Après les révélations sur le train de vie luxueux de plusieurs cardinaux, le pape promet que la gestion du patrimoine de l’Église va changer.

Le pape François souhaite en terminer avec le train de vie luxueux du Vatican. © Copyright 1999 Adobe Systems Incorporated/ ANDREAS SOLARO
Le pape François a de nouveau tapé du poing sur la table vendredi, après les révélations sur le train de vie luxueux de plusieurs cardinaux, assurant qu’on ne pouvait pas parler de pauvreté et « mener une vie de pharaon ». « L’Église doit parler avec la vérité et aussi par le témoignage, le témoignage de la pauvreté. Si un croyant parle de pauvreté et de sans-abri et mène une vie de pharaon, ce n’est pas possible », a déclaré le pontife argentin dans un entretien au journal de rue néerlandais Straatnieuws.
« Dans l’Église, il y a ceux qui, au lieu de servir, de penser aux autres (…), se servent de l’Église : les arrivistes, ceux qui sont attachés à l’argent. Et combien de prêtres et d’évêques avons-nous vu comme ça… C’est triste à dire, non ? » a-t-il ajouté lors de l’homélie pendant sa messe matinale au Vatican. Deux livres sortis jeudi dans plusieurs langues ont mis en lumière, grâce à des documents confidentiels, la gestion calamiteuse des finances du Vatican et les gabegies de certains prélats, installés dans d’immenses appartements rénovés à grands frais au sein du petit État.
Une tombola
La gestion de l’immense patrimoine immobilier de l’Église « va changer », a récemment promis le pape François à l’un de ses proches cité vendredi par le journal La Stampa. Plusieurs cardinaux cités dans les deux livres se sont d’ailleurs défendus ces derniers jours. Le cardinal Tarcisio Bertone, numéro 2 du Vatican sous Benoît XVI, a défendu jeudi son appartement de 296 m2 et Mgr Velasio De Paolis, l’un des principaux juristes de la Curie, a suivi vendredi en assurant être prêt à quitter ses 250 mètres carrés pour s’installer dans un mini-appartement comme le pape.
Les deux prélats ont assuré vivre déjà sobrement et partager leur espace avec des religieuses les assistant dans leur quotidien. Mais dans sa volonté de simplicité, l’Église ne pourra se séparer de la majeure partie de son patrimoine immobilier, qui sert à appuyer ses oeuvres, ni surtout de ses trésors, qui appartiennent « à l’humanité », a assuré le pontife argentin à Straatnieuws. « Si demain je disais qu’on allait mettre la Pietà de Michel-Ange aux enchères, ce n’est pas possible. Parce qu’elle n’appartient pas à l’Église. Elle est dans une église, mais elle appartient à l’humanité. Cela vaut pour tous les trésors de l’Église », a-t-il expliqué. « Mais nous avons commencé à vendre les cadeaux et les autres choses qu’on me donne », a rappelé le pape, qui vient de remettre une quarantaine de ces cadeaux comme prix pour sa troisième tombola caritative du genre. À gagner : une voiture Lancia, une Rolex ou encore un tandem
Lepoint.fr avec AFP
novembre 6, 2015 à 1:50 |
Il faut bien en finir!