Belgrade – Le secrétaire d’État américain John Kerry a plaidé jeudi pour l’envoi de troupes au sol arabes et syriennes qui combattraient le groupe État islamique (EI), une fois trouvée une solution politique en Syrie à laquelle travaille la communauté internationale.
Tout le monde sait que si on ne peut pas trouver de troupes au sol prêtes à s’opposer à Daech (acronyme arabe de l’EI) ce conflit ne pourra pas être gagné complètement avec les seules frappes aériennes, a déclaré M. Kerry à Belgrade lors d’une réunion ministérielle de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
Il a ensuite précisé devant quelques journalistes qu’il pensait à des troupes syriennes et arabes et pas occidentales, même si 50 forces spéciales américaines doivent être envoyées sous peu en Syrie.
Si nous parvenons à un mettre en place une transition politique nous allons permettre à toutes les nations et entités de se rassembler. L’armée syrienne, ensemble avec l’opposition (…) Les États-Unis, ensemble avec la Russie et d’autres, iront combattre Daech, a-t-il poursuivi, prédisant alors une victoire rapide contre les jihadistes.
Imaginez seulement à quelle vitesse ce fléau serait éliminé, en l’espace de quelques mois littéralement, si nous étions capable de parvenir à cette résolution politique, a-t-il fait valoir.
Dans l’avion qui emmenait jeudi soir le secrétaire d’Etat de Belgrade à Nicosie, l’un de ses diplomates a tempéré les propos de son ministre: C’est très hypothétique et avec beaucoup de si, a-t-il mis en garde.
Si on réussit une transition politique et qu’elle est soutenue par le peuple syrien et les groupes d’opposition, alors oui, le combat contre l’EI pourra être plus efficace, a expliqué le diplomate américain.
Mais, a-t-il souligné, nous continuons de penser, et cela vaut aussi pour l’Irak, que ces troupes au sol doivent être locales (…) originaires de pays qui connaissent la culture, les groupes, le terrain et qui seraient appuyées par les frappes aériennes de la coalition.
Mercredi à Bruxelles, John Kerry avait réclamé aux alliés de l’Otan d’intensifier leurs efforts dans la lutte contre l’EI et il avait salué l’engagement de la Russie en Syrie, plaidant pour qu’elle y joue un rôle constructif.
Les grandes puissances — dont les Etats-Unis, la Russie, l’UE, l’Iran, la Turquie et l’Arabie saoudite — ont relancé fin octobre à Vienne un processus diplomatique pour tenter de trouver une solution politique au conflit syrien qui a fait au moins 250.000 morts depuis 2011.
Les membres de ce Groupe international de soutien à la Syrie ont fixé un calendrier qui prévoit une rencontre d’ici au 1er janvier entre représentants de l’opposition syrienne et du régime, un cessez-le-feu, la formation d’un gouvernement de transition dans les six mois et l’organisation d’élections d’ici 18 mois. Mais les diplomaties mondiales divergent sur le sort du président Bachar al-Assad.
La prochaine réunion sur la Syrie, sous le format de Vienne, se tiendra à New York, a annoncé jeudi le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. Très probablement le 18 décembre, selon des diplomates.
Romandie.com avec(©AFP / 04 décembre 2015 01h14)
Étiquettes : john kerry, SYRIE, troupes
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