Alors que les camps des « pour » et « contre » continuent de s’affronter sur la modification ou pas de la Constitution de 2002, des personnalités politiques de premier plan quittent la pirogue du soutien inconditionnel au vieux tyran pour le paquebot du « Non » à toute modification.
Indifférent à cet environnement hostile à son idée fixe d’instaurer une monarchie constitutionnelle, le dictatueur avait tout de même quitté Paris sur une petite note d’espoir. Sa rencontre avec le Premier Ministre Manuel Valls s’était déroulée sous les meilleurs hospices. Le locataire de Matignon avait fait le déplacement jusqu’au modeste cinq étoiles du Palace Shangri La où toute une aile était réservée à l’autocrate congolais. Au sujet du dialogue inclusif initié par Denis Sassou N’Guesso, Manuel Valls, tout sourire, avait appelé au consensus et félicité le président congolais d’avoir entrepris une large concertation avec l’ensemble des forces vives de la nation. Curieusement le Premier Ministre français n’avait pas reconnu en son interlocuteur un Général Franco Noir à cause duquel ses parents avaient fui l’Espagne pour se réfugier en France. Le dictateur Généralissime espagnol, mort au pouvoir en 1975, était resté 36 ans à la tête de l’Espagne.
Cet aveuglement volontaire de Manuel Valls à l’encontre du dictatueur congolais est le fait du lobbying de Jean-Yves Ollivier à qui il vient d’attribuer la légion d’honneur en présence de Jean-Dominique Okemba, et de sa volonté de se constituer un réseau françafricain en vue de sa candidature à l’Elysée.
Cela a-t-il déplu à l’Elysée, aux tenants de la ligne dure à l’encontre du vieux tyran ? Toujours est-il que le président François Hollande a dépêché son ministre de la Défense, Jean Yves Le Drian à Oyo, le 24 juillet 2015, pour rappeler au dictatueur congolais, que la France s’opposera fermement à son projet de putsch constitutionnel.
La véritable raison n’était donc pas de faire le point sur la Centrafrique ; ni même une dégustation improvisée de la bonne vieille bouteille de whisky que Sassou, notre « Caudillo »* avait prévu de déguster avec le pdg du pétrolier Total, Christophe de Margerie décédé dans un accident tragique à Moscou .
De plus, au carrefour de toutes les sources de renseignements, le ministre français avait bien des raisons légitimes de s’inquiéter de la mauvaise tournure que pourraient prendre les évènements si Sassou Nguesso persistait dans son choix de modifier sa Constitution de 2002.
Prévenu de tous les dangers qu’il encourrait si malgré tout il passait outre, Sassou ne s’est pas sorti encore une fois grandi de cet entretien. Ses quelques rares amis français qui lui restent maintenant seront contraints de lui tourner le dos. Et Manuel Valls, l’amnésique, n’y pourra pas grand-chose, Hollande a fait du départ de Sassou une affaire personnelle.
Avec au programme le chaos, les destructions, des victimes par milliers, Sassou Nguesso, notre Franco national, sera tenu pour personnellement responsable des nouveaux drames que notre pays connaîtra obligatoirement. Il n’a plus droit à la carte blanche qu’il avait obtenue de Jacques Chirac en 1997-98. C’est très sûrement sur ce point que l’envoyé français à Oyo a dû particulièrement insister…
Congo-liberty.com par Rigobert Ossebi
Étiquettes : Congo, jean yves le drian, Oyo, Sassou
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