Je mesure enfin la douleur de tes sanglots d’automne, Verlaine
De nombreux caillots de sang dans les bouches crachent leur peine
Les corps déchiquetés dorment sur le sol et racontent l’horreur
D’une vie arrachée d’une vie que personne n’a pu délivrer de la peur
Personne dans la ville nocturne n’ose cacher l’innommable terreur
Le sang vermeil se répand sur le sol à jamais irrécupérable
Arrêt sur images froid dans le dos on regarde incapable
D’éviter ces corps incontournables désormais gisants effroyables
Le cœur en détresse le silence des morts sur qui dansent les sonneries
De ces téléphones qui s’affolent pleurent chœurs de messageries
Qui déchirent l’espace lourd des regards figés pour l’éternité
La douleur n’a pas de pays le sang est rouge pour toute l’humanité!
Rouge est le sang du monde. Rouge est le sang de Pointe-Noire
Rouge est le sang du monde. Rouge est le sang des Noirs
Rouge est le sang du monde. Rouge est le sang de Brazzaville
Rouge est le sang du monde. Rouge est le sang de l’homme vil
Rouge est le sang du monde. Rouge est le sang de Bangui
Rouge est le sang du monde. Rouge est le sang de Paris
Rouge est le sang du monde. Rouge est le sang de Haïti
Rouge est le sang sans vie. Rouge, le sang de l’innocent
Rouge est le sang du Fils de Dieu de la croix triomphant!
Il nous appelle nous qui sommes encore voyageurs et vivants
Sur cette terre! Venez à moi Je ne vous abandonnerai jamais
A l’ombre de mes ailes se trouvent repos et paix. Désormais
Cherchez ma face. Je suis vivant. Je suis vivant! Vivant!
Je suis le roc, la forteresse qui demeure à travers les âges
Je suis le refuge qui transforme les douloureux rivages
Semés de couronnes d’épines et de feu en de verts pâturages!
La douleur n’a pas de pays le sang est rouge pour toute l’humanité
Le monde entier rugit et explose en un immense océan de sanglots noués
Dans nos gorges, échardes de feu, tombeau de nos cris de nos voix enrouées!
Marie-Léontine Tsibinda
Votre commentaire