Le président et fondateur de I3 Biomédical hésite à parler carrément d’un vol, mais il admet que c’est l’hypothèse la plus probante en ce moment.
«Ça fait maintenant une dizaine de jours et plus qu’une recherche a été faite et tout compte fait, ils se sont vaporisés dans les airs», s’étonne Pierre Jean Messier, un peu perplexe.
Le 18 mai, les autorités aéroportuaires ont signalé que le matériel manquait à l’appel. Des recherches ont été effectuées le lendemain aux aéroports de Toronto et Montréal sans que la demi-tonne de masques soit retracée.
Selon Pierre Jean Messier, il est peu probable qu’une telle quantité de masques ait pu être remise à bord d’un avion et quitter le pays. Il soupçonne plutôt une ou plusieurs personnes mal intentionnées de les avoir fait sortir de l’entrepôt.
«Le récipiendaire est clairement identifié comme étant des hôpitaux. Alors prendre du matériel que tout le monde est au courant qu’il est tellement nécessaire, et le faire disparaître comme ça, c’est pas très noble», dénonce l’entrepreneur.
Pas de conséquences pour le CHU de Québec
Les masques qui ont disparu représentent qu’une petite partie d’une commande de deux millions de masques effectués par le CHU de Québec, responsable de l’approvisionnement en matériel médical pour tout le Québec pour la durée de la pandémie.
Le président de I3 Biomédical précise que les masques manquants ont rapidement pu être remplacés, à grands frais, en devançant une autre livraison en provenance du Mexique.
L’incident a néanmoins grandement ébranlé sa confiance quant à la fiabilité des transferts de matériel médical par la métropole canadienne.
«Cette situation à Toronto, elle est particulièrement unique. Sincèrement, je ne me serais pas attendu à ce que ça se passe. […] On ne passera plus par Toronto. C’est déjà implanté au niveau opérationnel.»
Il a aussi mis en place plusieurs mesures de protection additionnelles pour les chargements de matériel médical qui transitent au Canada, des mesures que son entreprise réserve habituellement pour les pays où le matériel est plus à risque de disparaître.
Pierre Jean Messier précise que les masques chirurgicaux qu’il fabrique sont entièrement conçus au Québec, mais que le dernier assemblage se fait au Mexique, pour des raisons de coûts.
Selon lui, il serait très facile de faire l’ensemble de la production au Québec, à condition que les gouvernements renoncent à acheter des produits qui sont trois cents plus bas.
Le dirigeant de I3 Biomédical soutient qu’il n’aurait pas besoin de prêts ou de subventions pour rapatrier l’ensemble de ses opérations au Québec, seulement l’engagement que les hôpitaux vont continuer à acheter des produits canadiens et québécois, pas pour deux ou trois mois, mais pour les années qui viennent.
Pierre Jean Messier se souvient très bien des discours politiques quand le SRAS et la grippe H1N1 menaçaient la planète. «On a toujours dit qu’il fallait cesser d’être dépendants, mais dès que la crise passait on revenait aux achats au plus bas prix.»
Il espère que les conclusions qui seront tirées de la pandémie de COVID-19 seront plus durables.
Par la Radio-Canada avec les informations d’Olivier Lemieux
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