Le virus respiratoire syncytial (VRS) frappe durement les tout-petits des régions d’Ottawa et de Gatineau, cette année. Cette maladie respiratoire frappe aussi plus tôt dans la saison, alors qu’elle circule habituellement en décembre, janvier et février.
© Francis Ferland/Radio-Canada Au mois d’octobre seulement, le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) a enregistré un nombre record de 37 admissions pour le VRS (archives).
Le fils de 11 mois de Danique Osborne Lafontaine a contracté le virus pour la première fois, au mois d’août. Celui qui est aussi son premier enfant a aussi contracté le virus une seconde fois, en octobre.
Contrairement à son premier épisode de la maladie, son fils faisait des bruits en respirant. Heureusement, dans les deux cas, le petit n’a pas eu besoin de recevoir de traitements à l’hôpital.
Elle a consulté son médecin de famille au premier épisode et le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) lors du deuxième épisode de VRS de son fils.
Ça s’est vraiment réglé par soi-même, mais c’est juste que, comme c’est un bébé, il ne peut pas vraiment nous le dire s’il a de la difficulté à respirer. C’était un peu de l’inquiétude de savoir : est-ce qu’il est en difficulté respiratoire ou est-ce que c’est juste bénin?» raconte la mère de Gatineau.
Les constats du CISSS de l’Outaouais et du CHEO
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais affirme que, cette année, le virus respiratoire syncytial, responsable de la bronchiolite, affecte les enfants du Québec, incluant l’Outaouais, de façon plus marquée».
Ce virus [arrive] beaucoup plus tôt qu’à l’habitude, cette année, ce qui explique aussi le taux beaucoup plus élevé de consultations à l’urgence et d’hospitalisations», constate le CISSS de l’Outaouais.
De l’autre côté de la rivière, le CHEO affirme avoir admis un nombre record de jeunes patients pour le VRS en septembre et en octobre. En septembre, nous avons eu cinq admissions, le plus élevé également pour ce mois», indique, par courriel, un porte-parole de l’hôpital pour enfants à ICI Ottawa-Gatineau.
Au mois d’octobre seulement, le CHEO a eu 37 admissions pour le VRS, du jamais vu depuis octobre 2014, qui enregistrait le précédent record mensuel de 15 admissions liées à ce virus.
La première vice-présidente des services cliniques et infirmière en chef du CHEO, Tammy DeGiovanni, qualifie ce nombre de très inhabituel» à ce temps de l’année. Habituellement, en octobre, nous voyons entre deux et trois cas admis dans nos unités de soins intensifs», explique-t-elle.
Qu’est-ce qui explique une telle résurgence et virulence du VRS cette année? Une hypothèse est que [dans la dernière année] nous avons tous porté un masque, que nous nous sommes tous très bien lavé les mains, nous ne nous sommes pas autant mélangés que nous l’aurions fait lors des autres années», avance Tammy DeGiovanni.
Mais je ne sais pas si nous savons vraiment, sur le plan scientifique, ce qui est à l’origine de tout cela», poursuit-elle.
Qui est plus à risque du VRS et comment se protéger?
Bien que les adultes puissent aussi contracter ce virus, ils ont tendance à avoir bâti une meilleure immunité face au VRS. Ce sont surtout les enfants entre 0 et 3 ans, donc les poupons et les tout-petits, qui sont les plus à risque, selon Mme DeGiovanni.
Ce que nous voyons souvent avec les maladies respiratoires, c’est que les enfants plus âgés qui sont en garderie ou qui voient des amis, les propagent chez les nourrissons qui ont une immunité moindre et qui n’ont pas développé cette immunité au fil du temps», explique-t-elle.
Ce qui nous préoccupe le plus, ce sont les efforts respiratoires, donc la quantité de travail qu’il faut pour qu’un enfant respire. On surveille s’il y a une respiration sifflante, si l’enfant a de la difficulté à respirer et s’il utilise les muscles autour de son cou, autour des poumons et de l’estomac pour s’aider à respirer.»
Avec la COVID-19 toujours bien présente, comment faire pour détecter la maladie?
Lorsque les patients arrivent à l’hôpital ou à l’urgence, s’ils ont des symptômes, ils sont isolés, puisqu’il est impossible de savoir sur le coup de quoi il s’agit», explique Mme DeGiovanni.
Nous ne savons pas s’il s’agit du VRS, de la COVID-19 ou de quelque chose de complètement différent qui cause leurs symptômes. Nous faisons donc beaucoup de tests et, puisqu’il est impossible pour les familles de le savoir non plus, il est vraiment important d’être testé si vous avez des symptômes», poursuit-elle.
Par CBC/Radio-Canada avec les informations de Laurie Trudel
Étiquettes : CANADA, Gatineau, Ottawa, Virus respiratoire, VRS
novembre 10, 2021 à 2:17 |
Un virus à surveiller !