Selon des sources proches de son bureau à Paris, le pasteur Paul-Joseph Mukungubila, accusé par Kinshasa d’avoir fomenté les attaques du 30 décembre dans la capitale congolaise et dans les deux autres villes du pays, a été arrêté « jeudi très tôt le matin » par la police sud-africaine à Johannesburg.
« C’est un enlèvement », dénonce Cédar Nziamboudi, membre du bureau du Paul-Joseph Mukungubila à Paris. « Le pasteur vient d’être arrêté ce matin [15 mai] vers 6 heures à son domicile de Johannesburg par l’Interpol et des éléments de la police sud-africaine », a-t-il expliqué à Jeune Afrique, soulignant que c’est « sur demande des autorités congolaises ».
Dans la foulée, Le pasteur Mukungubila a été présenté devant le tribunal de Johannesburg où il est notamment accusé « d’entretenir un groupe de mercenaires pour destabiliser le pouvoir en place en RDC ».
Kinshasa ne confirme pas l’arrestation
Contacté, Kinshasa dit ne « pas être encore au courant de l’arrestation », mais confirme qu' »un mandat d’arrêt international était bien lancé contre le pasteur Paul-Joseph Mukungubila » après les attaques du 30 décembre dans plusieurs sites stratégiques à Kinshasa, Kindu (Est) et Lubumbashi (Sud).
Ce jour-là, des personnes qui se présentaient comme des adeptes du « prophète du Ministère de la Restauration à partir de l’Afrique noire », avaient lancé des assauts notamment à la radio-télévision nationale et à l’aéroport de N’Djili à Kinshasa. La riposte de l’armée fut sanglante : plus de 100 morts en une journée !
Depuis, la police congolaise a déjà arrêté plusieurs partisans du pasteur à travers le pays. Douze autres proches de Paul-Joseph Mukungubila, dont six de ses huit femmes, sont toujours en détention depuis mi-janvier à Lusaka où ils s’étaient enfuis. Recherché, le « prophète de l’Éternel », lui, avait pu quitter le pays pour se réfugier en Afrique du Sud.
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Jeunafrique.com par Trésor Kibangula
Étiquettes : johannesburg, Kinshasa, Paul-Joseph Mukungubila
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