
Pascale St-Onge, ministre fédérale des Sports Photo : Radio-Canada/Daniel Coulombe
La ministre fédérale des Sports, Pascale St-Onge, a réagi sans filtre, mercredi soir, au règlement à l’amiable par Hockey Canada d’une affaire d’agression sexuelle qui aurait été commise contre une jeune femme par un groupe de huit joueurs de catégorie junior, dont plusieurs membres de l’édition 2018 d’Équipe Canada junior. Cette histoire a été rapportée par le journaliste Rick Westhead, de TSN.
Je suis dégoûtée et découragée d’entendre qu’une fois de plus, une histoire d’agression sexuelle surgit dans le milieu sportif
, a indiqué par courriel la ministre St-Onge.
Je suis profondément troublée par cette histoire. Il est important de rappeler qu’il n’y a pas de place pour une culture de silence dans notre société.
C’est un dossier complexe et préoccupant. Nous allons prendre le temps d’analyser les faits et le rôle joué par la fédération
, a-t-elle ajouté.
La jeune femme, identifiée par les initiales E.M., aurait été agressée à répétition dans une chambre d’hôtel de London, en Ontario, en juin 2018, après la tenue d’un gala de la Fondation de Hockey Canada et la présentation d’un tournoi de golf.
L’avocat de la jeune femme, Robert Talach, a confirmé que sa cliente avait conclu une entente à l’amiable dans le cadre d’une poursuite au civil qui la satisfait. La victime demandait 3,5 millions de dollars. Le montant reçu n’est pas connu.
Hockey Canada confirme aussi avoir scellé l’affaire de façon privée.
D’où vient l’argent du règlement?
Il faut rendre imputables les organisations
, a dit Pascale St-Onge en entrevue à Tout un matin jeudi.
La ministre des Sports veut savoir d’où vient le montant que la victime a reçu de Hockey Canada.
Je veux m’assurer qu’il n’y a pas eu de fonds publics utilisés pour camoufler une histoire pareille. Mon lien avec les organisations sportives est d’abord financier par des fonds publics qu’on donne pour permettre aux athlètes de s’entraîner.
Il y a des conditions quand ces organisations reçoivent ces fonds publics là, a précisé la ministre. Et clairement, les fonds publics ne peuvent pas être utilisés dans ce genre de situation, pour camoufler des événements pareils.
Pascale St-Onge s’appuiera sur les mécanismes de vérification pour obtenir des réponses.
Toutes les organisations sportives canadiennes subissent des audits de façon régulière, a rappelé la ministre. On peut devancer ces audits, et chaque sou, chaque dollar doit être justifié. Donc, il ne pourra pas y avoir d’argent qui est utilisé pour cacher une histoire comme celle-ci.
NDLR : Un audit est une analyse indépendante qui certifie les comptes d’une entreprise ou d’une organisation.
La ministre St-Onge a révélé qu’elle a appris l’existence de cette entente à l’amiable la veille de la sortie du reportage de TSN. C’est le président de Hockey Canada qui l’a appelée pour la prévenir.
Ni Sport Canada, à ma connaissance, ni moi, assurément pas, ne savions qu’un tel dossier était en cours chez Hockey Canada, a affirmé Mme St-Onge. Personne n’avait été avisé qu’un cas comme ça était devant les tribunaux.
Cette histoire-là témoigne encore qu’il y a une culture du silence qui règne, et il faut mettre fin à cette culture-là. L’entourage des athlètes et l’organisation ont des responsabilités.
La ministre fédérale des Sports dit que les athlètes doivent être mieux encadrés.
Les athlètes doivent être formés sur les questions de consentement. Il faut qu’on parle d’éducation sexuelle pour comprendre ce qui est approprié et ce qui ne l’est pas.
Depuis que je suis arrivée en poste, c’est là-dessus que je travaille, changer la culture du sport
, a conclu Pascale St-Onge.
Radio-Canada Sports a tenté de joindre Hockey Canada pour obtenir une réaction aux propos de la ministre St-Onge. Une responsable des communications de la fédération nous a alors renvoyés au communiqué publié au moment où cette histoire a été révélée par TSN. On y lit qu’Hockey Canada se dit profondément troublée par ces sérieuses allégations d’agression sexuelle
. Dès qu’elle a été informée de cette histoire en 2018, elle a contacté les autorités policières concernées
, peut-on aussi lire.
Avec Radio-Canada
Étiquettes : Agressions sexuelles, CANADA, Hockeyeurs juniors, Pascale St-Onge, Viol collectif
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