
Au premier jour de la guerre entre l’Ukraine et la Russie, des dommages considérables peuvent déjà être constatés dans plusieurs villes, dont Kiev, la capitale ukrainienne. Photo: AP/Efrem Lukatsky
Une partie des souvenirs d’enfants nés en Ukraine disparaissent avec la guerre. À Trois-Rivières, leur père doit composer avec leur sentiment d’impuissance devant le drame qui se déroule sous leurs yeux.
Joël Lapierre et sa conjointe ont adopté plusieurs enfants, quatre d’entre eux sont nés en Ukraine. Pour leur fils Liam qui a 16 ans, cette guerre signifie un retour impossible sur son lieu de naissance. On en parle ouvertement, on a des contacts avec les familles à Odessa, dans la région de Soumy
raconte le père au micro de l’émission Toujours le matin.
« Une des villes où notre fils Liam vivait, on ne peut plus la visiter, ça fait partie de la ligne de front entre la région de Louhansk pris par le Donbass et la région qui restait en Ukraine. »— Une citation de Joël Lapierre, père de Liam
Liam a vécu sept ans en Ukraine avant d’arriver au Québec. Même si aujourd’hui, il se sent plus Québécois qu’Ukrainien, le conflit ravive ses souvenirs. Alors c’est quand on en parle comme ça qu’il devient sensible et qu’il vit des souvenirs.
Liam a perdu ses parents biologiques l’hiver dernier. De voir la région où il a grandi sous les feux des bombes l’éloigne davantage de son rêve d’y retourner. Son père raconte que son fils éprouve un sentiment d’injustice : C’est pas juste, à cause de ça je ne peux pas aller visiter mon ancien orphelinat
, lui a-t- il confié. C’est un projet qu’il a avec moi de pouvoir aller visiter les endroits de son enfance. Pour lui c’est l’irritation de dire à cause de Poutine et de tout ça, je ne peux pas aller visiter, c’est un endroit qui nous est limité aujourd’hui. Pour lui, il a comme un blocage à cause de ce qui se passe à l’endroit qu’il aimerait voir.
Une grande empathie envers le peuple ukrainien
Au moment d’adopter leurs enfants, Joël Lapierre et sa conjointe ont dû vivre cinq mois dans le pays avant de pouvoir revenir avec eux. Ce temps leur a permis de bien connaître le pays, et de s’attacher à des gens.
Aujourd’hui, ils éprouvent une grande empathie et une grande sensibilité envers leur drame. Il témoigne de la différence culturelle entre les Russes et eux : Même si certains ont vécu dans l’ancienne Union soviétique et ont une certaine nostalgie, ils ne veulent pas non plus se retrouver sous l’autoritarisme qu’il y avait de l’époque non plus. Les Ukrainiens sont beaucoup plus indépendants d’esprit, veulent pas céder aussi facilement leur liberté que ceux qui sont d’origine russe qui sont plus prêts à laisser un peu de leur liberté pour plus de stabilité. Il y a vraiment une différence de mentalité importante.
Avec Radio-Canada par Josée Bourassa
Étiquettes : Enfants, guerre, Russie, Souvenirs, Trois-Rivières, Ukraine
février 25, 2022 à 10:17 |
Ce n’est pas facile