Le rapport de l’ONU sur des violations présumées des droits humains dans le Xinjiang a fait réagir Pékin, qui dénonce un « outil politique ».

L’ONU a publié mercredi 31 août un rapport très attendu sur les violations présumées des droits humains dans la région chinoise du Xinjiang (Nord-Ouest), notamment contre des minorités musulmanes. Ce qui n’a pas plu à la Chine, qui avait déjà émis des réserves avant même la publication dudit document. Pékin a dénoncé jeudi les conclusions de l’ONU, considérant ce rapport comme un « outil politique » utilisé, donc, contre la Chine.
« Ce rapport est un ramassis de désinformation et un outil politique au service de la stratégie des États-Unis et de l’Occident, qui vise à utiliser le Xinjiang pour entraver (le développement) de la Chine », a déclaré lors d’un point presse régulier Wang Wenbin, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Malgré les pressions de Pékin, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l’homme (HCDH) a publié mercredi soir son rapport, très attendu, sur le Xinjiang.
Des positions anti-chinoises ?
Mélange d’entretiens réalisés par ses soins et d’informations directes ou de seconde main, il évoque la possibilité de « crimes contre l’humanité » dans la région, mais ne reprend pas le terme de « génocide » utilisé, notamment, par les États-Unis.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé jeudi la Chine à « suivre les recommandations » du rapport de sa haute commissaire aux droits de l’homme, qui évoque des crimes contre l’humanité dans la région chinoise du Xinjiang, a indiqué son porte-parole.
Le rapport publié mercredi « confirme ce que le secrétaire général dit depuis un moment sur le Xinjiang : que les droits de l’homme doivent être respectés et que la communauté ouïghoure doit être respectée », a déclaré Stéphane Dujarric lors d’un point presse.
« Le HCDH a créé de toutes pièces ce rapport, s’appuyant sur la conspiration politique de certaines forces anti-chinoises à l’étranger, a dénoncé Wang Wenbin. Cela prouve une fois de plus que le HCDH est devenu le sbire et le complice des États-Unis et de l’Occident pour punir un grand nombre de pays en développement. »
Des études occidentales accusent depuis plusieurs années la Chine d’avoir interné plus d’un million de Ouïghours et de membres d’autres groupes ethniques musulmans dans des « camps de rééducation », voire d’imposer du « travail forcé » ou des « stérilisations forcées ».
La Chine dénonce des rapports biaisés et parle de « centres de formation professionnelle » destinés à développer l’emploi et à éradiquer l’extrémisme au Xinjiang, longtemps frappé par des attentats sanglants attribués à des séparatistes et des islamistes ouïghours.
Berlin met Pékin en garde
De son côté, l’Allemagne a également réagi au rapport de l’ONU et a appelé la Chine « à accorder immédiatement à tous les habitants du Xinjiang le plein exercice de leurs droits humains » après le rapport de l’ONU.
Selon Berlin, ce rapport « confirme qu’il y a lieu de s’inquiéter au plus haut point ». « Toutes les personnes détenues arbitrairement doivent être libérées immédiatement », ajoute la diplomatie allemande qui appelle aussi Pékin « à autoriser une nouvelle enquête indépendante sur ces allégations de graves violations des droits humains en Chine ».
Par Le Point avec AFP
Étiquettes : CHINE, droits humains, ONU, Rapport, Violations, Xinjiang
septembre 2, 2022 à 10:45 |
Quelle autre affaire qui plane dans l’ère du monde politique ?