Le maudit bâton de cigarette
Est comme une sale arête
En travers de sa petite gorge
Qui chaque jour la ronge
Depuis sa maison et son travail
Elle ne cesse de caresser sa taille
Au bout de ses fines lèvres embrassées
Pour des futiles raisons de fumée
Quant aux premiers signes de la maladie
J’ai appris qu’elle était très amaigrie
Rongée par ce geste de mauvaise compagnie
Qui la clouait des heures durant au lit
Un soir d’hiver dans un supermarché
Au moment où je m’apprêtais à payer
A la caisse mes achats avant de sortir
La maigreur de sa silhouette me fit frémir
Je ne réalisais pas de la voir dans cet état
Étiolée et squelettique comme un mât
D’un drapeau pouvant tomber au vent
Dans l’ivresse et la colère du temps
Bernard NKOUNKOU
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