
Trois captures d’écran d’une quatrième vidéo montrant une intervention musclée du SPVQ. Photo : Gracieuseté
Des infractions criminelles pourraient avoir été commises par un policier du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) impliqué dans les récentes interventions musclées qui ont fait le tour des réseaux sociaux la semaine dernière.
Les enquêteurs du Module des normes professionnelles du SPVQService de police de la Ville de Québec ont des motifs raisonnables de croire que le policier en question aurait commis des gestes criminels dans au moins deux événements distincts.
Selon nos informations, les actions reprochées au même agent seraient survenues lors d’interventions policières à la sortie des bars sur la Grande Allée et au District Saint-Joseph, un restaurant-bar du quartier Saint-Roch.
Dans la vidéo tournée sur la Grande-Allée vers le 20 novembre et abondamment diffusée sur Facebook ces derniers jours, on voit un agent interpeller un jeune homme en lui criant : Veux-tu que je te gaze mon ostie?
avant de le pousser violemment contre une autopatrouille.
Une troisième vidéo d’une intervention policière brutale fait surface Photo: Capture d’écran – Facebook
Dans l’autre vidéo prise au District Saint-Joseph vers le 17 octobre, on aperçoit trois policiers intervenir auprès d’un homme dans un corridor menant vers des toilettes. À un certain moment, l’un des agents a violemment poussé l’individu contre un mur, sur lequel il s’est frappé la tête avant d’être menotté. L’homme aurait subi des blessures et une commotion cérébrale, selon sa conjointe.
Enquête transférée au BEI
Les dossiers concernant le policier qui fait l’objet d’enquêtes ont donc été transférés au Bureau des enquêtes indépendantes (BEIBureau des enquêtes indépendantes), nous apprend le SPVQService de police de la Ville de Québec dans un communiqué acheminé aux médias.
Considérant le caractère exceptionnel des événements et après discussion avec le ministère de la Sécurité publique (MSP), il a été convenu de transférer ces deux enquêtes distinctes au Bureau des enquêtes indépendantes (BEI)
, précise le SPVQService de police de la Ville de Québec.
L’enquête interne qui englobe l’ensemble de ces dénonciations est toujours en cours et les analyses se poursuivent tout en collaborant de manière active avec le Commissaire à la déontologie policière
, ajoute-t-on.
Geneviève Guilbault en conférence de presse. Photo : Radio-Canada
La ministre Guilbault réagit
D’ici 45 jours à compter de la date de réception des allégations, le BEIBureau des enquêtes indépendantes est tenu de fournir par écrit l’état d’avancement du dossier à la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.
Ma responsabilité est de m’assurer de maintenir un lien de confiance fort entre nos citoyens et nos policiers. Le Service de police de la Ville de Québec a conduit son enquête interne de manière diligente, ce qui l’a amené à me faire part d’allégations relatives à des infractions criminelles possibles
, a réagi la vice-première ministre du Québec dans un communiqué.
« Je demande donc au Bureau des enquêtes indépendantes de les examiner, tel que prévu dans la Loi sur la police. Je salue la célérité et la rigueur avec lesquelles le SPVQ a agi dans ce dossier. »— Une citation de Geneviève Guilbault, ministre de la Sécurité publique
Rappelons que cinq policiers du SPVQ ont été suspendus la semaine dernière dans la foulée de la crise qui secoue actuellement le corps de police.
Le chef de police du SPVQ Service de police de la Ville de Québec, Denis Turcotte, a invité la population et les médias à ne pas tirer de conclusions trop hâtives, mais s’est engagé à aller au fond des choses promptement concernant l’enquête interne en cours.
Avec Radio-Canada par Alain Rochefort
Étiquettes : Crise, Infractions criminelles, Policier, SPVQ
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