Chute du pétrole et Boko Haram plombent les économies d’Afrique centrale, selon Lagarde

Yaoundé – Les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) sont confrontés à un double choc, entre d’un côté la chute des prix du pétrole, principale ressource de la zone, et de l’autre les attaques du groupe islamistes Boko Haram, a estimé vendredi la patronne du FMI.

Six pays font partie de la zone Cemac, à savoir le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale, la Centrafrique et le Tchad.

Le pétrole représente aujourd’hui environ 70 % des exportations de la Cemac et plus d’un tiers de ses recettes budgétaires. Il va de soi que la chute des cours constitue un énorme défi, a expliqué la directrice du FMI, Christine Lagarde, avant une table ronde avec les ministres des Finances de la région à Yaoundé, au Cameroun.

Or, a-t-elle souligné, les perspectives d’une faiblesse persistante des cours du pétrole signifient que les financements disponibles seront nettement plus restreints à l’avenir.

L’autre source d’inquiétude, selon Mme Lagarde, vient du groupe islamiste nigérian Boko Haram, qui sévit notamment au Cameroun et au Tchad, dont les attaques ont perturbé l’activité économique (entrainant souvent l’arrêt des activités commerciales dans les zones frappées par les islamistes, ndlr) et exigé une augmentation des dépenses militaires.

Ces dépenses ont un effet d’éviction sur les crédits dans des domaines cruciaux tels que l’éducation et la santé, a-t-elle regretté.

D’après la directrice du FMI, ces deux chocs pèsent très lourdement sur l’activité: selon les estimations, la croissance dans la CEMAC serait descendue à quelque 2% en 2015, même si la situation varie considérablement d’un pays à l’autre.

Par exemple, la Guinée équatoriale a accusé une forte contraction, tandis que le Cameroun a affiché une croissance, selon Christine Lagarde.

Dans ce contexte, la mise en oeuvre continue de grands programmes d’infrastructures dans la plupart de ces pays a mis en évidence des tensions budgétaires. Le déficit budgétaire combiné de la Cemac se serait creusé à 6.5 % du PIB régional en 2015 selon les estimations du FMI.

Pour assurer une croissance forte et inclusive en 2016, Mme Lagarde préconise notamment une meilleure maîtrise des dépenses dans les projets d’infrastructures, l’accroissement des recettes hors pétrole, notamment dans le domaine fiscale, et une meilleure intégration régionale, le commerce intracommunautaire représentant moins de 5 % des échanges commerciaux de la Cemac.

Romandie.com avec(©AFP / 08 janvier 2016 15h10)

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