Paris – Fait inédit pour un président français sortant, François Hollande devra vraisemblablement passer par une primaire s’il veut briguer un second mandat l’an prochain, après une décision de son Parti socialiste (PS) d’organiser une telle consultation début 2017.
Après plusieurs mois de suspense, le Conseil national du PS, parlement des socialistes, a approuvé samedi à l’unanimité l’organisation d’une primaire limitée au parti et à ses satellites des radicaux de gauche (PRG) et des écologistes pro-gouvernementaux.
Le scrutin, fixé aux 22 et 29 janvier 2017, apparaît taillé sur mesure pour permettre à François Hollande, très impopulaire y compris à gauche, de se relégitimer à moindre risque en vue de la présidentielle du printemps.
La date tardive de la consultation lui laisse aussi espérer de pouvoir engranger de premiers résultats de sa politique économique sociale-libérale contestée dans son camp, après de premiers signes d’embellie et de légère décrue du chômage depuis deux mois.
Le chef de l’Etat doit dire en fin d’année s’il entend briguer un second mandat.
C’est un peu le dernier clou sur le cercueil électoral du Parti socialiste que d’imposer à un sortant (…) de passer par une primaire, a ironisé samedi le député d’opposition Thierry Solère, qui dirige l’organisation de la primaire de droite pour 2017.
Pour le numéro un du PS Jean-Christophe Cambadélis au contraire, François Hollande a hâte d’expliquer quels ont été ses choix (…) et de souligner devant l’ensemble des Français comment il a réussi.
Elu en mai 2012 à l’Elysée, M. Hollande avait vu sa candidature mise sur orbite six mois plus tôt par sa victoire aux primaires socialistes.
Selon certains de ses proches, le chef de l’Etat est prêt à se soumettre une nouvelle fois à l’exercice. Si je ne suis pas en mesure de remporter la primaire, comment pourrais-je espérer remporter la présidentielle ?, a-t-il confié à des visiteurs.
L’idée d’une primaire de l’ensemble de la gauche pour la présidentielle de 2017, avancée en début d’année par un collectif d’intellectuels et d’écologistes et réclamée par une écrasante majorité de ses sympathisants, a échoué devant son éparpillement.
Figure de proue de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, a rejeté d’emblée l’idée d’y participer, refusant de se rallier à François Hollande en cas de victoire de ce dernier.
Les communistes et les écologistes hostiles au gouvernement ont eux aussi refusé l’idée de concourir dans un même scrutin que le président sortant, à qui ils reprochent une dérive libérale, ou d’autres candidats de cette mouvance.
En l’état actuel, l’impopularité du président français est telle dans toutes les franges de l’opinion que François Hollande serait menacé d’élimination dès le premier tour s’il brigue un second mandat à la présidentielle de 2017, affirment tous les sondages.
Une enquête TNS-Sofres sur le meilleur candidat pour représenter la gauche en 2017, publiée vendredi dans le quotidien conservateur Le Figaro, le place seulement au 5e rang parmi l’ensemble des sympathisants de gauche.
D’après le même sondage, François Hollande serait aussi un moins bon candidat que son Premier ministre Manuel Valls aux yeux des sympathisants du PS, mais il reste néanmoins leur premier choix. Il devance ainsi encore nettement son ancien ministre Arnaud Montebourg, favori de l’aile gauche frondeuse du parti, qui n’a pas exclu de se présenter contre lui.
Romandie.com avec(©AFP / 18 juin 2016 19h06)
Étiquettes : François Hollande, FRANCE, Primaires, PS
juin 18, 2016 à 6:14 |
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