Lors de sa visite à Naples, le souverain pontife devrait délivrer un message musclé contre la Camorra, la mafia locale, dans son fief du quartier de Scampia et dans la principale prison de la ville. Des centaines de milliers de personnes sont attendues samedi.
La journée sera particulièrement chargée pour le pape argentin, qui a prévu au total neuf étapes et doit prendre la parole six fois.
Les mesures de sécurité seront drastiques, d’autant que le Saint-Père circulera en voiture sur une distance de 25 km. Selon la presse locale, 3000 agents des forces de l’ordre, dont des tireurs d’élite sur les toits, seront déployés.
Même si aucune menace spécifique n’est signalée, le risque d’un attentat djihadiste après la récente tuerie de Tunis ou d’une tentative de vengeance de la mafia après l’excommunication prononcée contre elle par le pape François, n’est pas à exclure.
Une visite de prison
Jorge Bergoglio commencera sa journée par une prière à Pompei, avant de gagner en hélicoptère le quartier défavorisé de Scampia, gangrené par le crime organisé, où il rencontrera la population, moment fort de sa visite. Il rejoindra ensuite en voiture la Piazza del Plebiscito, dans le centre-ville, pour une messe, avant de visiter la prison de Poggioreale, qui compte 2500 détenus dans un espace prévu pour 1400.
Dans la cathédrale, il s’inclinera ensuite devant les reliques de Saint-Janvier, un des protecteurs de la ville, dont le sang, selon la tradition, se liquéfie plusieurs fois chaque année.
La visite papale s’achèvera dans l’après-midi par une rencontre festive avec des jeunes qui donneront un concert de chansons napolitaines sur le front de mer.
Relations ambiguës
Depuis son élection, François s’est mis à dos les mafieux, souvent pratiquants et bienfaiteurs des paroisses, en invitant avec force les catholiques à cesser toute collaboration ambiguë avec eux.
En mars 2014, lors d’une cérémonie organisée par l’association catholique antimafia Libera, il avait fustigé « le pouvoir et l’argent ensanglantés ». En Calabre, en juin dernier, François avait « excommunié » la ‘Ndrangheta, la puissante mafia locale, franchissant un pas inédit dans la condamnation du crime organisé.
Romandie.com
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