Plus de la moitié des cas de COVID-19 enregistrés dans la province sera liée à un variant d’ici début avril, prévoit l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dans sa plus récente modélisation. Les mesures imposées par la santé publique risquent d’ailleurs d’être insuffisantes pour freiner leur propagation.
© Graham Hughes/The Canadian Press Un homme passe un test de dépistage pour la COVID-19 dans une clinique à Montréal.
«L’augmentation des cas de variants […] signifie que le niveau actuel d’application des mesures de prévention est insuffisant pour contenir leur transmission et maîtriser l’épidémie, du moins jusqu’à ce qu’une très grande proportion de la population québécoise soit vaccinée», a affirmé le Dr Gaston De Serres, médecin épidémiologiste à l’INSPQ, par voie de communiqué.
L’adhésion de la population aux mesures de prévention imposées par la santé publique diminue «à un moment où il est plus important que jamais de les appliquer de façon rigoureuse pour réduire l’impact des variants», explique-t-il. «De voir qu’avant même l’ouverture de certaines activités, on n’avait pas le contrôle sur les variants, ça n’augure pas bien pour la suite», ajoute le Dr De Serres.
Une tendance mondiale
Les variants se transmettent environ 40 % plus efficacement au Québec, selon la modélisation, ce qui correspond à la tendance de leur progression ailleurs dans le monde.
La province compte présentement plus de 4682 cas cumulatifs de variants qui sont présents dans presque toutes les régions du Québec, selon l’épidémiologiste.
Pour les régions à l’extérieur du grand Montréal, le nombre de nouveaux cas enregistrés est plus faible, mais les variants pourraient déjà être dominants dans la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches.
Pour l’instant, c’est le variant britannique qui est le plus présent dans la province, «mais les variants, il y en a au Canada, il y en a ailleurs dans le monde, et on pourrait voir ce tableau se modifier au cours des prochains mois», ajoute-t-il.
Les chercheurs derrière cette modélisation ont d’ailleurs conclu que le taux de reproduction (Rt) des variants du SRAS-CoV-2 est d’environ 1,31 alors que celui des autres souches du virus est de 0,92. Un Rt supérieur à 1 signifie que l’épidémie est en croissance.
«Le taux de reproduction, c’est dépendant de la façon dont les gens appliquent les mesures. Si on réussit à bien les appliquer, on peut espérer garder ce fameux taux de reproduction le plus près de 1 possible et même en dessous de 1», explique le Dr De Serres.
Avec Laurianne Croteau
mars 26, 2021 à 3:11 |
Vers une situation à surveiller
mars 26, 2021 à 8:26 |
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