Un grand nombre de personnalités nous ont quitté au cours de l’année 2020

Vie politique

 

© Fournis par La Presse Canadienne

Michel Gauthier, mort le 30 mai à l’âge de 70 ans

Michel Gauthier a été député péquiste de la circonscription de Roberval à l’Assemblée nationale de 1981 à 1988. Au cours des quatre premières années, il était l’adjoint parlementaire du ministre des Finances Jacques Parizeau. En 1993, il fait le saut sur la scène fédérale en adhérant au Bloc québécois. Il est élu député de Roberval de 1993 à 2004, puis de Roberval-Lac-St-Jean de 2004 à 2007. À la suite du départ de Lucien Bouchard, en 1996, il devient chef du Bloc, mais il rend son tablier l’année suivante. Son successeur le nomme leader parlementaire, poste qu’il gardera jusqu’en 2007. En 2018, il annonce son adhésion au Parti conservateur.

Andrée Champagne, morte le 5 juin à l’âge de 80 ans

Andrée Champagne amorce sa carrière de comédienne en interprétant pendant 15 ans le rôle de Donalda dans le téléroman «Les Belles Histoires des Pays d’en-Haut». Elle s’impliqua dans l’Union des artistes dont elle fut successivement vice-présidente puis secrétaire générale, de 1981 à 1984, fondant notamment Le Chez-nous des artistes. En 1984, cette fédéraliste convaincue se lance en politique. Elle est élue députée progressiste-conservatrice de Saint-Hyacinthe-Bagot. Elle est brièvement ministre d’État à la Jeunesse et vice-présidente de la Chambre des communes. Défaite en 1993, elle revient aux petit et grand écrans. Elle a notamment tenu des rôles dans «Scoop», «Omertà» et «Juliette Pomerleau». Pendant une dizaine d’années, elle a aussi fait du doublage pour des films et des jeux informatiques, dans les deux langues officielles. Paul Martin la nomme au Sénat 2005.

Marc-André Bédard, mort le 25 novembre à l’âge de 85 ans

L’ancien ministre péquiste Marc-André Bédard était un fidèle parmi les fidèles de René Lévesque. Après un essai infructueux en 1970, il est élu dans la circonscription de Chicoutimi en 1973. Trois ans plus, il devient ministre de la Justice, poste qu’il occupera jusqu’en mars 1984. À ce titre, il participe à l’adoption de plusieurs réformes dont la création du Conseil de la magistrature. Sur son impulsion, de nombreux amendements sont apportés à la Charte des droits, interdisant la discrimination contre les homosexuels et les personnes handicapées. Il modifie le processus de nomination des juges, mettant fin aux mandats à vie pour les remplacer par des mandats de sept ans non renouvelables. Il participe aussi à la réforme du Code civil. M. Bédard fut l’un de ceux qui prônèrent la démarche référendaire avant d’accéder à la souveraineté.

Aussi décédés: Jean-Noël Tremblay (23 janvier); Louise Robic (13 mars); Albert Côté (18 avril); Aileen Carroll (19 avril); Francis Dufour (25 mai); Reed Scowen (28 mai); Yvon Lamarre (2 juin); David Cliche (19 juillet); Bernard Cleary (27 juillet); Joe Norton (14 août); John Turner (19 septembre); Suzanne Tremblay (26 septembre); Don Mazankowski (27 octobre); Max Gros-Louis (14 novembre); Alfonso Gagliano (12 décembre).

À l’étranger: Mike Moore (2 février); Hosni Moubarak (25 février); Javier Perez de Cuellar (4 mars); John Lewis (17 juillet); Brent Scowcroft (6 août); Pascal Lissouba (24 août); Amadou Toumani Touré (10 novembre); Valéry Giscard d’Estaing (2 décembre).

Vie financière

Roger D. Landry, mort le 1er février à l’âge de 86 ans

Celui qui est considéré comme le «père» de la mascotte Youppi a mené une longue carrière dans le secteur des relations publiques. Après avoir occupé des fonctions importantes au sein de la Sûreté du Québec et d’Expo 67, il devient vice-président aux Affaires publiques du projet de développement de Rayonier Québec sur la Côte-Nord. Les Expos de Montréal le recrutent en 1977 à titre vice-président au marketing. En 1980, il succède à Roger Lemelin au poste de président et éditeur du journal «La Presse», poste qu’il occupe jusqu’en 2000. M. Landry s’implique sur la scène politique municipale, devenant en 2005 chef de cabinet de l’ancien maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque. Il ne quittera ses fonctions que 12 ans plus tard.  

