Le pape François a franchi lundi un pas hautement symbolique dans sa démarche de réconciliation en Centrafrique. Il s’est rendu à la mosquée centrale de Bangui, dans le quartier du PK-5, théâtre d’atrocités pendant les massacres intercommunautaires de la fin 2013.
« Chrétiens et musulmans sont frères », et il faut dire « non à la vengeance, à la violence et à la haine, a-t-il lancé à son arrivée à la mosquée. Dans l’enclave du PK5, où sont réfugiés les derniers musulmans de Bangui en proie à des violences communautaires, le pape a été reçu par le grand Imam Nehedi Tidjani, en présence de délégations catholiques et protestantes.
Le pape s’est adressé aux centaines de personnes, dont des déplacés par les violences, venues l’accueillir dans l’enceinte de la mosquée, dans une ambiance détendue placée cependant sous haute sécurité par la force onusienne (Minusca) qui avait placé des Casques bleus sur les minarets de la mosquée.
Malgré sa brièveté, une demi-heure environ, la cérémonie se voulait pour autant symboliquement importante comme un geste fort de confiance et de réconciliation, alors que la méfiance et la peur sont omniprésentes entre communautés.
De retour à Rome dans l’après-midi
Après cette visite à la mosquée, le pape a gagné le complexe sportif Barthélémy Boganda, du nom du père de l’indépendance centrafricaine, également prêtre catholique « père de la patrie », mort en 1960, peu après la proclamation de l’indépendance.
Dans ce stade pouvant accueillir près de 30’000 personnes, François a fait un tour en papamobile et a célébré sa dernière messe sur le sol africain. Il a lancé un dernier appel à cette nation à sortir de sa crise militaro-politique et morale.
Cette étape d’un jour et demi à Bangui était un véritable pari pour François, vu le contexte sécuritaire et le climat de défiance régnant toujours dans la ville. Le pape a été souvent accueilli avec ferveur comme par une population désespérée. Mais les haines sont toujours présentes. Dans l’après-midi, François a regagné Rome après ses trois étapes très denses au Kenya, en Ouganda et en Centrafrique.
Romandie.com
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