Avec l’aide d’une tablette fournie pour la visite, il sera donc possible de se déplacer dans l’église et de voir simultanément le décor actuel et celui d’il y a plus de cent ans.
«Tu te promènes dans l’église et tu la vois qui bouge en même temps, mais avec les équipements de l’époque: des poêles à bois, parce que l’électricité n’est arrivée qu’en 1914, l’éclairage à l’huile partout, etc. On peut voir plusieurs modifications, comme la chaire qui se trouvait dans le choeur et sur rails. Ce sont plein de choses comme ça qu’on a reproduites comme à l’époque», s’emballe Gilles Trépanier, trésorier de Tourisme Champlain et superviseur de cet ambitieux projet.
En mode visite libre, il est possible de déplacer la tablette pour voir apparaître jusqu’à une centaine de points d’intérêt. Il suffit alors de cliquer dessus sur l’écran pour avoir plus d’informations sur chaque élément. Il est également possible de faire la visite en étant guidé par Lucien, le vire-chiens de l’église. Ce personnage jadis chargé d’empêcher les chiens de suivre leur maître accompagne les gens tout au long de la visite, à chacune des huit stations créées, afin de leur en apprendre un peu plus sur ce bijou du patrimoine religieux québécois. Bien qu’il s’agisse d’un modèle en trois dimensions, l’historien champlainois René Beaudoin lui a prêté sa voix et quelques-uns de ses traits.
Enfin, un mode jeu a été intégré à l’application, proposant aux plus jeunes visiteurs de trouver les chiens ayant échappé à la vigilance de Lucien et de les conduire à l’extérieur de l’église. Les chiens numériques réagiront différemment selon si le joueur les approche doucement ou brusquement.
La visite dure environ une heure, au coût de 10 $ par tablette. Les visites se font les samedis et dimanche, entre midi et 17 h, jusqu’au 13 septembre. Le nouveau site web de l’église de Champlain, qui sera déployé sous peu, permettra de réserver directement en ligne, au www.eglisedechamplain.qc.ca. Après le 13 septembre, il demeurera possible de faire cette visite sur réservation, quand des bénévoles seront disponibles. La visite à heures fixes sera de retour l’an prochain, à partir du 21 juin.
Technologie dernier cri
Cette visite en réalité augmentée a été créée en partenariat avec la firme Montréalaise OHRIZON, spécialisée dans le domaine. Pour mener à bien le projet, il a fallu faire une numérisation en trois dimensions et en haute définition de l’église, afin de permettre à l’entreprise de créer un modèle fictif – mais pas tant que ça – de l’église, en 1908, qui se retrouve sur la tablette.
«Le projet utilise une technologie qui existe depuis à peu près deux mois. C’est probablement le premier endroit au monde qui utilise cette technologie-là à cette ampleur, dans un grand espace comme ça. C’est assez ambitieux et innovateur», se réjouit M. Trépanier.
Ce dernier ajoute que ce projet est l’aboutissement de près de quatre ans de réflexions sur la mise en valeur de l’église. Après avoir jonglé avec plusieurs idées de projets, dont la transformation du lieu en salle multifonctionnelle et l’installation d’un spectacle à grand déploiement, le CMVEC a décidé d’opter pour la proposition d’OHRIZON, qui ne nécessitait aucune modification des lieux.
Cette visite en réalité augmentée n’est d’ailleurs que la première étape d’un projet à plus grande échelle. Tourisme Champlain souhaite à présent développer un autre mode de jeu qui serait construit à partir de la même plateforme. L’équipe de l’organisme à but non lucratif demeure toutefois vague sur la forme que prendra ce jeu, du moins, tant qu’elle n’aura pas trouvé le financement pour le rendre possible. Une campagne de sociofinancement doit d’ailleurs être lancée prochainement sur la plateforme La Ruche Québec.
L’élaboration du projet de visite en réalité augmentée a coûté 75 000 $. Pour le réaliser, Tourisme Champlain a reçu une aide de 32 500 $ de Tourisme Mauricie, via le Fonds étonnant. La MRC des Chenaux y a également contribué pour 12 500 $. La Municipalité de Champlain et la paroisse Saint-Laurent-de-la-Moraine ont chacune donné 10 000 $. Le projet est par ailleurs cofinancé par le Fonds des médias du Canada (FMC), dans le cadre de son volet expérimental.
Avec Le Nouvelliste par Matthieu Max-Gessler, Initiative de journalisme local
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