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, a expliqué que l’opération ‘’’Bata ya Bakolo ne concernait pas seulement les ressortissants de la RDC, mais tous les étrangers en situation irrégulière au Congo.

En plus, dans un communiqué de presse rendu public le 25 avril dernier, la direction générale de la police a mis en garde tout individu qui, par ses paroles, ses gestes et attitude, contribuerait à mettre en péril la vie des citoyens étrangers vivant en République du Congo. Cette mise en garde est consécutive aux « élans de vengeance, de représailles ou d’intimidation de certains citoyens congolais envers les sujets étrangers en situation irrégulière» que la police a constatés.

Le communiqué explique que «l’opération Mbata ya Bakolo est une opération de police et il n’y a que les policiers pour faire respecter la réglementation». Pour ce faire, la participation des populations à l’opération ne doit se faire que dans le cadre des renseignements à la police sur les « foyers criminogènes » et rien « ne doit justifier le moindre écart de comportement, la moindre violence de la part de nos compatriotes», ajoute le communiqué.

Congo-site.com par Gaspard Lenckonov

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