Jacques Ménard, mort le 4 février à l’âge de 74 ans

Jacques Ménard a été président des activités québécoises de la Banque de Montréal de 2001 à 2018. Il a occupé plusieurs postes d’administrateur au fil des années et a notamment présidé les conseils d’administration d’Hydro-Québec, de la Bourse de Montréal, de Trans-Canada Options Corporation et de l’Association canadienne des courtiers en valeurs mobilières. Il a également été vice-président du conseil de Gaz Métro et administrateur pour l’Orchestre symphonique de Montréal, WestJet, Claridge, Rona, Bowater, le Conseil canadien sur la reddition de comptes et plusieurs autres organismes de l’industrie des valeurs mobilières. M. Ménard a également été président de l’équipe de baseball des Expos de Montréal, et avait accepté de jouer le rôle de banquier pour George Gillett lorsque l’homme d’affaires américain a vendu, en 2009, le club de hockey Canadien de Montréal à un groupe dirigé par la famille Molson.

Claude Castonguay, mort le 12 décembre à l’âge de 91 ans

Reconnu comme le «père» de l’assurance-maladie au Québec, Claude Castonguay a laissé sa marque dans de nombreux domaines. L’un des principaux artisans de la Révolution tranquille, il devient ministre de la Santé après les élections québécoises de 1970. Non seulement il fait adopter la loi créant l’assurance-maladie, il lance une vaste réforme du système de la santé, créant notamment les CLSC. Après son passage en politique, il entre chez La Laurentienne en 1976, qu’il dirige six ans après son arrivée. Selon lui, son meilleur coup demeure l’achat de la Banque d’épargne qui deviendra la Banque Laurentienne au milieu des années 1980. Il revient sur la scène politique lorsque Brian Mulroney le nomme au Sénat en 1990. M. Castonguay est demeuré actif pendant toute sa vie, intervenant dans les débats qui l’intéressaient.

Aussi décédés: Claude Beauchamp (12 avril); Maurice LeClair (25 avril); Max Ward (2 novembre).

À l’étranger: Jacques Calvert (8 avril); Marcel Ospel (26 avril); Ian Taylor (8 juin); Nemir Kirdar (9 juin); Stuart Wheeler (23 juillet); Cesare Romiti (18 août); Sumner Redstone (11 août); Moussa Traoré (15 septembre); Alan S. Boyd (17 octobre); Charles-Henri Flammarion (9 novembre).

Vie civile

Fernard Daoust, mort le 23 janvier à l’âge de 93 ans

Fernand Daoust a marqué l’histoire du syndicalisme québécois pendant plusieurs décennies en oeuvrant à la FTQ. Dans l’esprit populaire, «le grand Fernand» est indissociable de «Ti-Louis», Louis Laberge, son «acolyte» à la tête de la plus grande centrale syndicale du Québec. Il est devenu secrétaire général de la FTQ en 1969 et a occupé cette fonction de numéro deux de la FTQ jusqu’en 1991, date à laquelle il en est devenu président. Dès la création du Fonds de solidarité FTQ en 1983, il avait été nommé premier secrétaire. M. Daoust nourrissait une autre passion : la défense de la langue française. En 1977 d’ailleurs, il devenait membre du conseil d’administration de l’Office de la langue française. Il a aussi été membre du Mouvement Québec français.

Roger Nicolet, mort le 24 janvier à l’âge de 88 ans

À titre d’ingénieur, Roger Nicolet a été étroitement associé à plusieurs réalisations grandioses, dont la pyramide du Musée du Louvre à Paris, le Village olympique, la place Montréal Trust, la Place Bonaventure, la Place Ville-Marie et le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. On le trouve à la tête de l’Ordre des ingénieurs du Québec de 1997 à 2002. Il a été président de la Commission chargée de faire enquête sur le désastre au Saguenay en 1996 et président de la Commission chargée d’analyser les événements relatifs à la tempête de verglas de janvier 1998. Il a aussi siégé à la Commission sur l’avenir politique et constitutionnel du Québec, souvent désignée comme la commission Bélanger-Campeau. En 2006, il est nommé à la Commission d’enquête sur l’effondrement du viaduc du boulevard de la Concorde. M. Nicolet a aussi été maire d’Austin de 1976 à 2009.

