Moins de 11 % des candidats noirs ont remporté leurs élections. Le nombre de députés noirs a diminué à Ottawa.
Les Noirs représentent 3,5 % de la population canadienne. Il faudrait donc que 12 députés soient élus pour atteindre la représentativité à Ottawa.
Le nombre de candidats noirs au sein des cinq principaux partis était tout de même passé de 31 à 44 cette année, mais seuls 11 % ont été élus.
Nous sommes extrêmement déçus. Sans la représentation, nos voix ne peuvent être entendues.
Velma Morgan, présidente de Operation Black Vote Canada
La raison? Les deux grands partis n’ont pas consacré assez d’efforts pour présenter plus de candidats noirs dans des circonscriptions gagnables, estime Operation Black Vote Canada, un organisme non partisan qui encourage les Noirs à s’engager politiquement.
Quatre des cinq députés noirs sont en effet des libéraux réélus, incluant la doyenne Hedy Fry de Vancouver-Centre. Le néo-démocrate Matthew Green de Hamilton-Centre est le seul nouveau venu à la Chambre des communes.
En contrepartie, le NPD a présenté 22 candidats dans des circonscriptions où ils avaient au moins des chances de gagner, estime Velma Morgan.
La militante exhorte Justin Trudeau d’augmenter la représentation noire au sein de son conseil des ministres. À la dissolution de la Chambre, Ahmed Hussen était le seul ministre noir.
Mea culpa
Le député libéral sortant de Hull–Aylmer et président du caucus des parlementaires noirs, Greg Fergus, concédait lors de la campagne que son parti aurait pu recruter plus de candidats noirs.
C’est regrettable, a réagi Greg Fergus lorsque joint à nouveau par Radio-Canada après les élections. Mais ça n’empêche pas le fait que le gouvernement libéral a pris des engagements qui s’additionnent à presque 291 millions de dollars pour faire avancer l’agenda des Noirs et lutter contre l’intolérance.
Pour les Noirs, je trouve cela bien dommage.
Emmanuel Dubourg, député libéral de Bourassa
La communauté haïtienne s’intéresse beaucoup à la politique, observe le député d’origine haïtienne, mais quand on rentre dans le processus même, il peut y avoir une certaine réticence.
L’aspect économique est une grande barrière selon lui, mais la forte capacité de mobilisation de la communauté est sa principale force.
Réussir à faire des collectes de fonds est un obstacle extrêmement important, mais une fois que ces gens-là se présentent, on fait aller les téléphones et on trouve beaucoup de bénévoles. Les chauffeurs de taxi de la communauté sont très généreux et donnent leurs journées de travail pour amener les gens voter.
Recruter plus tôt
S’ils espèrent faire élire plus de Noirs, les partis devront à l’avenir prioriser le recrutement de candidats beaucoup plus tôt, selon Verma Morgan.
Il ne faut pas attendre à trois ou quatre mois avant les élections pour nommer des candidats noirs. Ça ne leur donne pas assez de temps pour s’organiser et se faire connaître dans leur circonscription.
Tous les partis doivent mettre la main à la pâte, souligne-t-il, et promouvoir la représentativité sans tomber dans la partisanerie.
Réaction des conservateurs
L’attachée de presse du Parti conservateur, Josée Morissette, n’a pas expliqué pourquoi le parti n’avait aucun député noir, mais a indiqué par courriel que le processus de nomination dans les 338 circonscriptions était ouvert pour tous.
Nous travaillons sans relâche pour encourager le plus grand nombre possible de personnes à envisager de se présenter comme candidat pour le Parti conservateur du Canada.
Radio-Canada.ca par Natasha MacDonald-Dupuis
Étiquettes : CANADA, chambre des communes, Députés, Noirs
novembre 5, 2019 à 9:42 |
Faible pourcentage de représentativité?