« Notre ville a été complètement abandonnée », déclare un contre-manifestant

Une coalition de syndicats locaux, d’organisations communautaires et de résidents a organisé un rassemblement, le 12 février 2022, en solidarité avec les travailleurs de première ligne et les résidents d’Ottawa touchés par la manifestation des camionneurs depuis le 28 janvier 2022. Photo: Radio-Canada/Julie Ireton
Alors que la manifestation en cours contre les mesures de santé publique liées à la COVID-19 en est à sa troisième fin de semaine, la réaction des résidents d’Ottawa semble s’accroître.
Environ 500 personnes se sont rassemblées, samedi, au parc Lansdowne, à moins de cinq kilomètres de la colline du Parlement, pour manifester contre les centaines de camions et autres véhicules qui sont installés au centre-ville depuis le 28 janvier.
La fin de semaine dernière déjà, un rassemblement similaire, bien plus petit, a eu lieu à l’hôtel de ville d’Ottawa.
Nous devions faire quelque chose pour montrer que nous ne sommes pas contents de la situation actuelle et de la façon dont notre ville a été complètement abandonnée par la police, l’administration municipale et la province. C’est choquant
, lance un des contre-manifestants, Greg Morrow.
Résident de longue date d’Ottawa, M. Morrow rappelle que les résidents sont habitués aux manifestations, mais pas comme celle-ci.
Nous sommes habitués à ce que la police agisse, et c’est ça, pour moi, l’élément le plus choquant
, ajoute-t-il, expliquant que les réponses des forces de police dans d’autres villes – où les manifestants n’ont pas réussi à s’installer pour de longs séjours – génèrent encore plus de frustration.
C’est très difficile de voir à quel point il aurait été simple d’empêcher tout cela de se produire. Donc, à l’avenir, j’espère qu’il y aura une sérieuse conversation sur le maintien de l’ordre et la façon d’éviter que de telles choses se reproduisent
, dit-il.
Ruva Gwekwerere était l’une des centaines de résidents d’Ottawa ayant pris part à une contre-manifestation contre le mouvement en cours au centre-ville, le 12 février 2022. Photo: Radio-Canada/Natalia Goodwin
Une autre contre-manifestante, Ruva Gwekwerere, raconte qu’elle voulait vraiment faire quelque chose.
Il est évident que notre communauté ne se sent plus en sécurité
, a déclaré Mme Gwekerere. Je suis présente, ici, avec beaucoup de groupes différents, de tous les âges, qui disent : ‘Assez, c’est assez’.
Grève de la faim
Deux rassemblements ont en fait uni leurs forces, samedi, l’un organisé par des résidents, l’autre par des syndicats mécontents de la gestion par le gouvernement des mesures de soutien à la pandémie. Ils ont défilé dans le Glebe, sur la rue Bank.
Le contre-manifestant Nazim Khan est arrivé au Canada depuis le Pakistan, il y a 23 ans, en tant que réfugié politique. Il a décidé de ne plus manger tant que les manifestants n’auront pas quitté la ville. Un groupe de manifestants lui a récemment lancé de retourner dans [son] foutu pays
, sur la rue Elgin, raconte-t-il.
Je préfère mourir que de voir cette anarchie s’installer dans la capitale de ce grand pays
, dit M. Khan, ajoutant ne pas avoir mangé depuis vendredi soir.
Le Canada m’a donné une nouvelle vie, le Canada m’a accueilli et aujourd’hui, ces gens-là déshonorent ce même Canada, qui est devenu mon chez-moi.
Avec Radio-Canada
Étiquettes : Camionneurs, CANADA, Contre-manifestants, COVID-19, Mesures sanitaires, Ottawa
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