La majorité des élèves n’étaient plus contraints au port du masque en classe. À l’approche de la rentrée, le protocole va, de nouveau, être durci.
C’est une valse du port du masque qui pourrait mettre la patience des élèves et de leurs professeurs à rude épreuve… Le protocole de la rentrée de septembre – décliné selon quatre niveaux de gravité – l’imposait à ces premiers dès le CP dans tous les établissements scolaires situés dans des départements où le virus circulait activement – soit ceux ayant un taux d’incidence supérieur à 50 cas pour 100 000 habitants.
Signe d’une amélioration de la situation épidémique, le décret prescrivant les mesures de gestion de la crise, en date du 1er juin, avait, depuis, fait l’objet de trois évolutions, dispensant du masque les élèves de 77 des 96 départements de la métropole à partir de début octobre. Derniers en date, une semaine avant les vacances de la Toussaint : l’Ain, l’Ariège, la Charente, le Cher, la Drôme, le Gard, l’Hérault, la Moselle, le Haut-Rhin, le Var, la Haute-Vienne et la Seine-et-Marne.
39 départements concernés
Mais, alors que la rentrée approche, l’enthousiasme des élèves ainsi débarrassés du masque sera de courte durée. Déjà, la Lozère – où le nombre de cas avait bondi de 268 % en seulement une semaine – était, le 13 octobre dernier, contrainte de resserrer la vis et de l’imposer à nouveau aux enfants de plus de six ans de son département.
Et 39 départements, dont les indicateurs de taux d’incidence sont à la hausse (Santé publique France) et dépassent à ce jour le seuil de 50 ou s’en approchent, vont de nouveau imposer le port du masque en classe, annonce le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, ce mercredi 3 novembre. La liste des territoires concernés sera communiquée plus tard dans la journée par le ministère de l’Éducation nationale.
« Les changements de niveau de protocole ne sont pas des plus faciles à gérer… appréhende déjà Stéphane Crochet, secrétaire général du syndicat enseignant SE-Unsa, à l’observation de ces chiffres. Les remontées sur le rétropédalage, en Lozère, ont montré qu’il n’avait pas été simple à faire accepter aux familles dont les enfants venaient de renouer avec une part de leur liberté. » Des allers-retours symboliquement délicats.
« Une erreur » ?
Mais aussi « déraisonnables », selon l’épidémiologiste Catherine Hill, pour qui « l’ajustement permanent du protocole au taux d’incidence par département », s’il montre que l’on « peut vivre avec le virus », est avant tout « une erreur ». « On sait que le virus circule, surtout chez les gens non vaccinés. Or, la France compte plus de neuf millions d’enfants de moins de douze ans qui ne le sont pas [chiffres Santé publique France, NDLR] et se contamineront entre eux, puis leur nounou, leurs grands-parents… » alerte-t-elle.
Dans cette situation marquée par l’instabilité, Stéphane Cochet tente d’être conciliant, « comme le fait l’école depuis le début », souligne-t-il. « Ces mesures pèsent sur l’école et sur le moral dans l’école, mais s’il nous faut renouer avec le masque le temps de voir si cette reprise épidémique est exponentielle ou maîtrisée, exprime-t-il, ce ne sera pas de gaieté de cœur, mais nous le ferons. »
Avec Le Point par Thibault Déléaz et Alice Pairo-Vasseur
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