Ali souffrait depuis trois décennies de la maladie de Parkinson, qui a ravagé son corps, mais ne pouvait jamais affaiblir sa présence plus grande que nature. Une figure emblématique lorsqu’il était à son sommet, il a voyagé et il fait plusieurs apparitions lors des dernières années même s’il ne pouvait plus parler en raison des milliers de coups de poing encaissés au cours de sa remarquable carrière.
Plus tôt cette semaine, il avait été hospitalisé à Phoenix pour des problèmes respiratoires. Sa famille s’était rendue à son chevet.
Ali était un géant de son époque, un furieux et bruyant boxeur dont l’influence s’est fait sentir bien au-delà du ring. Il a pris part à quelques-uns des combats les plus mémorables même si sa carrière a été interrompue pendant trois ans parce qu’il a refusé de faire son service militaire durant la Guerre du Viêt Nam.
Il a vaincu Sonny Liston, il a participé à des combats excitants contre Joe Frazier et il a battu George Foreman lors du « Rumble in the Jungle », au Zaïre. Ali a cependant payé cher les 29 000 coups reçus à la tête durant une carrière qui a peut-être fait de lui la personne la plus reconnue au monde.
« Je suis le meilleur », martelait-il.
Ali a rejeté l’Amérique blanche lorsqu’il a rejoint les « Black Muslims » et il a changé son nom de Cassius Clay à Mohamed Ali. Il a refusé de combattre lors de la Guerre du Viêt Nam – « Je n’ai pas de querelle avec les Vietcongs » – et il a perdu trois ans et demi de sa carrière. Il a amusé des dirigeants du monde, disant même une fois au président des Philippines Ferdinand Marcos : « J’ai vu votre femme. Vous n’êtes pas si stupide que vous en avez l’air. »
Ali a déjà estimé qu’il avait amassé 57 millions de dollars américains au cours de sa carrière professionnelle, mais les effets des coups ont duré bien après que tout l’argent eut été dépensé. Ça ne l’a pas empêché de voyager sans relâche afin de promouvoir l’islam, rencontrer des dirigeants du monde et travailler à ce que les boxeurs ne se fassent pas escroquer par leurs gérants et leurs promoteurs. Même s’il était moins énergique lors des dernières années, il a fait bon nombre d’apparitions publiques, incluant un voyage en Irlande, en 2009.
Avec son visage presque gelé par la maladie et les mains tremblantes, il a allumé la vasque olympique lors des Jeux olympiques d’Atlanta, en 1996.
S’en sont suivis des combats aussi excitants qu’improbables, notamment en 1964, contre Sonny Liston. Ali s’est emparé de la ceinture de championnat des poids lourds pour la première fois.
Plusieurs croyaient qu’Ali pourrait se blesser sérieusement contre le puissant Foreman, qui avait envoyé Frazier au tapis six fois dans une victoire au deuxième round.
Devant une foule de plus de 60 000 spectateurs à Kinshasa, Ali a réussi à l’emporter contre toutes attentes pour s’approprier la ceinture des poids lourds pour une deuxième fois.
C’est en utilisant la stratégie du « rope-a-dope », en laissant Foreman se fatiguer et en encaissant tous ses coups, qu’Ali est arrivé à ses fins. Il lui a passé le K.O. au huitième round.
« Je vous avais dit que j’étais le meilleur », a-t-il insisté.
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