
Depuis quelques mois, l’insécurité a pris de l’ampleur partout à Madagascar. Les dahalo (bandits) défient les forces de l’ordre en se livrant à des attaques par centaine et en maltraitant des femmes et des enfants avant de s’emparer de plusieurs centaines, voire des milliers de zébus. Il y a de cela une semaine, les bandits ont attaqué une cinquantaine de taxis-brousse en se déplaçant en cortège sur la RN7. Les pertes déclarées en objets de valeur et argent volé, ainsi que la destruction des véhicules, s’élèvent à plusieurs milliards d’ariary. Dans les grandes villes, notamment dans la capitale, les pickpockets et les voleurs à la tire sévissent davantage en opérant de plus en plus dans des zones classées autrefois comme sécurisées. Face à cette recrudescence alarmante de l’insécurité, force est de constater que les forces de l’ordre sont toujours dévancées par les malfaiteurs et n’arrivent à réagir qu’après le drame.
Un agent de l’armée a laissé s’échapper une information officieusement hier durant la pause d’un match de foot. D’après lui, « des espions au sein des corps des forces armées communiqueraient des informations sur la stratégie de défense, d’attaque et de riposte des forces de l’ordre. Cela aide les bandits à anticiper les actions des forces de l’ordre tout en sachant où et quand attaquer. ». Une information à ne pas prendre à la légère, car effectivement les bandits arrivent toujours à attaquer au moment où les agents des forces de l’ordre sont occupés ailleurs. En milieu rural comme en milieu urbain, dans la majorité des cas, les bandits ont toujours une longueur d’avance face aux forces de l’ordre. Rares sont les cas où les services de renseignement arrivent à intercepter, voire à déjouer une attaque. Cela s’explique par le fait que les bandits sont au courant de la stratégie des forces de l’ordre. Or, notons que seuls les hauts gradés sont au courant de ces stratégies à l’avance. Ce sont eux qui les préparent et les mets en place. De ce fait, ces fuites d’informations confidentielles proviennent des généraux et hauts gradés. Des dirigeants qui se vantent d’avoir étudier en écoles de guerre.
Cette complicité avec les malfaiteurs n’est pas un cas isolé. Dans le quotidien de la population, beaucoup échangent des informations avec les malfaiteurs pour que ces derniers s’en sortent indemne au cours de leurs attaques. Les receveurs de taxis-be aident les pickpockets à entrer dans les bus et à identifier les cibles faciles, les commerçants des grands marchés de la capitale connaissent les identités des bandits, mais omettent de les divulguer, les commerçants du marché de « petite vitesse » s’unissent avec les escrocs en s’attaquant aux acheteurs naïfs et les agents de sécurité des marchés sont en majorité composés de pickpockets et de voleurs à la tire. Une réalité qui offre un avantage aux malfaiteurs et les aide à agir en toute impunité. Malgré les efforts des forces de l’ordre à adopter de nouvelles stratégies de riposte, les malfaiteurs auront toujours une longueur d’avance si quelqu’un les aide à anticiper leurs attaques. C’est ce phénomène qu’il faut éradiquer en premier.
Avec La Gazette de La Grande Ile par T. B
Étiquettes : Armée, Espions, Insécurité, madagascar, Recrudescence
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