Madeleine Juneau, morte le 26 juin à l’âge de 74 ans

Figure de proue de la connaissance du patrimoine montréalais, Madeleine Juneau a grandement contribué à l’essor de la Maison Saint-Gabriel, un lieu historique. Après une carrière d’enseignante, elle devient en 1984 directrice des services éducatifs de l’établissement, avant d’en assumer la direction générale en 1997. Sous sa houlette, l’endroit est devenu un lieu fort visité. Mme Juneau a été pendant six ans présidente de la Société des directeurs des musées montréalais.

Aussi décédés: Francis Plummer (4 février); Louis-Edmond Hamelin (13 février); William Johnson (2 mars); Jean Truchon (7 avril); Sylvie Vincent (30 avril); Jean-Marc Chaput (6 juin); Deborah Zamble (6 juillet); Martial Bourassa (28 juillet); Jean-Marie Brochu (22 août); Romain Bruno Légaré (30 septembre); Louis Fortier (4 octobre); Pergy Schmeiser (13 octobre);  Michel Auger (1er novembre).

 À l’étranger: Stanley Cohen (5 février); Jean Daniel (19 février); Philip Warren Anderson (29 mars); Oliver Williamson (21 mai); Flossie Wong-Staal (8 juillet); Gisèle Halimi (28 juillet); Frances Allen (4 août); Russell Kirsch (11 août); Masahiro Koishikawa (26 août); Ruth Bader Ginsburg (18 septembre); Mario J. Molina (7 octobre); Chuck Yeager (7 décembre).

Vie culturelle

Renée Claude, morte le 12 mai à l’âge de 80 ans

Son nom seul réveille le souvenir de refrains qui ont bercé les années 1960 et 1970: «Shippagan», «Le Début d’un temps nouveau», «Ce soir, je fais l’amour avec toi», «Viens faire un tour», «C’est notre fête aujourd’hui», «La Rue de la Montagne», «Le Tour de la terre»… Renée Claude aura prêté sa voix chaude et vibrante aux paroles et aux musiques des Stéphane Venne, Michel Conte, Luc Plamondon ou André Gagnon. Sa voix ronde et claire, sans effets inutiles de prouesses lyriques, était toute destinée à servir d’écrin aux oeuvres des créateurs d’ici. Moins présente sur les palmarès à partir des années 1980, l’élégante chanteuse a prêté ensuite sa voix sublime aux chansons de Clémence Desrochers, Léo Ferré et George Brassens. Elle a aussi été de la création de l’opéra romantique «Nelligan» en 1990. 

Monique Mercure, morte le 17 mai à l’âge de 89 ans

Aussi active au cinéma qu’à la télévision et sur scène, Monique Mercure a su incarner avec autant de talent une des deux «Bonnes» de Jean Genet, une des «Deux femmes en or» de Claude Fournier ou une des deux vieilles jumelles dans «Saints-Martyrs-des-Damnés» de Robin Aubert. Elle est devenue, en 1977, la première Québécoise à remporter le prix d’interprétation féminine à Cannes pour son rôle de Rose-Aimée dans «J.A. Martin photographe». Elle a aussi tout joué au théâtre, des classiques grecs aux grands contemporains. Elle était la Rose Ouimet des «Belles-Soeurs» en 1971 au TNM, et elle a dirigé l’École nationale de théâtre, à Montréal, pendant toutes les années 1990. On l’a vue dans le téléroman «Mémoires vives», mais surtout dans «Providence» où elle incarnait Édith Beauchamp, un rôle qui lui a valu le prix Gémeaux de la meilleure interprétation féminine en 2007 et en 2009, et le prix Artis en 2008 et en 2009.

Michel Dumont, mort le 13 août  à l’âge de 79 ans

Cet acteur a joué dans plus de 75 pièces à «son» théâtre de la Place des arts, mais aussi sur d’autres scènes à Montréal et dans les tournées de la compagnie Jean-Duceppe. Il a été par ailleurs très présent à la télévision, où il a tenu des rôles de premier plan, notamment dans «Monsieur le Ministre», «Des dames de coeur», «Omerta» et plus récemment «Yamaska». Et pendant 27 ans de cette carrière très remplie, Michel Dumont occupera toujours ses fonctions de directeur artistique «chez Duceppe», où il s’est fait un point d’honneur de présenter chaque année au moins une oeuvre québécoise, de 1991 à 2017. 

