Dans une interview au Journal du dimanche, Martine Aubry critique sans ménagement la politique du gouvernement. La maire de Lille (Nord) publie en même temps sa contribution aux Etats généraux du Parti socialiste. Martine Aubry a décidé de passer à l’offensive car dit-elle, « il n’est pas trop tard pour réussir ».
Le verdict de Martine Aubry est sévère. Pour la maire de Lille, « la politique menée depuis deux ans, comme presque partout en Europe, s’est faite au détriment de la croissance ». C’est la raison pour laquelle, elle demande une réorientation de la politique économique. Il faut, dit-elle, « trouver au plus vite le bon réglage… qui nous permettra de sortir la France de la crise ».
Le contrepied du dispositif Valls
Sans s’en prendre nommément à Manuel Valls ou François Hollande, Martine Aubry se livre donc à un réquisitoire en règle contre les choix et la méthode appliqués par l’exécutif. Pour l’ancienne ministre du Travail, « la politique économique menée depuis deux ans s’est faite au détriment de la croissance ». Elle fustige l’orientation libérale prise par l’exécutif avec trop de cadeaux faits aux entreprises sans contrepartie.
Sur les déficits, elle affirme il n’y a pas « d’un côté les sérieux, de l’autre les laxistes » et elle demande de mieux cibler les aides aux entreprises, de mettre en place un plan de soutien à la croissance qui touche les ménages et les collectivités locales. Elle plaide aussi pour une grande réforme fiscale préférable, dit-elle, « aux mesures au fil de l’eau ». Et de citer la baisse des prestations familiales.
Martine Aubry cible aussi la réforme de l’assurance chômage. « On ne réforme pas au moment où il y a tant de chômeurs » assène l’ancienne ministre qui, au passage, jette une pierre dans le jardin du ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, en déclarant que ce sont des débats du passé…
La défense des « frondeurs »
Dans son interview, la maire de Lille attaque enfin le projet phare de François Hollande : le Pacte de responsabilité. Concernant les 41 milliards d’euros d’allègement fiscaux et sociaux accordés aux entreprises elle veut en réorienter la moitié vers les collectivités locales pour créer des emplois aidés mais aussi pour soutenir la croissance et le pouvoir d’achat.
Martine Aubry prend la défense des « frondeurs » dont elle dit, pour la première fois aussi clairement, « partager les propositions ». Elle ajoute même, il faut arrêter d’appeler « frondeurs » des députés qui connaissent l’économie et souhaitent le succès du gouvernement.
Cette fois-ci, c’est clair, Martine Aubry a choisi de faire entendre sa voix. Elle appelle au débat et entend bien peser.
Rfi.fr
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