Paris – Le candidat de la droite François Fillon, englué dans une affaire d’emplois présumés fictifs, a de nouveau exclu mardi tout retrait de la course présidentielle et réussi à calmer une fronde lancé contre lui par des députés de son camp.
Une vingtaine de parlementaires du parti Les Républicains avaient souligné lundi soir leur « impossibilité de faire campagne » face aux dégâts provoqués par l’enquête sur les emplois d’assistants parlementaires accordés par François Fillon à sa femme et à ses enfants.
Un retrait de sa candidature « créerait une crise majeure » avec un risque « d’effacement » de la droite à la présidentielle, a rétorqué le candidat lors d’une longue réunion destiné à calmer cette fronde interne, en estimant qu’il n’y avait pas de « solution alternative » .
« Honnêtement, ça serait peut-être plus facile pour moi personnellement et ma famille de ne pas être dans cette compétition aujourd’hui. Cette décision (de rester), je l’ai prise, je ne reviendrai pas dessus », a insisté le vainqueur de la primaire de la droite.
« Je suis harcelé par la presse nationale. J’ai le harcèlement judiciaire. Je ne voudrais pas avoir en plus le harcèlement parlementaire parce que ça va commencer à devenir difficile », a-t-il encore dit en appelant les parlementaires à faire bloc autour de lui.
Selon des participants à cette réunion à huis clos, la « grande majorité » des députés ont soutenu François Fillon pendant la rencontre qui a duré près de deux heures. Mais « beaucoup ont aussi témoigné de leurs difficultés sur le terrain » avec « des électeurs choqués par les sommes » versées aux proches de François Fillon, qui avoisinent les 900.000 euros sur plus de dix ans.
A l’issue de la rencontre, « le groupe était totalement rassemblé » derrière M. Fillon, a assuré son porte-parole Thierry Solère, qui se voit épinglé à son tour par Le Canard enchaîné.
L’hebdomadaire d’investigation, à l’origine des révélations sur les Fillon, affirme dans son édition à paraître mercredi que M. Solère a « omis de régler une partie de ses impôts » entre 2010 et 2013, des soupçons de fraude fiscale qui font l’objet d’une enquête.
« Chasse à l’homme », a dénoncé M. Solère, qui veut porter plainte pour diffamation.
De son côté, François Fillon doit poursuivre mercredi sa campagne après un déjeuner avec l’ancien président Nicolas Sarkozy, qu’il a battu lors de la primaire en novembre.
Le candidat conservateur s’est félicité de voir les intentions de vote en sa faveur – en net repli ces dernières semaines – commencer « à remonter un peu », à environ 20%, selon un sondage Opinionway publié mardi.
Celui que tous les sondages donnaient favori à l’élection présidentielle des 23 avril et 7 mai pointe désormais en troisième position, derrière la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen (27%) et le centriste Emmanuel Macron (22%).
Romandie.com avec(©AFP / 14 février 2017 20h30)
Étiquettes : François Fillon, FRANCE, Fronde
février 16, 2017 à 5:13 |
Il est fort lol