
Antoine Agbepa Mumba dit Koffi Olomidé, vient de passer sa toute première nuit à Makala et non à Mont Fleury comme d’habitude. Ainsi en a décidé le magistrat instructeur après plusieurs heures au cours desquelles il a entendu le musicien congolais. Il a donc été placé sous Mandat d’arrêt provisoire.
La Police nationale congolaise, sur instruction du Procureur général de la République, a interpellé très tôt hier mardi, l’artiste-musicien Koffi qui, certainement pensait que la justice ne dirait rien sur cet incident surtout qu’il venait de présenter ses excuses sur la chaine nationale à travers l’émission « Karibu variétés » de la consœur Mamie Ilela.
Ce qu’en pense la rue
Si le talent de l’artiste Koffi est indéniable dans presque tous les milieux, la rue dit généralement que l’ex-Rambo du Zaïre a, souvent, violenté ses danseuses et les traite avec mépris et déconsidération. L’on raconte même qu’il aurait une sorte d’harem de danseuses que personne ne peut visiter sauf autorisation expresse de sa part.
Sur Youtube, l’on peut écouter plusieurs émissions où les danseuses qui sont passées par le Quartier Latin relatent des pratiques inhumaines par lesquelles elles sont passées avant de fuir en Europe dès qu’elles en ont eu l’occasion. Contrairement à Werra ou à Jb Mpiana sur lesquels pas grand-chose n’est dit sur le traitement des danseuses, beaucoup d’encre et de salive coulent souvent lorsqu’il faut évoquer le rapport de Koffi avec les femmes.
Voila pourquoi en voyant passer son cortège vers Makala, la rue appuyait la démarche de la justice en criant : Alekisi ! (Entendez, il a exagéré !)
Conséquences
Certaines langues évoquent la fin du « koffisme ». L’artiste n’était pas loin de dire adieu à la musique. Il venait de sortir son dernier album des chansons inédites. Son succès basé autrefois sur ses productions scéniques en Europe, avait pris du plomb avec l’embargo lui infligé par les « Bana Congo » et les interminables procès avec les anciennes danseuses. Il lui restait principalement la zone Afrique pour rentabiliser son art, à défaut de commercialiser ses chansons ici au pays. C’est ainsi qu’il pouvait encore chanter au Congo Brazzaville, au Gabon, en Afrique du Sud, en Angola, en Tanzanie et en Zambie, sans oublier le Kenya par lequel le scandale est arrivé. Maintenant que ces marchés africains sont bouchés, le grand Mopao ne s’en prendra qu’à lui-même.
A 60 ans, il faut beaucoup de sagesse à un homme surtout dans la gestion de son entourage. Même s’il arrivait à s’en sortir, son image en a pris un sérieux coup et il lui faut beaucoup de stratégies pour reconquérir les chœurs des milliers de mélomanes qui l’adoraient à longueur de journées.
Koffi Olomide incarcéré à la prison centrale de Makala, poursuivi pour coups et blessures volontaires
*Nul n’est au-dessus de la loi. Le chanteur Antoine Agbepa Mumba, alias Koffi Olomide, patron du groupe Quartier Latin International, l’a expérimenté à ses dépens. Sur exécution d’un mandat d’amener, les force de l’ordre sont descendues hier matin à son domicile et l’ont conduit au Parquet général de la République, où un magistrat l’a entendu et placé sous mandat d’arrêt provisoire.
Déjà, ce mercredi, ses avocats vont introduire une requête pour obtenir sa liberté provisoire, car ils estiment que sa fuite n’est pas à craindre, surtout qu’il a une adresse connue et l’essentiel de ses activités se passent à Kinshasa.
C’était sans compter avec la détermination de la justice qui tenait à laver son honneur après plusieurs critiques sur ce genre d’affaires. Au parfum de cette nouvelle depuis vendredi soir, plusieurs Ong de lutte contre les violences faites aux femmes avaient déjà levé la voix pour demander au Procureur général de la République de se saisir, d’office, de cette violence de trop qui venait d’écorner l’image de marque de la Rdc, en matière des droits de la femme.
Koffi menotté, des images que beaucoup de Congolais même dans leurs rêves les plus fous n’auraient jamais imaginé en pleine ville de Kinshasa ou l’artiste s’est taillé la réputation d’homme à relations et capable de passer à travers tous les mailles de filets. Cela a eu lieu hier mardi, pour ainsi donner un exemple à tous les musiciens et tortionnaires des droits de la femme.
Koffi récidiviste
En 2012, le même Koffi Olomidé avait agressé son producteur et l’affaire s’était terminée par une condamnation avec sursis. Il était rentré chez lui poings levés en signe de victoire. Avant cela, plusieurs plaintes de danseuses l’avaient visé pour maltraitance, mais Koffi avait presque toujours réussi à gagner ces procès de la manière la plus étonnante. S’il ne peut plus mettre ses pieds en Europe occidentale ni s’y produire, c’est entre autre à cause des procès liés à ses anciennes danseuses qui l’accusent de beaucoup de choses.
*Le célèbre chanteur congolais était donc sous le feu des critiques depuis qu’il avait été filmé en train de donner un coup de pied à une de ses danseuses, à l’aéroport Jomo Kenyatta de Nairobi, vendredi dernier. Le Kenya a ensuite décidé de l’expulser et la Zambie, où il devait se produire dans les prochains jours, a aussi annulé l’un de ses concerts pour mauvais comportement. L’artiste a publiquement présenté ses excuses, mais cela n’a pas empêché le début d’une procédure judiciaire, l’ayant conduit en prison à Makala.
Groupeavenir.org par Simon Kabamba
Étiquettes : Arrestation, Kinshasa, koffi olomide, RDC, rue
juillet 27, 2016 à 3:08 |
Une leçon aux artistes irrévérencieux !