Moroni – Dix-neuf des 25 candidats du premier tour de la présidentielle aux Comores ont contesté jeudi les résultats annoncés et exigé un recomptage des voix, menaçant d’entraver le second tour si leur demande n’était pas entendue.
Nous devons procéder à un nouveau recomptage des bulletins. Il n’y aura pas de second tour avant le recomptage des voix, a déclaré jeudi devant la presse Ibrahima Hissani, porte-parole des 19, dont fait partie l’un des trois candidats qualifiés pour le second tour, le colonel Azali Assoumani, ancien chef de l’Etat, arrivé en troisième position dimanche.
Les contestataires ont appelé à un grand rassemblement populaire samedi à Moroni.
Devant les journalistes, M. Hissani a également affirmé que le candidat arrivé en deuxième position au premier tour, Mouigni Baraka, gouverneur de l’île de la Grande-Comore, avait signé l’appel au recomptage des voix. Ce ralliement n’a pas pu être confirmé immédiatement.
La cible des 19 est clairement Mohamed Ali Soilihi, arrivé en tête dimanche avec 17,61% des voix.
Un seul candidat ne peut pas avoir raison contre tout le monde. Il a obtenu 17% des voix et nous nous totalisons les 83% restants, a martelé M. Hissani.
Le second tour de la présidentielle est prévu le 10 avril.
Dès l’annonce des résultats, le candidat arrivé en quatrième position, et donc éliminé du second tour, Fahmi Said Ibrahim, avait crié à la fraude. Plusieurs dizaines de ses partisans s’étaient rassemblés dans la soirée devant son QG du candidat pour contester les résultats, avant d’être dispersés par les forces de l’ordre.
La mission d’observation de l’Union Africaine conduite par l’ancien président tunisien Mohamed Moncef Marzouki a noté qu’ en dehors de quelques incidents isolés, l’ensemble du scrutin s’est déroulé de manière ordonnée et paisible, appelant l’ensemble des acteurs politiques à garder (leur) calme et à respecter les résultats de cette première étape des élections.
Vingt-cinq candidats étaient en compétition pour ce scrutin présidentiel. Tous étaient originaires de l’île de la Grande-Comore, selon la règle de la présidence tournante entre les trois îles de l’Union des Comores.
La Constitution de 2001 établit un système de présidence tournante entre les trois îles qui composent l’Union (Grande-Comore, Anjouan, Mohéli). Un mécanisme qui a stabilisé l’archipel, secoué par des crises séparatistes et plusieurs coups d’Etat, dont le dernier remonte à 1999.
Romandie.com avec(©AFP / 25 février 2016 18h08)
Étiquettes : Comores, Présidentielle, recomptage des voix
février 25, 2016 à 6:03 |
La transparence est encore loin…