
Après avoir fui le Canada, le pasteur Paul Mukendi est maintenant menacé de voir son compte Facebook fermé. Photo: Facebook/Ministère Paul Mukendi
La page Facebook Paul Mukendi, qui rejoint plus de 337 000 abonnés, est menacée de fermeture. Le pasteur de 44 ans, qui a fui la justice canadienne après avoir été reconnu coupable d’agression sexuelle, invite désormais ses admirateurs à le suivre sur le réseau social qui sera bientôt lancé par Donald Trump.
Pour le moment, la page Facebook nommée Ministère Paul Mukendi
est toujours active. Dans une publication mise en ligne le 9 février, le pasteur raconte avoir été mis en garde qu’il ne respecterait pas les standards de la communauté Facebook
.
Mon bureau a fait appel de la décision auprès de Facebook
, ajoute le pasteur, qui jette le blâme sur les ennemis de [son] ministère
. Ces derniers auraient, selon Paul Mukendi, porté plainte après une conférence qu’il a tenue à Kinshasa, fin janvier.
Devant la menace de voir l’un de ses principaux canaux de communication bloqué, le pasteur invite désormais ses fidèles à le suivre ailleurs, notamment sur Truth Social.
Il s’agit du réseau social fondé par l’ex-président américain Donald Trump, l’an dernier, après qu’il ait été banni des grands réseaux sociaux dans le foulée de l’assaut au Capitole.
Donald Trump avait été banni de Twitter, Facebook et YouTube après l’assaut du 6 janvier au Capitole. Photo : Getty Images/Mario Tama
Le réseau Truth Social n’a cependant pas encore été officiellement lancé. La date prévue pour le début de ses activités en ligne est le 21 février prochain.
Des discours qui dérangent?
Contacté par Radio-Canada, Facebook n’avait aucun commentaire à faire au sujet de la possible fermeture de la page du Ministère Paul Mukendi.
On m’indique ne pas avoir plus d’informations à partager sur la page en question
, répond simplement par courriel Lambert Gosselin, qui assiste Meta, la maison-mère de Facebook, dans ses relations de presse au Québec.
Il n’a donc pas été possible de savoir quels standards de la communauté Facebook auraient été enfreints par la page de Paul Mukendi. Ces standards incluent, par exemple, l’interdiction des discours haineux et des propos incitant à la haine.
Ces derniers mois, Paul Mukendi s’en est pris à de nombreuses reprises aux homosexuels, les accusant d’être responsables de ses déboires judiciaires au Canada.
En fuite depuis six mois
Le pasteur évangélique, qui se décrit comme l’apôtre de Québec
, continue d’ailleurs de clamer son innocence par rapport aux crimes dont il a été reconnu coupable.
Il a fui le Canada à bord d’un avion en partance de Toronto le 18 août dernier, soit deux jours avant le début de la peine de huit ans de prison qu’il devait purger pour avoir agressé sexuellement une mineure.
Paul Mukendi a alors trouvé refuge dans son pays d’origine, la République démocratique du Congo. En décembre dernier, un deuxième procès pour une autre agression sexuelle s’est tenu à Québec, en son absence.
Une fois de plus, le pasteur a été reconnu coupable et a écopé d’une peine de deux ans de prison. Cela porte donc à 10 le nombre d’années qu’il doit maintenant purger de manière consécutive au Canada.
Or, comme il n’existe pas de traité d’extradition entre le Canada et la République démocratique du Congo, les possibilités que le fugitif soit un jour ramené au Canada sont minces.
Récemment, les oppositions politiques à Ottawa ont dénoncé l’inaction du ministre de la Justice, David Lametti, qui refuse de dire publiquement quelles démarches ont été entreprises pour tenter de ramener Paul Mukendi au pays.
Radio-Canada a tenté de joindre l’équipe de Paul Mukendi à plusieurs reprises, par téléphone, texto et courriel, et n’avait reçu aucune réponse au moment d’écrire ces lignes.
Avec Radio-Canada par Alexandre Duval
Étiquettes : CANADA, Compte, Facebook, Fermeture, Paul Mukendi, RDC
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