
Les forces russes auraient été contraintes de quitter leurs positions autour de la ville de Kharkiv. Photo : AFP/John Moore
Le maire de Kharkiv affirme qu’une vaste contre-offensive ukrainienne aurait poussé l’armée russe à se retirer au nord de la ville, une analyse que corrobore un groupe de réflexion américain qui estime que les Ukrainiens ont « probablement gagné la bataille de Kharkiv ».
Grâce aux efforts de la défense territoriale de Kharkiv et des forces armées ukrainiennes, les Russes se sont retirés loin de la zone de la ville en direction de la frontière russe
, a déclaré le maire de la ville à la BBC.
Le maire Ihor Terekhov a ajouté que les forces russes n’avaient pas bombardé sa ville au cours des cinq derniers jours.
« Il n’y a eu qu’une seule tentative des Russes de frapper la ville avec un missile près de l’aéroport de Kharkiv, mais le missile a été détruit par la défense aérienne ukrainienne. »— Une citation de Ihor Terekhov, maire de Kharkiv
Selon l’Institute for the Study of War, les forces russes qui tentaient d’encercler cette ville du Nord-Est ukrainien semblent avoir abandonné leurs efforts. Le groupe affirme que le Kremlin a probablement décidé de se retirer complètement de ses positions
dans un contexte de vives contre-attaques ukrainiennes et de renforts russes limités.
Un représentant du Pentagone signalait vendredi que les forces ukrainiennes continuent à reprendre des villes et des villages des Russes dans la région.
Kharkiv, ville stratégique
Avec ses 1,4 million d’habitants (avant la guerre), Kharkiv est la deuxième ville en importance en Ukraine. Située à 50 km de la frontière, elle est également proche de la région du Donbass, un territoire où combattent des séparatistes prorusses.
Cela en a fait une cible stratégique dès le début de la guerre pour Moscou. Cependant, devant la résistance des forces armées ukrainiennes sur le terrain, les Russes ont rapidement eu recours à l’artillerie lourde pour pilonner la ville, ce qui a causé des centaines de victimes civiles et des dommages considérables.
Le maire Ihor Terekhov a déclaré à la BBC que les troupes russes n’ont réussi qu’une seule fois à pénétrer dans une petite partie de cette ville clé du nord-est et qu’elles n’y sont plus depuis longtemps.
Le calme règne à nouveau dans la ville et les gens reviennent s’installer progressivement
, a-t-il assuré, ajoutant que les autorités fournissent de l’eau, du gaz et de l’électricité aux résidents.
Il a toutefois évoqué de nombreux bâtiments résidentiels détruits ou endommagés
et un énorme travail de reconstruction
à venir.
Le gouverneur de la région, Oleh Sinegoubov, a pour sa part prévenu que la situation est toujours dangereuse
et a mis en garde les résidents de penser à leur sécurité
avant de rentrer.
Il a indiqué que les forces russes ont fortement miné la région et continuent à cibler d’autres communautés.
De nombreux citoyens de Kharkiv se retrouvent sans maison à la suite des bombardements des troupes russes. Photo : Reuters/Ricardo Moraes
Cela indique qu’il est trop tôt pour se détendre
, a averti le gouverneur.
Cap sur Izioum
Le gouverneur régional a également indiqué qu’une contre-offensive a été lancée samedi pour chasser l’armée russe de la ville d’Izioum, située à 120 km au sud-est de Kharkiv.
Nos forces armées sont passées à une contre-offensive là-bas. L’ennemi recule sur certains fronts et c’est la marque de la force de caractère de nos forces armées
, a-t-il déclaré.
Le succès d’une telle opération constituerait un revers pour Moscou dans la bataille pour le Donbass, une région de l’est de l’Ukraine que la Russie a déclaré vouloir conquérir intégralement.
Les forces russes ont tenté d’effectuer des avancées depuis Izioum vers le sud pour déborder les forces ukrainiennes et consolider leur contrôle du Donbass, mais ces tentatives ont jusqu’ici été infructueuses.
Dans une allocution vidéo vendredi soir, le président Volodymyr Zelensky a reconnu que les efforts pour regagner des territoires aux mains des troupes russes seront difficiles mais que les Ukrainiens n’abandonneront pas.
« La libération progressive de la région de Kharkiv prouve que nous ne laisserons personne à l’ennemi. »— Une citation de Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine
Des négociations très difficiles
Le président ukrainien a également abordé la situation à Marioupol, ville martyre du sud-est.
Il a affirmé que des négociations très difficiles
sont en cours pour libérer des personnes toujours coincées à l’intérieur de l’usine métallurgique d’Azovstal en échange de la libération de prisonniers de guerre russes.
La vice-présidente de l’Ukraine, Iryna Verechtchouk, a confirmé que les efforts se concentrent désormais sur l’évacuation de 60 personnes, notamment des blessés graves et des médecins.
Le président Zelensky affirme que le gouvernement ukrainien fait tout en son pouvoir pour évacuer les personnes qui demeurent coincées à l’intérieur de l’usine d’Azovstal. Photo : Reuters/Alexander Ermenchenko
L’usine d’Azovstal est le dernier bastion de résistance ukrainienne dans la ville de Marioupol, prise par l’armée russe au mois d’avril.
Des centaines de soldats tiennent toujours bon à l’intérieur de l’usine malgré des semaines de bombardements intenses.
Radio-Canada avec les informations de BBC, New York Times, CNN et Washington Post
Étiquettes : Forces russes, guerre, Kharkiv, Russie
mai 15, 2022 à 9:17 |
Une guerre aux fronts difficiles ?