Congo: Le Général Marie-Michel Mokoko candidat à la présidentielle raconte son agression

Auteur: Exclusif-Brazza


L’ancien chef d’état major des Armées Jean-Marie Mokoko aujourd’hui candidat aux présidentielles au Congo révèle avoir été agressé par des policiers en civil.

Que s’est-il passé hier à l’aéroport international Maya-Maya ?

Il était un peu plus de 19h. J’étais tout heureux de revenir dans mon pays après quatre mois d’absence. Je savais que quelque chose pouvait se passer à mon arrivée j’ai donc demandé à mes camarades de ne pas avertir nos militants. Leur présence se justifiait d’autant moins que la campagne n’est pas encore ouverte. Seuls mes proches collaborateurs devaient m’accueillir à l’aéroport. J’ai été surpris en entrant dans le salon VIP de me retrouver tout seul. il n’y avait personne pour m’accueillir.

Avez-vous compris que quelque chose se tramait ?

J’ai su plus tard que la police avait bouclé la zone pour empêcher mes amis de rentrer et les maintenir dans un endroit précis. En sortant du terminal, je monte dans la voiture qui m’attend puis nous sortons du parking. Avant de prendre la sortie vers la ville, j’aperçois sur ma gauche une cinquantaine de personnes qui, curieusement se mettent à me saluer bruyamment. J’avais pourtant donné la consigne de ne faire venir aucun militant. Plus tard mon aide de camp me dira avoir repéré deux bus non immatriculés dont nous savons qu’ils appartiennent à la police. Nous reconnaissons dans la foule des agents en civil.

« Cette agression a été organisée par le directeur général de la police nationale »

Etes-vous certain que ces faux militants appartenaient à une brigade de police? Si oui, laquelle ?

Ils sont connus à Brazzaville. C’est une organisation constituée par des supplétifs de la police nationale, il y a parmi eux d’anciens judokas et karatékas. Ils dépendent directement du directeur de la police nationale.

Pourquoi vous êtes-vous arrêté ?

A ma droite, je vois mes amis sensés m’accueillir à l’aéroport. La moindre des choses est de m’arrêter pour les saluer. Alors, tout est allé très vite. Mon aide de camp me pousse dans voiture quand il comprend que c’est un piège. La foule jette des gaz lacrymogènes et nous caillasse. Dans la voiture, je vois un gros caillou atterrir sur mon genou. Aujourd’hui, je marche difficilement mon genou me fait atrocement mal. Pourtant le parking est cimenté. Les cailloux ont été amenés, c’est bien la preuve qu’il s’agit d’une opération préméditée. Nous réussissons à sortir avec difficulté à sortir de l’aéroport.

Vous voulez dire que la police a organisé un coup monté pour vous intimider ?

Pire, le directeur général de la police a organisé cette agression caractérisée. D’après le porte-parole de la police, des hommes ont été envoyés pour ma protection, mais je n’étais pas en danger ! Dans ce pays le simple fait de dire qu’on est candidat constitue une infraction ! Ils avaient pris toutes les dispositions pour que les personnes qui m’attendaient restent dans ce lieu précis pour me faire descendre de mon véhicule. C’était prémédité !

« Nous vivons dans une république d’un autre âge »
Qu’est-il arrivé aux personnes qui vous attendaient justement ?

Ils ont été tabassés et piétinés comme des bêtes. Plusieurs d’entre eux sont blessés. Un de mes collèges a un œil tuméfié, l’autre l’oreille couvert de sang. Ce matin, il a dû aller à l’hôpital. C’est inacceptable. Nous vivons dans une république d’un autre âge ! Ce n’est pas possible. Il faut alerter l’opinion.
On parle d’une commission indépendante, mais c’est l’administration du territoire qui va organiser ses élections. Il ne reste plus qu’au président de déclarer tous les candidats forfaits et se présenter seul. Je suis révolté.

Votre candidature a surpris le président Sassou Nguesso, vous faisiez partie de son cabinet il y a encore quelques jours…

J’ai manifesté le désir de me présenter à cette élection parce que je pense que les dispositions légales de mon pays me permettent de prétendre à la fonction suprême.

En doutez-vous aujourd’hui ?

Non, mais il faut absolument alerter l’opinion publique sur ce qu’il se passe au Congo. Tout se passe par intimidation, par corruption. Tout le monde se couche.

Avec Zenga-mambu.com

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