La police italienne a mis sous séquestre ces contrefaçons de tableaux du peintre britannique, évitant leur circulation sur le marché de l’art.

Il compte parmi les artistes les plus cotés du marché de l’art. Son triptyque Trois Études de Lucian Freud peint en 1968 était adjugé 142,4 millions de dollars chez Christie’s à New York en 2013, le classant parmi les dix tableaux les plus chers jamais vendus aux enchères. Aussi, le travail du peintre britannique Francis Bacon, mort en 1992, attire-t-il à lui faussaires et collectionneurs peu scrupuleux.
Cinq cents contrefaçons du célèbre artiste ont ainsi été saisies par les forces de l’ordre transalpines, à Bologne, dans le nord-est de l’Italie, ainsi que de l’argent liquide et des biens dont la valeur est estimée à près de 3 millions d’euros, ont annoncé, vendredi 10 septembre, les autorités italiennes. Cinq personnes ont été inculpées pour association de malfaiteurs ayant pour but « l’authentification et la mise en circulation de fausses œuvres d’art » et « la fraude et le blanchiment d’argent », précise leur communiqué.
Le principal suspect, un collectionneur bolognais, faisait déjà l’objet de deux enquêtes lancées en 2018, par la police et les autorités fiscales, ajoutent les médias italiens. Les carabiniers enquêtaient, en effet, sur le collectionneur, propriétaire de « nombreuses œuvres d’art contemporain, dont deux dessins signés par Francis Bacon ». Et le fisc, sur les « flux financiers [de l’intéressé, NDLR] avec l’étranger, incompatibles avec ses sources de revenus légales ».
« Revendre à des acheteurs peu méfiants »
« À partir d’une reconstitution minutieuse des flux de trésoreries issus de ventes frauduleuses, nous avons vu comment l’organisation […] a utilisé une société domiciliée au Royaume-Uni pour réunir les sommes obtenues qui, une fois blanchies, ont été redistribuées parmi les suspects, directement ou par l’intermédiaire de sociétés nationales et étrangères domiciliées en Espagne et en Pologne », précise le communiqué des autorités.
Le dessein du groupe criminel était ambitieux : « présenter les dessins sur le marché de l’art à travers des expositions nationales et internationales prestigieuses, des catalogues, des sites Internet, des fondations », précise le site d’informations swissinfo, pour augmenter leur prix et « les revendre à des acheteurs peu méfiants ».
Par Le Point avec Alice Pairo-Vasseur
Étiquettes : Francis Bacon, Italie, Police, Saisie, Tableaux
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