Aussi décédés: Thérèse Dion (17 janvier); Marguerite Lescop (3 avril); Ghyslain Tremblay (7 avril); Jean Nicol (11 mai); Michelle Rossignol (18 mai); Yves Létourneau (26 mai); Marie-Christine Lévesque (16 juillet); Louise Renaud (19 octobre); Jacques Godin (26 octobre); Michel Mongeau (74 ans); Christian Mistral (23 novembre); André Gagnon (3 décembre).

À l’étranger: Kirk Douglas (5 février); Claire Bretécher (10 février); Clive Cussler (24 février); Manu Dibango (24 mars); Albert Uderzo (24 mars); Lee Konitz (15 avril); Idir (2 mai); Mory Kanté (22 mai); Ennio Morricone (6 juillet); Alan Parker (31 juillet); Juliette Gréco (23 septembre); Quino (30 septembre); Eddie Van Halen (6 octobre); Éric Assous (12 octobre); Sean Connery (31 octobre), John le Carré (12 décembre); Claude Brasseur (22 décembre).

Vie sportive

Henri Richard, mort le 6 mars à l’âge de 84 ans

Henri Richard est le joueur ayant remporté le plus grand nombre de coupes Stanley dans l’histoire de la LNH. Cet ancien joueur de centre était le frère cadet de Maurice «Rocket» Richard. Ce lien et sa stature de cinq pieds sept, 160 livres lui ont d’ailleurs valu le surnom de «Pocket Rocket». Capitaine du Canadien de Montréal de 1971 à 1975, après le règne de 10 ans de Jean Béliveau, Richard a joué pendant 20 saisons dans la Ligue nationale de hockey, toutes avec le Tricolore, entre 1955 et 1975. Il s’agit d’une marque d’équipe, qu’il partage avec Béliveau. Il a fait graver son nom sur le précieux trophée en 11 occasions. Malgré sa petite taille, Richard a pris part à 1256 matchs de saison régulière dans la LNH, un autre sommet dans l’histoire du Tricolore. Il a totalisé 358 buts et 688 mentions d’aide pour une récolte de 1046 points, le troisième plus haut total chez le Canadien derrière Guy Lafleur (1246) et Béliveau (1219). Richard a ajouté 129 points en 180 rencontres éliminatoires, incluant 49 buts.

Pierre Lacroix, mort le 13 décembre à l’âge de 72 ans

Ancien agent de joueur, Pierre Lacroix devient directeur général des Nordiques de Québec en 1994. À ce titre, il supervise le déménagement de la concession vers le Colorado, où il continuera d’occuper ces fonctions jusqu’en 2006. Il est ensuite devenu président de l’organisation, un rôle qu’il a joué pendant près de sept ans, avant de s’effacer en adoptant le titre de conseiller spécial. M. Lacroix aura été le grand architecte des conquêtes de la coupe Stanley par l’Avalanche du Colorado en 1996 et en 2001, réussissant à faire les acquisitions de joueurs clés comme Patrick Roy, Claude Lemieux et Raymond Bourque. 

Derek Aucoin, mort le 26 décembre à l’âge de 50 ans

Ce natif de Lachine est l’un des rares Québécois à avoir atteint les Ligues majeures de baseball, même si ce fut pour une très brève période. Il a fait partie de l’organisation montréalaise à compter de 1989, participant à deux matchs avec les Expos en 1996. En deux manches et deux tiers il a permis un point et trois coups sûrs, avec un but sur balles et un retrait au bâton. Il a aussi lancé dans les filiales des Mets de New York, en 1998. 

Aussi décédés: Pat Stapleton (8 avril); Eddie Shack (25 juillet); Dan Yochum (26 août); Dale Hawerchuk (18 août); Raymond Daviault (6 novembre); Howie Meeker (8 novembre).

À l’étranger: Kobe Bryant (26 janvier); Mickey Wright (17 février); Al Kaline (6 avril); Stirling Moss (12 avril); Don Shula (4 mai); Ashley Cooper (22 mai); Tom Seaver (30 août); Lou Brock (6 septembre); Bob Gibson (2 octobre); Paul Hornung (13 novembre); Diego Maradona (25 novembre); Paolo Rossi (9 décembre); Kevin Greene (21 décembre).

Avec La Presse Canadienne

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