L’étude montre aussi que les effets secondaires du vaccin sont limités.(Archives) Photo: Gracieuseté : Medicago
Après des difficultés de recrutement, Medicago a finalement conclu la troisième phase de ses essais cliniques sur son vaccin candidat contre la COVID-19. Rendus publics par la société biopharmaceutique de Québec, les résultats montrent une efficacité globale du vaccin de 71 %, ce taux d’efficacité passe à 75,3 % quand le variant Delta est en cause.
Les résultats de cette phase 3, réalisée auprès de 24 000 personnes, seront soumis à Santé Canada dans les prochains jours. Avec ces données, Medicago souhaite voir l’autorité réglementaire canadienne approuver son vaccin candidat au plus tôt. Une homologation rapide permettrait à la société de procéder à la mise en marché de son vaccin au début de l’année prochaine.
Medicago a dû faire face à des défis de taille dans son processus en vue de valider l’efficacité de son vaccin candidat. D’abord au moment du lancement de la troisième phase de l’essai clinique en mars dernier, des vaccins étaient disponibles sur le marché, ce qui a complexifié le recrutement de participants. La société biopharmaceutique a donc dû changer ses plans et recruter en Amérique du Sud et en Amérique centrale.
Autre sujet d’inquiétude pour les chercheurs de la société, les variants sont apparus alors que le vaccin candidat avait été concocté pour combattre le virus originel.
Mais malgré ces complications, Medicago se dit satisfaite du déroulement de son étude et surtout des résultats.
Nathalie Charland, directrice sénior aux affaires scientifiques et médicales chez Medicago, explique que leur vaccin candidat a finalement un bon niveau d’efficacité contre différents variants, et cela, peu importe la sévérité de la maladie : on a eu la moitié de Gamma la moitié de Delta. Pour les deux, on a de très bons résultats dans un environnement changeant et on est très fiers de ces résultats-là aujourd’hui.
Le Canada, qui a fourni 173 millions de dollars à Medicago pour développer ce vaccin, a déjà promis de faire l’acquisition d’au moins 76 millions de doses. Photo : Radio-Canada/Carl Boivin
Effets secondaires limités
L’étude montre aussi que les effets secondaires du vaccin sont limités : rougeurs sur le point de l’injection, fatigue, maux de tête et courbatures. Nathalie Charland précise que rien de majeur n’a été signalé en ce qui concerne les effets secondaires .
En plus de soumettre ses résultats à Santé Canada afin d’obtenir l’homologation de son vaccin candidat, Medicago discute avec le Secrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques (FDASecrétariat américain aux produits alimentaires et pharmaceutiques) aux États-Unis, avec la Medicines and Healthcare products Regulatory Agency au Royaume-Uni, ainsi qu’avec l’Organisation mondiale de la santé (OMSOrganisation mondiale de la santé).
La société de Québec a bon espoir de voir son vaccin approuvé. Le Canada qui a fourni 173 millions de dollars à Medicago pour développer ce vaccin a déjà promis de faire l’acquisition d’au moins 76 millions de doses.
Selon Nathalie Charland, Medicago a déjà commencé à produire des vaccins dans son usine de Caroline du Nord aux États-Unis afin d’être prête à fournir des doses dès qu’elle aura obtenu le feu vert de Santé Canada. Pour l’heure, c’est un sentiment de fierté qui l’habite : si le candidat vaccin est approuvé, ce sera le premier vaccin sur plante à usage humain qui sera approuvé.

Plus d’informations
Chercheur clinicien au CHUCentre hospitalier universitaire de Québec, Marc Dionne estime que Medicago pouvait difficilement faire mieux dans le contexte où l’étude de phase 3 a été menée pendant que des variants ont fait leur apparition et que d’autres vaccins étaient disponibles sur le marché.
L’équipe de M. Dionne, comme d’autres équipes de chercheurs aux pays, a collaboré avec Medicago dans le recrutement de participants pour valider le vaccin candidat. Il sait ce que la société a dû traverser pour arriver à conclure cette étude.
Selon lui , reste à voir comment Santé Canada réagira devant les données fournies par Medicago : c’est certain que Santé Canada va vouloir éventuellement avoir plus d’informations sur la protection pour les malades les plus vulnérables parce que maintenant avec les vaccins homologués, on a des données sur la protection contre les hospitalisations et même contre les décès.
Pour Nathalie Charland, Medicago est consciente de la situation et mise sur les données accumulées lors des deux premières phases de l’essai pour convaincre Santé Canada : on espère qu’en combinant les résultats de la phase 2 et de la phase 3, ça satisfasse les demandes de Santé Canada. Actuellement, les discussions sont toujours en cours.
Avec Radio-Canada par Guylaine Bussière
Étiquettes : CANADA, COVID-19, Efficacité, Medicago, Québec, vaccin
décembre 9, 2021 à 11:17 |
Espérons !