Téhéran – Huit militaires iraniens ont été tués dans l’extrême sud-est de l’Iran, près de la frontière pakistanaise, dans une attaque revendiquée mardi par un groupe extrémiste sunnite.
Les terroristes armés dans un acte aveugle ont tué huit gardes-frontières lundi soir dans la région de Negur, a déclaré Ali Asghar Mirshekari, le vice-gouverneur de la province du Sistan-Balouchistan, cité par l’agence officielle Irna.
Les autorités iraniennes utilisent habituellement le terme de terroristes pour désigner des groupes de rebelles sunnites actifs dans cette zone.
Après l’attaque les rebelles se sont enfuis au Pakistan, a précisé le général Saïd Montazer-ol-Mehdi, chef-adjoint de la police iranienne, cité par l’agence Fars.
Selon lui, huit autres membres des forces de sécurité ont été tués depuis mars dans deux attaques séparées dans l’ouest du pays, à la frontière irakienne où vivent également des minorités sunnites. Les auteurs présumés de l’une des deux attaques ont été arrêtés.
Un porte-parole du groupe extrémiste sunnite Jaish-ul Adl (Armée de la justice) a revendiqué l’attaque depuis le Pakistan. Les moujahidine ont détruit leur véhicule et pris leurs armes avant de passer la frontière vers le Pakistan, a dit Mohammad Moussa Moujahid par téléphone à l’AFP.
Cette attaque est la plus meurtrière menée par des rebelles sunnites dans la région depuis octobre 2013. A l’époque, Jaish-ul Adl avait revendiqué une attaque contre un poste-frontière iranien qui avait fait 14 morts.
Les accrochages sont fréquents au Sistan-Balouchistan, où réside une importante communauté sunnite dans un pays à majorité chiite.
Cinq membres des forces iraniennes avaient été tués dans cette région en octobre et décembre derniers. Début 2014, quatre militaires avaient été retenus captifs pendant deux mois par Jaish-ul Adl, et un cinquième enlevé avec eux avait été exécuté.
Outre les groupes extrémistes sunnites, la région est aussi le théâtre d’attaques menées par des trafiquants de drogue.
L’Iran demande au Pakistan d’arrêter les terroristes, de les remettre aux autorités iraniennes et de ne pas permettre que le territoire pakistanais soit utilisé par eux, a affirmé M. Mirshekari.
L’Iran accuse régulièrement le Pakistan de ne pas agir avec fermeté contre les groupes de rebelles sunnites menant des attaques sur son sol. Téhéran accusent ces groupes d’agir pour le compte de services de renseignement étrangers.
Cette attaque est intervenue après l’annonce du démantèlement d’un groupe terroriste dans la région de Ghasr-Ghand et Nikshahr, à une centaine de kilomètres au nord de Negur. Trois rebelles ont été tués dans l’opération, selon le général iranien Mohammad Pakpour.
L’Iran a entamé au début des années 1990 la construction d’un mur qui doit être achevé en 2015, pour fermer hermétiquement les quelque 1.800 km de frontières avec le Pakistan et l’Afghanistan. Les autorités veulent empêcher le trafic de drogue, la contrebande et les infiltrations de groupes rebelles ou de bandits, qui entretiennent un climat d’insécurité permanent dans les régions frontalières.
Romandie.com avec(©AFP / 07 avril 2015 13h23)
Étiquettes : Frontière, IRAN, Militaires, Pakistan, Rebelles
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