Une nouvelle expertise a infirmé la possibilité que Naomi Musenga, qui n’avait pas été prise au sérieux par le Samu, soit décédée d’une intoxication au paracétamol.

Son appel de détresse, diffusé par la suite sur les réseaux sociaux, avait ému les Français. Le décès de la Strasbourgeoise Naomi Musenga, survenu en 2017 après qu’elle a été rembarrée par une opératrice du Samu, serait dû à une hémorragie abdominale, selon les dernières conclusions d’une expertise, qui écarte la possibilité d’une intoxication au paracétamol, évoquée dans un premier rapport.
« Les éléments de gravité évidents sont en faveur de l’hypothèse (…) d’un choc multifactoriel avec une composante hémorragique évidente avec retentissement circulatoire et métabolique », indique dans ses conclusions, consultées mardi par l’AFP, cette nouvelle expertise réalisée dans le cadre de l’information judiciaire ouverte en juillet 2018 pour « non-assistance à personne en péril » et « homicide involontaire », visant notamment l’opératrice.
Le Samu mis en cause
L’appel de Naomi, traité avec mépris par une régulatrice du Samu, avait soulevé une énorme vague d’indignation en France après la diffusion de la bande sonore de leur échange dans les médias et sur les réseaux sociaux.
« Le décès de madame Naomi Musenga est lié à l’évolution dramatique d’un état de choc d’origine abdominale », estiment les experts, selon lesquels « il faut écarter le diagnostic d’hépatite fulminante au paracétamol », combattu par la famille de la jeune femme.
Cette dernière a été victime d’un « accident vasculaire digestif » qui a entraîné une hémorragie, a résumé le professeur Christian Marescaux, ancien chef de l’unité neuro-vasculaire aux hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), qui était présent aux côtés des proches de Naomi lors de leur conférence de presse au début de l’affaire.
« On en a marre (qu’elle) soit incriminée »
« C’est une première victoire », a réagi Louange Musenga, la sœur de Naomi. « On en a marre (qu’elle) soit incriminée pour s’être tuée elle-même (…) par automédication, ce qui est totalement faux », a-t-elle poursuivi, expliquant que les proches de Naomi avaient également financé une expertise privée qui balaie aussi la thèse du paracétamol.
Le rapport judiciaire, obtenu par la famille auprès de la cour d’appel de Colmar, ne relève aucune « carence « ou « anomalie » dans la prise en charge de Naomi mais contredit les conclusions d’un premier rapport remis quelques mois après la mort de la jeune femme, décédée le 29 décembre 2017. Selon les conclusions de cette première expertise, elle était décédée d’une « intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours ».
Par Le Point avec AFP
Étiquettes : Expertise, FRANCE, Naomi Musenga, Samu
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